jeudi 22 décembre 2016

SNI: le premier bailleur public d'Etat ne respecte même pas le DALO.


 
 Les demandeurs de logement en lutte ont manifesté ce 22 décembre jusqu'à être reçus par Manuel Flam, le directeur général de la SNI.

La Société Nationale Immobilière reste le premier bailleur public d'Etat. Son bilan en matière de relogement des demandeurs en attente d'un logement social est pourtant désespérant : le dernier rapport du Haut Comité pour le Logement des Personnes Défavorisées ( HCLPD) révèle des chiffres accablants. Même pour les mal-logés qui ont réussi à obtenir le DALO, le parc d'OSICA et D'EFIDIS, les deux filiales du groupe dédiées aux HLM, reste inaccessible. Les bailleurs leur réservent seulement 6,6 % de leur parc.

Le label DALO est pourtant l'aboutissement d'un parcours du combattant : des critères de plus en plus restrictifs sont imposés par des commissions de médiation. Le DALO n'est plus accordé qu'à 29 % des mal-logés qui déposent un dossier.

DALO ou pas DALO , le vrai sujet reste le même : le développement d'une offre de vrais logements sociaux, à des loyers accessibles et correspondant aux besoins des demandeurs a été délaissé, au profit de l'offre de « logements intermédiaires », dont les loyers sont inférieurs d'à peine 10 à 15 % à ceux du marché privé.

Le résultat ? Quelle que soit l'urgence du mal-logement, certaines catégories socio-professionnelles se voient toujours opposer la même réponse, insuffisance de revenus. Cela concerne les salariéEs modestes, les précaires, les travailleuses à temps partiel, les chômeurs, les retraités.

Alors que le mot « mixité sociale » est dans la bouche de tous les acteurs publics du logement et de l'urbanisme dans leurs interventions publiques, dans la pratique, c'est exactement le contraire : les bailleurs sociaux nous disent en face qu'il ne faut pas espérer un relogement dans la capitale, mais pas non plus en petite couronne et même pas en moyenne, si l'on n'a que le SMIC, ou un peu plus ou un peu moins. Les rares propositions de relogement faites sont le plus souvent dans des zones très mal desservies par les transports communs, dans la partie la plus ancienne du parc social, et sans tenir compte aucun des attaches professionnelles et sociales des demandeurs.

Pourtant, les bailleurs publics ne sont pas en faillite : la Société Nationale Immobilière est très fière d'afficher la réussite de ses levées de fonds de plusieurs milliards pour des programmes de dizaines de milliers de logements intermédiaires, semi-privés qui vont lui rapporter beaucoup d'argent, à elle et aux investisseurs immobiliers qui participent à l'opération.

André Yche , le président de la SNI, présenté comme le « stratège du logement social » par le journal La Tribune promet depuis des années que sa conception « entrepreneuriale » de l'action en matière de logement portera ses fruits pour tout le monde : la diversification de l'offre des bailleurs publics, la construction de logements intermédiaires  « rentables » devait permettre de dégager les fonds nécessaires à une politique sociale ambitieuse.

On attend toujours. Et pour les demandeurs de logement aux revenus modeste, l'attente ne se fait pas dans un fauteuil d'entrepreneur, mais dans des conditions insupportables : tous les indicateurs du mal-logement sont au rouge. + 50 % de sans domicile et + 19 % de personnes hébergées chez des tiers, entre 2001 et 2012, + 17 % de logements sur occupés et + 42 % de ménages dont le taux d’effort financier pour se loger est insupportable, entre 2006 et 2013  , selon le rapport du HPCLD.

Nous ne pouvons plus attendre. Le premier bailleur public d'Etat doit respecter le droit au logement.


mercredi 7 décembre 2016

Logement : la lutte contre la discrimination ne passe pas par la cotation

Dans le cadre de la Semaine Parisienne de Lutte contre les Discriminations , le Collectif Mal-Logés en Colère a manifesté pendant plusieurs heures cet après-midi au Point d'Accès aux Droits du 18ème arrondissement, où est élu Ian Brossat, notre adjoint au Logement.

Tous les organisateurs de concours le savent, pour avoir peu de gagnants, le meilleur moyen, c'est un barème performant.Malheureusement, les demandeurs de logement en sont là, une course aux « points ».

Les occupants de logement insalubres n'en auront aucun. La Ville a décidé que ce n'était pas une priorité dans le mal-logement.

Les foyers en situation de sur-occupation en auront un seulement s'ils prouvent eux-même la sur-occupation : si leur propriétaire est un marchand de sommeil qui a gonflé arbitrairement la surface du logement, le Service Technique de l'Habitat ne sera pas compétent pour refaire des mesures et les attestations de travailleurs sociaux ne compteront pas, ni pour le DALO, ni pour la cotation. Les sans-domicile fixe devront apporter une domiciliation administrative comme preuve de leur errance : les associations soient surchargées et n'en délivrent pas assez , tant pis.


Paris 18ème: occupation du Point d'Accès au Droit par HLMPOURTOUS

 La discrimination, c'est à droit égal, traiter de manière différente des personnes ou des groupes de personnes. La discrimination dans l'accès au logement est une réalité de plus en plus criante à Paris.
Celles et ceux qui ont les moyens de payer les logements publics les plus chers, PLS ou logements intermédiaires y accèdent relativement facilement , puisqu'il y a une offre suffisante pour la demande. Ainsi, sur Loc'Annonces, ce mois-ci, un deux-pièces a 900 euros, inaccessible aux revenus modestes n'a que 9 candidatures. Un autre dans le même 15ème arrondissement, deux fois moins cher a déjà 190 postulants inscrits.

La gestion de la pénurie en logements vraiment sociaux est , à Paris, aussi ancienne que la pénurie elle-même.
Mais la cotation va encore plus loin dans l'inégalité, en déterminant arbitrairement des « priorités » globales qui valident concrètement le non-accès aux droits d'un grand nombre de mal-logés, dont la situation particulière n'est même plus examinée.

En instaurant non seulement des critères excluants, mais aussi une exigence sans cesse accrue de « preuves » impossibles à apporter, on éloigne de plus en plus de demandeurs de l'accès au logement mais aussi de la reconnaissance du mal-logement : et ce notamment dans les arrondissements les plus populaires de la capitale, où les travailleurs sociaux sont débordés, et dans l'incapacité de monter individuellement des dossiers qui puissent passer les filtres de la cotation.

mercredi 23 novembre 2016

Paris : l'hébergement d'urgence ne suffit pas

Près d'une centaine de demandeurs de logement se sont invités aujourd'hui à l'inauguration d'un nouveau centre d'hébergement d'urgence du SAMU Social , rue Titon , dans le 11ème arrondissement. Nous avons pu faire part de nos revendications à Christine Laconde, directrice générale du SAMU Social et également interpeller l'équipe de Mme Versini, adjointe aux Affaires Sociales de la Ville de Paris. 
Des centaines de personnes meurent chaque année dans la rue. Chaque place d'hébergement compte , lorsqu'il s'agit d'agir dans l'urgence absolue.

Mais à peine ouvert,  chaque  nouveau centre  est déjà occupé, voire saturé. Ceux qui y vivent ne sont pas près de sortir du circuit de l'hébergement d'urgence.

cette errance et cette précarité perpétuelle , qui sont le lot de centaines de milliers de Parisiens ne peuvent pas être tolérés au prétexte que «  ce serait toujours mieux que la rue ».

Aujourd'hui des familles entières continuent à croupir des années dans des hôtels de banlieue, alors que leurs enfants sont scolarisés à Paris. Les communes où elles vivent les rejettent administrativement, et leur refusent tout droit social, tout accès aux services publics municipaux et même la scolarisation. Que fait la Ville de Paris ?

Aujourd'hui, le délai d'attente pour un relogement s'allonge tellement que des personnes restent quatre ans dans des résidences sociales où l'hébergement était prévu pour un an. Un non-sens qui coûte cher à tout le monde : les personnes qui auraient besoin de ces structures n'y trouvent pas de place, le suivi social qui y est assuré ne sert plus à rien.

La saturation de l'hébergement d'urgence  découle du manque de logements sociaux adaptés aux revenus modestes crée un autre phénomène ; le non-recours. Quand le SAMU Social ne répond plus, sur la durée, beaucoup renoncent à appeler et survivent au jour le jour, d'hébergement précaire en hébergement précaire, chez des proches au mieux,  et au pire chez des marchands de sommeil qui font payer même une place de canapé ou une adresse administrative. Ces situations sont toujours temporaires et cela se termine toujours par une mise à la rue. Pourtant la cotation mise en place par la Ville de Paris minore la gravité de ces problèmes ou les nie : l'hébergement précaire «  à droite, à gauche » n'est pas considéré comme une situation de Sans Domicile Fixe alors que c'en est justement la définition. Qu'en pense Mme Versini ?

Mal-logés en butte à la stigmatisation et au rejet, nous savons mieux que personne que le respect de nos droits est désormais combattu de plus en plus fortement, au point que l'ouverture d'un simple centre d'hébergement suscite des attaques intolérables de la part d'une partie de la population et d'élus indignes. Mal-logés en lutte pour nos droits nous sommes les victimes de ces attaques que nous vivons au quotidien dans nos mobilisations.

Et c'est pour cette raison que la Ville de Paris ne peut nous opposer ces attaques comme une preuve qu'elle en ferait bien assez pour nous. Nous ne renoncerons à aucun de nos droits parce que certains voudraient nous priver de tout, et nous voir à la rue.

L'hébergement n'est pas suffisant,
tous les Parisiens ont le droit à un vrai logement.

mercredi 16 novembre 2016

Cotation de la demande de logement: l'arbitraire gravé dans le marbre à Paris

Ce 16 novembre, une centaine de mal-logés ont saisi  collectivement le médiateur de la Ville de Paris, après avoir constaté l'impossibilité d'obtenir des réponses des élus parisiens, notamment l'Adjoint au Logement, sur l'arbitraire gravé dans le marbre créé par la mise en place de la cotation des demandes de logement.

L'accès au logement social est un droit ouvert à tous les Parisiens, sous conditions de ressources. La pénurie de logements sociaux ne peut conduire à exclure de fait certaines catégories de demandeurs de logements. C'est pourtant ce qui se produit avec le système de la cotation, qui dans les faits crée une situation très différente de la précédente.

En effet, avant la cotation, n'importe quel demandeur de logement avait une possibilité de voir son droit au logement satisfait. Aujourd'hui dès lors qu'un nombre limité de critères a été fixé et imposé à chaque commission, une partie des mal-logés est tout bonnement exclue de la sélection.

C'est le cas par exemple des victimes d'indécence de leur logement, puisque ce critère n'a pas été retenu par les élus. Les demandeurs de logement souffrant de ce type de problèmes ne peuvent jamais les faire valoir auprès de la Ville.
De la même manière, la cotation définit arbitrairement la situation de sans domicile fixe : seuls les demandeurs domiciliés administrativement dans des associations agrées sont reconnues comme telles. Le site de la mairie le dit très clairement dans sa FAQ sur la cotation : « habiter à droite à gauche », ce n'est pas être sans domicile fixe. On ne saurait trouver contradiction plus absurde dans les termes, et plus injuste dans le réel, quand on connaît la saturation des dispositifs de domiciliation. 
Cerise sur le gâteau de l'injustice, les bailleurs sociaux de la Ville ont décidé d'ajouter d'autres critères à ceux de la cotation : par exemple, quelle que soit leur situation de mal-logement et leur cotation, les propriétaires occupants sont désormais exclus de tout relogement.

Evidemment, au vu du manque de logements vraiment sociaux disponibles, les demandeurs parisiens ont toujours subi un tri sélectif imposé par la pénurie. Et la première des inégalités est crée par une offrequi ne correspond pas à la demande des classes modestes de lacapitale.

Mais la cotation va encore plus loin dans l'inégalité, en déterminant arbitrairement des « priorités » globales qui valident concrètement le non-accès aux droits d'un grand nombre de mal-logés, dont la situation particulière n'est même plus examinée.

Le droit au logement n'est pas sur concours : les mal-logés n'ont pas à subir l'attaque supplémentaire à leur dignité crée par un système de « points », derrière lesquels se retranche désormais Ian Brossat. Chacun d'entre nous a les mêmes droits.

Dans l'impossibilité non seulement d'obtenir leur respect par les élus de la Ville, mais même d'engager un dialogue sur le sujet, nous venons donc demander au Médiateur de porter la parole des exclus de la cotation, et du droit au logement.

samedi 5 novembre 2016

Propriétaires occupants et mal-logés : la Ville de Paris refuse illégalement le relogement.

Depuis plusieurs années, la Ville de Paris bichonne les propriétaires bailleurs, ceux qui ont les moyens financiers d'acheter des logements et de les louer. 
Ceux-ci sont garantis d'obtenir des subventions dès lors qu'ils acceptent de louer pendant une durée très déterminée, un peu en dessous des prix du marché, comme dans le cas du dispositif Multiloc.
Ian Brossat envisage également de soutenir les propriétaires privés qui souhaiteraient réhabiliter des chambres de bonne insalubres pour les relouer. Et bien sûr, les gros investisseurs immobiliers qui possèdent des bureaux obsolètes  et souhaitent les transformer en logements , ont droit, eux aussi à toutes les attentions matérielles et juridiques de la mairie pour leur faciliter la tâche .

Mais il y a une autre réalité de la propriété à Paris, qui n'a rien d'un rêve doré, mais tout du cauchemar commun aux autres mal-logés : dans une période où les prix immobiliers étaient beaucoup moins élevés beaucoup d'ouvriers ont acquis des biens de faible valeur, des studios ou de minuscules deux-pièces dans des immeubles peu entretenus . Croyant réaliser un investissement pour l'avenir, ils ont été piégés par le marché de l'immobilier : lorsqu'ils ont fondé une famille, que celle-ci s'est agrandie, leur statut social et les prix de l'immobilier rendaient impossible la vente du bien pour acquérir quelque chose de plus grand, et l'accès au marché locatif privé leur est aussi fermé, au vu des prix des loyers. 

Beaucoup d'entre eux vivent aujourd'hui dans des logement en sur-occupation lourde, souffrent de problèmes d'insalubrité et doivent en plus acquitter des charges de co-propriété qui les étouffent financièrement. 

Sur le papier, dans la capitale, leur demande de logement social est reconnue. Beaucoup d'entre eux ont le label DALO et même dans le cadre de la cotation ultra-restrictive et injuste établie par la Ville, ils obtiennent des scores très élevés. 

Mais de manière arbitraire et illégale, les bailleurs sociaux contrôlés par la Ville de Paris ont décidé de bloquer toute attribution de logement à des propriétaires occupants, quelle que soit leur situation de mal-logement. 

Le cabinet de Ian Brossat a reconnu froidement cette politique devant notre collectif, à propos d'un dossier dont il reconnaissait lui-même le niveau de cotation extrêmement élevé. Selon l'adjoint au Logement, reloger un propriétaire occupant serait illégal. Si l'on comprend bien la loi DALO qui reconnaît le caractère prioritaire pour le relogement des situations de sur-occupation et d'insalubrité serait donc illégale. Les tribunaux administratifs qui valident les décisions des commissions DALO allant dans ce sens bafoueraient la loi . La cotation établie par la Ville de Paris , qui fait la même chose serait aussi dans l'illégalité. 

C'est évidemment ridicule et arbitraire. La loi est en effet très claire sur le sujet dont elle traite dans l'article  L441-2-2 du Code de la Construction et de l'Habitation, dont voici le texte:

" Tout rejet d'une demande d'attribution doit être notifié par écrit au demandeur, dans un document exposant le ou les motifs du refus d'attribution.
Le fait pour l'un des membres du ménage candidat à l'attribution d'un logement social d'être propriétaire d'un logement adapté à ses besoins et capacités peut constituer un motif de refus pour l'obtention de celui-ci."

La loi ne concerne donc nullement les propriétaires occupants victimes de mal-logement.
Ce sont donc bien les bailleurs sociaux parisiens, à commencer par Paris Habitat OPH et la RIVP qui se livrent à des pratiques objectivement discriminatoires en refusant systématiquement les relogements, notamment ceux proposés par la Préfecture sur des logements qui relèvent de leur contingent.

Ces pratiques maintiennent dans le mal-logement des Parisiens de très longue date pour la plupart, souvent retraités modestes qui sont privés d'accès à leur droit à un logement décent dans la ville où ils ont toujours vécu.

Doit-on accepter que le tapis rouge des subventions et des facilités administratives soit déroulé devant les investisseurs immobiliers tandis que les propriétaires les plus modestes de la capitale soient abandonnés ? 


mercredi 2 novembre 2016

19ème arrondissement:l'insalubrité partout, même dans les logements sociaux.



Plus de 70 mal-logés ont manifesté ce 2 novembre devant la mairie du 19ème arrondissement contre l'insalubrité qui gagne du terrain dans la capitale. 

Depuis quelques années, parce que des taudis effectivement infâmes ont été détruits dans les quartiers de l'Est parisien, l'idée selon laquelle le problème de l'insalubrité serait globalement résolu à Paris s'est imposée.

La réalité est bien différente, et les personnes concernées ont encore plus de mal à faire prendre en compte leur situation, parce qu'elle est désormais invisibilisée.
De plus, la politique de lutte contre l'insalubrité se résume souvent aujourd'hui à la prescription de travaux au coup par coup , travaux pour lesquels les propriétaires reçoivent beaucoup d'argent public, sans que cela résolve la situation des mal-logés, qu'on ne reloge pas.

A l'approche de l'hiver, beaucoup d'habitants s'apprêtent ainsi à vivre au milieu des fuites d'eau, dans des appartements aux murs couverts de moisissures, à l'installation électrique dangereuse et défaillante. A l'heure où l'on parle beaucoup de « précarité énergétique », il faut rappeler que les logements humides et mal isolés amènent également, pendant l'hiver à une surconsommation énergétique, à des factures d'électricité ou de gaz exorbitantes qui fragilisent encore un peu plus des ménages aux revenus modestes.

Pire, l'insalubrité n'est pas réservée aux logements du parc privé : dans le 19ème arrondissement notamment, certains logements sociaux sont également touchés, faute de réhabilitation lourde. Depuis quelques années, afin de pallier au manque de grands logements HLM à loyers réellement sociaux, Paris Habitat et d'autres bailleurs de la Ville ont « modulé » leurs appartements. En ajoutant une cloison, on a ainsi « transformé » des F3 en F4. Cette « transformation » , dans des appartements déjà dégradés a aggravé la situation : les « nouvelles pièces » ainsi crées n'ont pas le niveau d'aération nécessaire. Les problèmes d'insalubrité dans le logement social sont le plus souvent niés : comme il s'agit des bailleurs sociaux de la Ville de Paris, le Service Technique de l'Habitat, lui même dépendant de la Ville ne les reconnaît pas. Pour les commissions DALO , à partir du moment où les mal-logés sont locataires d'un logement social, les foyers sont exclus du dispositif.

L'insalubrité ne se résume pas aux situations les plus tragiques, celles où les immeubles finissent par brûler ou par s'effondrer. Les tragédies n'arrivent pas du jour au lendemain, par de tristes hasards : les désordres accumulés et non traités , l'abandon des locataires dans des logements indécents, le refus de les reloger, et des travaux légers qui ne changent rien finissent par créer des drames.

Nos élus doivent reconnaître les dangers graves auxquels sont confrontés une partie des habitants de leurs arrondissement, et la situation insupportable qu'ils vivent au quotidien, qui dégrade leur santé et celle de leurs enfants. L'aide financière aux propriétaires privés ne peut être l'unique réponse, les locataires du parc public comme du parc privé doivent aussi voir leurs droits respectés.

lundi 31 octobre 2016

Insalubrité chez Paris Habitat : circulez, y'a rien à voir.

 Chaque fois qu'il pleut, chez Mr et Mme W, on sort les seaux. Quand il ne pleut pas, on peut se contenter des éponges, afin d'absorber régulièrement l'humidité qui suinte du plafond des deux chambres d'enfants. Et bien sûr des brosses et de la peinture à refaire régulièrement, puisque les murs deviennent noirs assez rapidement à plusieurs endroits.

Mr et Mme W. ne vivent pas dans un taudis loué par un marchand de sommeil privé, mais dans un logement social du 19ème arrondissement. Lorsqu'ils ont été relogés, après des années de lutte dans l'insalubrité, ils ont évidemment accepté le logement proposé, malgré leur inquiétude concernant certains problèmes déjà visibles: d'une part, l'appartement était initialement un F3, que l'ajout d'une cloison dans le salon avait "transformé" en F4. La "nouvelle" pièce était donc exigüe et peu aérée. D'autre part, des traces d'humidité importante apparaissaient déjà sur les murs. Paris Habitat les avait rassurés, en promettant des travaux. 

Mais très vite, la cause principale de l'humidité est apparue: des infiltrations d'eau dans le plafond du logement, à plusieurs endroits, qui se transformaient en ruissellements dès que la pluie tombait.
En 2011, suite à d'innombrables réclamations des locataires, Paris Habitat réalise des "travaux"....qui ne changent absolument rien. Des salariés de Paris Habitat expliquent à la famille, que les interventions dans l'appartement même ne seront pas efficaces, car le problème vient du bâti de l'immeuble et nécessiterait une réhabilitation bien plus vaste. 

Début 2015, après des années de démarches individuelles sans effet, la famille recontacte notre collectif. Nous saisissons Paris Habitat , puis devant l'absence de réponse, le cabinet de l'Adjoint au Logement, en juin. Nous exigeons notamment le passage du Service Technique de l'Habitat de la Ville, puisque Paris Habitat OPH  est certes un bailleur social, mais qui a les mêmes devoirs que n'importe quel propriétaire vis à vis de ses locataires. 

Ce n'est qu'en décembre que le cabinet de Ian Brossat nous répond que ce dossier serait totalement "inconnu" de Paris Habitat et des services de la Ville , mais  qu'une visite du STH aura bien lieu. 
Celle-ci n'intervient que deux mois plus tard , mais aucun constat , ni document n'est remis à la famille. 

Suite à la mobilisation du collectif devant l'inaction et le silence de Paris Habitat et de la Ville, nous recevons en juin 2016, un nouveau mail du cabinet de Ian Brossat, concernant les résultats de la visite du STH. Le cabinet de l'Adjoint au Logement reconnaît le problème d'insalubrité dans les termes suivants:
"le STH a constaté la présence d’humidité avec développement de moisissures due à l’absence d’entrées d’air dans les deux chambres. Une lettre a été adressée dans la foulée à PARIS HABITAT pour leur demander de remédier à ce problème. Tenez-nous au courant si les travaux ne sont pas effectués."
Octobre 2016: la famille n'a eu aucune nouvelle , ni du STH, ni de Paris Habitat, ni de la Ville depuis des mois. Lors d'un rendez-vous du collectif avec la direction de Paris Habitat, nous sommes d'abord informés que le dossier ne mentionne aucune visite du STH,

Quelques jours plus tard, rectification par mail: en fait, le dossier mentionne bien la visite du STH, mais pas  de problème d'insalubrité.....et la direction de Paris Habitat nous demande de bien vouloir lui envoyer des photos de l'insalubrité qui n'existe pas. 

Depuis des années, toutes les traces des démarches de la famille disparaissent mystérieusement de son dossier. Il en va de même depuis un an concernant les interventions du collectif: Et apparemment, même les constats reconnus par l'Adjoint au Logement de la Ville au mois de juin, peuvent s'évaporer au mois d'octobre.

La moisissure sur les murs, l'eau qui coule abondamment en cas de pluie, elles sont bien présentes dans un appartement où l'insalubrité pourrit la vie des locataires, les contraint à des mesures d'urgence qui ont un coût pour cette famille modeste et a des implications sur leur santé. 

Sur un précédent dossier d'insalubrité dans un logement social de Paris Habitat, notre collectif a pu constater le même déni pendant des années: "perte " du dossier, accusations contre la famille qui aurait créé elle-même l'insalubrité , et même "conseils" de rabotage de la porte d'entrée pour "améliorer " la circulation de l'air. Seule la mobilisation a finalement permis le relogement de la famille, dans un logement décent. 

Nous accédons donc aujourd'hui à la demande de Paris Habitat de photos "prouvant" le problème d'insalubrité: nous les publions ici, étant ainsi certains qu'elles ne disparaîtront pas.


mercredi 19 octobre 2016

Logements insalubres et sur-occupés: aux grands maux, les faux remèdes.



Une manifestation déterminée à réuni aujourd'hui près d'une centaine de mal-logés devant les locaux de la Direction Locale de l'Habitat , qui inclut le service technique chargé de l'insalubrité à Paris.

"Insalubrité remédiable" est devenu le terme préféré des pouvoirs publics , notamment de la Ville de Paris, pour qualifier des situations de mal-logement intolérables et durables: actuellement une infime minorité de ces situations ouvre droit à un relogement rapide. Les causes de l'insalubrité sont examinées de manière superficielle, par plusieurs interlocuteurs, qui, chacun, ne s'occupent que d'un désordre parmi d'autres. Des travaux de surface pour lesquels les propriétaires perçoivent des aides publiques sont prescrits après des mois d'attente, pour l'un des problèmes: une fois les "travaux" réalisés, avec souvent des attestations de complaisance d'entrepreneurs peu scrupuleux, le dossier est classé. Seulement quand on prétend traiter séparément , des problèmes d'humidité, d'absence d'aération, de bâti lourdement dégradé, d'installations électriques non conformes, c'est inefficace et les logements restent insalubres. 

Certains foyers restent ainsi classés en insalubrité "remédiable", pendant des années, et doivent recommencer les procédures sans arrêt. De toute façon, les moyens alloués au STH ne lui permettent pas d'assurer ses missions d'évaluation et de contrôle correctement et ses salariés sont débordés.

mercredi 12 octobre 2016

Chez les 3F, premier bailleur social privé français, seulement un quart de logements très sociaux.



Cet automne, au gouvernement comme les grands bailleurs sociaux, on n'y va pas de main morte sur le triomphalisme: l'année est un record pour la construction de logements, qui aurait connu une augmentation sans précédents du nombre de logements sociaux crées.

Les 3F notamment annoncent plus de 6350 nouveaux logements l'an dernier, soit une augmentation de 16% par rapport à l'année précédente. 

Seulement, dans le même temps, le nombre de demandeurs de logement social ne faiblit pas. Les délais moyens d'attente continuent à être extrêmement élevés, et même le label DALO, de plus en plus difficile à obtenir ne résout rien pour les dizaines de labellisés en attente. 

Alors que se passe-t-il ? C'est assez simple: aujourd'hui, les loyers des nouveaux logements sociaux sont majoritairement trop chers pour les catégories modestes de la population. Les 3F par exemple, ne construisent qu'un quart de PLA-I , les seuls loyers accessibles à 75% des demandeurs de logement francilien. 

Dans les communes carencées au titre de la loi SRU, les maires ont pris l'habitude de n'accepter que des logements du type PLS, les plus chers des HLM, correspondant aux revenus de seulement 15% des demandeurs. 
Aujourd'hui, de fait, la fameuse mixité sociale exclut les ouvriers, les employés modestes, les chômeurs, les précaires, comme les retraités issus de ces catégories socio-professionnelles. Petit à petit, la majorité des loyers vraiment sociaux est située dans le parc ancien, où le taux de rotation est très faible, car les personnes qui y sont logées n'ont certes pas les moyens d'aller ailleurs. 

En grande partie, les nouveaux logements mis sur le marché, bien qu'ils soient en augmentation , ne peuvent donc répondre à la demande. Et peu à peu, le logement social ferme ses portes aux catégories populaires.

mercredi 28 septembre 2016

Parcours de combattants: perdre son conjoint, perdre son DALO





Face à l'indifférence des élus, la solidarité des mal-logés. Une manifestation de colère et de dignité ce 28 septembre devant la mairie du 12ème arrondissement, où siège Mme Vieu Charier, adjointe de la Ville de Paris aux Anciens Combattants. 

Toute les situations de mal-logement sont inacceptables, tous les mal-logés doivent être relogés.

Mais ce n'est pas la réalité. En France, on peut mourir mal-logé, après des années de maltraitance intolérable. Mr H. membre de notre collectif, est décédé dans une chambre de bonne insalubre et exigüe, au sixième étage d'un immeuble sans ascenseur à plus de 90 ans. En fauteuil roulant, il n'en sortait plus que pour aller en urgence à l'hôpital. Il ne pouvait bénéficier d'aucune aide à domicile, au vu de la taille et de l'état du logement. Il y vivait avec son épouse, elle même âgée et affaiblie, et son fils adulte, lourdement handicapé.

Pour être reconnus prioritaires DALO, il leur avait fallu des années, leur premier recours ayant été rejeté, parce que les services sociaux surchargés n'avaient pu les aider à constituer le dossier.

Pendant plusieurs années, ils ont été reçus tous les six mois par différents élus de leur mairie d'arrondissement, qui assuraient régulièrement avoir compris l'urgence de la situation. En 2014, notre collectif avait reçu du cabinet de l'adjoint au Logement de la Ville, l'assurance d'un examen rapide et attentif du dossier , au vu de l' « urgence exceptionnelle » de la situation.Pendant l'hiver 2015-2016, alors que l'état de mr H. s'aggravait, les promesses avaient été réaffirmées.

Finalement au printemps, Monsieur H et son épouse ont bien reçu une proposition de logement de Paris Habitat OPH. Mais Monsieur H. est décédé quelques jours avant le passage en commission, dans sa chambre de bonne insalubre. Avec son statut de prioritaire DALO.

De nouveau, en mairie de Paris, on nous a assuré de l'examen en urgence du dossier de son épouse et de son fils. Tout en nous précisant que la situation était désormais « compliquée », puisque les ressources du mari n'étaient plus assurées. Mme H. effectivement, vivait une situation compliquée. Au décès de son époux, s'est ajoutée l'absence de ressources, car toucher une pension de réversion met des mois et des mois, et le fils, lui, a vu son AAH suspendue suite à une erreur de la CAF.

Au mois de juillet, Mme Catherine Vieu-Charier , adjointe aux Anciens combattants de la Ville nous promettait de se pencher sur le dossier, puisque Monsieur H , était ancien combattant. Et ancien mal-logé, et prioritaire DALO de longue date.

Nous sommes en septembre, le dossier a connu une seule évolution : Mme H. a perdu son statut de prioritaire DALO, car le dossier a été constitué avec son époux , qui est décédé.

mercredi 21 septembre 2016

Dans le 17ème comme ailleurs, le logement social, c'est Capitale.





La mairie du 17ème a reçu aujourd'hui la visite des mal-logés en colère contre les multiples prises de position anti-logement social de la maire de l'arrondissement, Brigitte Küster.

Au Conseil de Paris, au mois de juillet Mme la Maire du 17ème a déposé un vœu plutôt exigeant : la suppression de pas moins de huit emplacements réservés au logement social sur l'arrondissement par le Plan Local d'Urbanisme.

Le 17ème serait-il extraordinairement bien pourvu en logements sociaux ? Pas du tout. En 2015 l'arrondissement comptait moins de 13 % de HLM , bien en deça de ce qu'exige la loi.
Le 17ème arrondissement ne compterait-il aucun demandeur de logement social ? Pas du tout, il en compte plus de 7500 .

Mais les besoins des Parisiens ne sont apparemment pas le sujet, en mairie du 17ème. En tout cas pas ceux des Parisiens modestes qui ne peuvent se loger ailleurs que dans le logement social.

Pour la maire du 17ème, nous sommes manifestement un problème en soi, problème dont elle avertit les habitants déjà installés à longueur d'interventions stigmatisantes : nous serions une menace pour la mixité sociale, pour l'équilibre des quartiers, pour la réputation immobilière de l'arrondissement. Ces discours ont des effets désastreux : ils mobilisent contre le logement social, attisent les peurs et entraînent des initiatives de blocage juridique ou autre des opérations en cours.

mercredi 7 septembre 2016

Grand Paris, petite politique du logement social: stop à la métropole à deux vitesses.



Les mal-logés sont intervenus aujourd'hui au Syndicat d'élus franciliens Paris Métropole, où se tenait un séminaire intitulé «  Le Grand Paris, une chance pour tous ? ».Nous sommes venus alerter : dans son orientation actuelle, le Grand Paris, sur la question de l'accès au logement est un cauchemar et le restera si rien ne change.C'est aussi ce que nous dirons à Patrick Jarry, maire de Nanterre et actuel président de Paris Métropole, puisque nous avons finalement obtenu un rendez-vous.

Tous les grands travaux d'infrastructures de transports créent une augmentation mécanique des prix des loyers du privé dans les zones concernées, celles qui sont à proximité des gares. Cette tendance générale s'est vérifiée partout en Ile de France depuis des années et elle est loin de se résumer à une division entre Paris/petite/grande couronne. De plus en plus, au sein des mêmes communes, co-existent les zones proches des gares qui permettent de rejoindre facilement les autres centres économiques de la métropole, et des zones de relégation , dépourvues de tout.

Or dans tous les domaines de la politique publique du logement, on localise ceux réservés aux catégories modestes prioritairement dans ces zones : les personnes sans abri, familles ou célibataires sont de plus en plus fréquemment relégués dans des hébergements d'urgence éloignés de tout, dans des hôtels situés dans des zones industrielles situées loin de tout transport urbain.

mercredi 20 juillet 2016

Paris Habitat n'a plus de directeur général , où va le bailleur social ?

Depuis le 13 juillet, Paris Habitat n'a plus de directeur général. Enfin si, mais il est en vacances.

Contrairement à ce qu'avait annoncé toute la presse, suite aux communiqués de la Ville, le contrat de travail du directeur général n'a pas pris fin le 13 juillet, et il n'y a pas eu nomination d'une nouvelle direction générale

C'est ce qu'a appris la soixantaine de mal-logés et de locataires lors de l'occupation de la Direction Territoriale Nord Ouest de Paris Habitat OPH cet après midi. Non content de partir avec une prime de plusieurs centaines de milliers d'euros, Stéphane Dambrine aura également fait jouer son droit aux congés payés. C'est son droit le plus strict.

Le hic, c'est que, dans le même temps,  les usagers de Paris Habitat voient leur droit au logement bafoué au quotidien. 

Qui contrôle et dirige aujourd'hui Paris Habitat OPH ? Jusqu'à quand va durer cette politique de la chaise vide ? Les usagers ne le savent pas, mais la porte de l'Office Public leur reste fermée et leurs problèmes s'aggravent.

Mal-logés et locataires de Paris Habitat , nous avons donc manifesté dans une des directions territoriales du bailleur afin d'exiger le rétablissement de ce dialogue social avec les usagers du service public du logement social. C'est un minimum dans la situation de crise grave que connaissent des centaines de milliers de Parisiens mal-logés, .

En février 2016, la Ville de Paris mandatait l'IFOP pour organiser une « conférence de citoyens » sur le thème « Comment améliorer la qualité de vie dans le logement social ». Une conférence en présence de 19 « citoyens locataires » , dont la Ville et l'IFOP précisent d'emblée qu'ils ont été choisis sans tenir compte du critère de représentativité du panel.

L'initiative illustre bien le refus de tout réel dialogue social qui a prévalu jusqu'ici à la tête des bailleurs sociaux contrôlés par la Ville, et notamment chez Paris Habitat OPH, le premier d'entre eux. Depuis plusieurs années, la porte du directeur général est restée fermée aux mal-logés comme aux locataires qui se regroupent pour faire valoir leur droit à un logement décent.

mercredi 13 juillet 2016

L'accès au logement pour tous, une Bastille toujours à prendre.


 
Parisiens et mal-logés nous sommes venus accueillir aujourd'hui la maire de Paris à l'inauguration de l'exposition sur 200 ans d'Histoire de la place de la Bastille. Anne Hidalgo a cependant préférer annuler sa venue en  étant avertie de la nôtre....

Bastille, un exemple de ces quartiers autrefois populaires et accessibles à celles et ceux qui ne trouvaient pas à se loger ailleurs. Ce n'est plus le cas depuis longtemps et on peut en dire autant de la plupart des quartiers de la capitale pour ce qui est du secteur libre. Et contrairement aux apparences, la politique du logement social menée par la Maire et ses adjoints ne compense pas la hausse vertigineuse des loyers du secteur privé en vingt ans et la disparition du parc social de fait.

Oui de nouveaux logements sociaux sont construits dans ce quartier comme ailleurs. Souvent très beaux et intégrés parfaitement dans les rénovations urbaines en cours, ils donnent l'impression que tout est fait pour résorber le mal-logement par le haut, d'autant que la communication autour de chaque inauguration , même d'un ou deux logements est parfaitement calibrée par l'équipe municipale.

Mais la réalité, de plus en plus invisibilisée au niveau parisien, c'est l'augmentation continue du nombre de demandes de logements sociaux et l'augmentation, aussi , des demandes de logement très anciennes. La réalité, c'est une mise en concurrence féroce des demandeurs entre eux, à coups de « critères » et de « cotation », censés assurer la transparence. La transparence est avant tout celle de la misère, quand les SDF rivalisent avec les familles en sur-occupation, et les retraités payant un loyer à qui il ne reste plus rien pour vivre, avec des jeunes actifs des classes populaires qui errent d'hôtel en hôtel.

mercredi 29 juin 2016

Paris 9ème arrondissement: la mixité sociale passe par le logement très social



Des dizaines de mal-logés ont occupé ce 29 juin la mairie du 9ème arrondissement jusqu'à être reçus par le directeur de cabinet du maire chargé du logement.

Au Conseil de Paris, Delphine Bürkli, maire du 9ème arrondissement ne cesse d'exiger, avec toute l'opposition municipale plus de logements intermédiaires. Elle considère aussi que la proportion de logements sociaux les plus chers, les PLS , n'est pas assez importante par rapport aux logements vraiment sociaux.

A l'entendre, la politique de la Ville de Paris favoriserait uniquement les plus modestes au détriment des classes moyennes . Elle souhaite même que de l'argent public soit investi pour la transformation de 400 000 bureaux en logements intermédiaires pour répondre à la demande.

En réalité, dans le 9ème arrondissement comme ailleurs, des milliers de demandes de logement sont en attente. Dans leur immense majorité , elles concernent des Parisiens et Parisiennes modestes, qui ne peuvent accéder qu'au logement très social. Et dans le 9ème comme ailleurs, la pénurie pour ce type de logements est criante : les logements sociaux représentent environ 5 % des logements de l'arrondissement.

Il y a deux ans, nous avions manifesté à la mairie du 9ème, pour des demandeurs de logement de l'arrondissement. Deux ans plus tard, certains d'entre eux ont eu l'occasion de rencontrer Madame la Maire....qui leur a expliqué que leurs salaires et ressources étaient trop bas pour les quelques logements sociaux disponibles dans l'arrondissement.

Bien sûr, le 9ème n'est pas destiné à reloger forcément tous les demandeurs de l'arrondissement : le problème c'est que l'opposition au logement vraiment social se manifeste partout dans les arrondissements gérés par l'opposition municipale dont Mme Burkli est membre.

Les demandeurs de logement n'ont pas demandé à être relogés spécifiquement dans l'Ouest ou le centre parisien . Mais aujourd'hui, l'impératif de « mixité sociale » joue à plein dans l'Est, où les nouveaux logements sont pour beaucoup des PLS inaccessibles à 75 % des demandeurs inscrits.

Avec la nouvelle loi Egalité et Citoyenneté, les relogements de mal-logés modestes dans les quartiers populaires vont encore être réduits : toujours au nom de la mixité sociale, des quotas vont être fixés.

Quel avenir alors pour les mal-logés parisiens ? Le mal-logement qui s'éternise, sous toutes ses formes et le rejet partout.

Nous revenons aujourd'hui à la mairie du 9ème arrondissement, collectivement, nous sommes venus collectivement lui dire que nous n’accepterons pas que l’accès légitime au droit au logement des habitants et des salariés modestes de la capitale soit présenté comme un « problème », ni que les demandeurs de logement social de l’arrondissement soient les otages sans cesse stigmatisés des affrontements entre politiques . Nous n'acceptons pas non plus l'opposition artificielle et mensongère entre « classes moyennes » et Parisiens modestes : celle-ci masque une réalité toute simple.

A Paris, dans le 9ème comme ailleurs, il n'y a jamais aucun problème pour faire de nouveaux bureaux ou des espaces commerciaux, il y en a toujours pour créer l'offre de logements accessibles qui correspondrait à la demande.

mercredi 15 juin 2016

Paris Habitat: une nouvelle direction pour aller où ?


 
Ce jeudi 16 juin , aura lieu le Conseil d'Administration censé désigner une nouvelle direction pour Paris Habitat OPH, après le départ annoncé de Stéphane Dambrine et suite aux nombreux scandales ayant éclaboussé le premier bailleur social de la Ville de Paris. 

Les mal-logés en colère ont manifesté ce mercredi 15 juin au siège de la direction territoriale Nord Est: d'abord pour rappeler que nous sommes les premières victimes de la dérive de Paris Habitat, du gaspillage d'argent public comme de la stigmatisation du logement social qui découle de toutes les affaires mises en lumière par la presse. 

Ces dernières années, bien souvent les salariés du bailleur, les mal-logés et les locataires en lutte ont été les seuls à dénoncer la dérive du premier bailleur social de la Ville, et une politique bien différente de la vitrine entretenue à coup d'inaugurations très médiatisées . Anne Hidalgo qui déclare dans son communiqué de presse concernant les récentes révélations sur les fausses factures de la régie Paris Habitat, être "stupéfaite", le serait peut-être moins si elle et son équipe avaient prêté plus d'attention aux analyses et aux protestations des locataires et des demandeurs de logement inquiets du devenir du principal outil parisien pour la politique du logement.

dimanche 5 juin 2016

Paris Habitat : une longue suite de scandales.

L'éviction du directeur général de Paris Habitat OPH  a finalement été décidée par Anne Hidalgo et Ian Brossat. Il aura fallu une accumulation d'articles de presse, dont la plupart ne révélaient pourtant rien, qui ne soit forcément connu, ou connaissable par les élus contrôlant, de fait, le premier bailleur social de la Ville. 

Pour les locataires et les demandeurs de logement, le départ de Stéphane Dambrine n'efface rien, et personnaliser l'analyse des dérives de Paris Habitat n'est  pas une solution suffisante pour y remédier et n'offre aucune garantie pour l'avenir.

Les scandales auxquels la presse s'est brusquement intéressée ne sont certes pas le fait d'un seul homme ou d'une seule équipe mais procèdent bien de choix stratégiques sur la politique du logement. Chacun d'entre eux reflète aussi l'abandon progressif du  rôle premier d'un bailleur social, le relogement des demandeurs, et l'adaptation de l'offre à la demande. Depuis des années, notre collectif  dénoncé chaque dérive lorsqu'elle est survenue: mal-logés en lutte, nous n'avons eu accès à aucun document confidentiel, il n'en était nul besoin, tant les orientations catastrophiques étaient visibles dans leur résultat, l'aggravation du mal-logement. 

Dès 2009, le gouffre financier du nouveau siège de la rue Claude Bernard.


En 2004, la direction de Paris Habitat annonce la vente de son siège , rue Cardinal Lemoine et la présente comme une opération financière qui lui permettra de construire 1500 nouveaux logements sociaux.  Mais en 2009, le bailleur opte pour l'achat d'un nouveau siège qui reviendra finalement à un coût exorbitant de 143 millions d'euros, alors que la vente de l'ancien en a rapporté moins de 40. En 2011, un rapport accablant de la Cour des Comptes valide l'analyse des syndicats de Paris Habitat : l'opération est un gouffre financier énorme et non justifié. Ainsi Paris Habitat OPH a pris à sa charge les travaux de désamiantage qui incombaient au constructeur, les travaux ont eu des années de retard, et des investissements luxueux et totalement décalés par rapport à la vocation du lieu ont encore augmenté la facture.

mercredi 1 juin 2016

Paris 18ème: Ian Brossat jamais là, les mal-logés toujours présents.



Le 4 mai , le Collectif des mal-logés en colère faisait entendre sa voix au Forum de l'Habitat organisé par la mairie du 18ème arrondissement: nous étions là pour dénoncer le grand bazar injuste du système de cotation pour l'attribution des logements.

La directrice de cabinet du maire nous promettait un rendez-vous si nous quittions les lieux, un mois après , ne voyant rien revenir, nous sommes donc revenus devant la mairie. Une manifestation déterminée , malgré des intimidations physiques , et même des jets d'eau et de cailloux du haut de la mairie, de la part de courageux invisibles.

Comme nous l'avons expliqué à la directrice de cabinet du maire, il en faut plus pour décourager les mal-logés en colère. Quand on subit la peur de l'expulsion, l'insalubrité et les nuisibles au quotidien, quand on galère en hébergement d'urgence, ou qu'on s'entasse dans un logement trop petit, peu de choses peuvent décourager de lutter. Surtout lorsqu'il s'agit d'un droit fondamental qui pourrait être accessible à tous si la volonté politique était là: pour construire de nouveaux bureaux ou du logement cher, il n'y a jamais aucun souci à Paris. 

Et le 18ème arrondissement est aussi celui de l'Adjoint au Logement de la Ville, même si celui-ci n'assure plus en personne les permanences où il a promis tant. Une raison plus d'être présents. 

samedi 21 mai 2016

Dérive de Paris Habitat: au #RECParis, les mal-logés interpellent les élus parisiens.



 Engagement, vous avez dit engagement ? Les élus de la Ville organisaient aujourd'hui le "Forum citoyen de l'Engagement" .Engagé contre le mal-logement depuis 12 ans, notre collectif fait pourtant
l'objet d'une plainte de la direction du premier bailleur social parisien, Paris Habitat OPH contrôlé officiellement par ces mêmes élus. Nous étions présents, en nombre et engagés à fond pour mettre en lumière certaines contradictions....
Notre présence, déterminée et bruyante, même derrière les grilles du jardin du Couvent des Récollets où se déroulait l'évènement a apparemment mis mal à l'aise les élus de la Ville présents, dont Emmanuel Grégoire, venu presque immédiatement à notre rencontre. 

mercredi 11 mai 2016

Paris Habitat:manifestation contre la chute annoncée de la production de logements.



Si les élus parisiens ont choisi le silence concernant les dérives de Paris Habitat, les demandeurs de logement n'entendent pas laisser partir leur patrimoine à la dérive.

Contre la baisse de la production de logements annoncée par le directeur général Stéphane Dambrine lors du comité d'entreprise de décembre 2015, malgré les plaintes absurdes déposées pour nous faire taire, nous avons manifesté une nouvelle fois devant le siège social du premier bailleur social parisien.

Comme toujours les portes étaient closes, la direction générale n'a manifestement plus que la stratégie de la citadelle assiégée à jouer vis à vis des interrogations légitimes des locataires et  des demandeurs de logement. Mais le silence n'a qu'un temps, et les inaugurations spectacles de quelques dizaines de logements sociaux ne suffiront pas toujours à cacher les graves problèmes qui secouent Paris Habitat OPH. 

Pour en savoir plus: 

dimanche 8 mai 2016

Paris Habitat : le silence inquiétant des élus de la Ville.

Chaque semaine ou presque, depuis plusieurs mois, une certaine presse opposée au logement social, fait ses choux gras de nouvelles informations concernant la gestion désastreuse de Paris Habitat OPH. Il faut bien parler d'informations, puisque tout est étayé par des extraits de documents officiels, notamment des compte-rendus des Conseils d'Administration ou des Comités d'Entreprise du premier bailleur social de la Ville. 

Du côté des élus de la Ville, le silence fait office de seule réponse. Pour le plus grand préjudice des locataires de Paris Habitat OPH et des demandeurs de logement: dans une période où les adversaires du logement social le présentent mensongèrement comme une source de problèmes sociaux et une dépense inutile socialement, le silence de nos élus tend à laisser faire cette campagne de dénigrement. 

Où va Paris Habitat OPH ? La vraie question n'est évidemment pas celle du salaire du directeur général ou des accusations concernant du mobilier acheté puis disparu. Ces problèmes là, s'ils sont tous avérés, peuvent survenir dans n'importe quelle administration, dans n'importe quelle entreprise. Mais lorsqu'il s'agit d'argent public, il appartient évidemment aux élus de démentir ou d'agir.Immédiatement et fermement.

C'est le silence d'une équipe municipale qui a mis la transparence au premier rang de ses ambitions qui pose véritablement problème. Un silence qui ne concerne pas uniquement les histoires de mobilier disparu. Mais aussi et surtout la politique menée par Paris Habitat OPH , et assumée par sa direction, politique qui contredit les objectifs affichés par la Ville de Paris, en terme de construction de logements sociaux notamment, mais aussi de respect réel du droit à l'hébergement, en attendant le relogement. .

Dans le dernier compte-rendu de Comité d'Entreprise rendu public, on trouve par exemple cette intervention du directeur général de Paris Habitat OPH (1)


"Nous risquons d'avoir un problème de plan de charge au niveau de Paris sur la construction de logements". "Nous risquons d'avoir un creux dans notre activité de construction".

 Chacun mesurera la gravité de cette annonce pour les 150 000 demandeurs de logement recensés officiellement dans la capitale. Un "creux" dans l'activité de construction , à un moment où celle-ci ne répond déjà pas aux besoins, cela signifie l'aggravation du mal-logement dans les prochaines années, l'impossibilité de trouver des solutions pour les centaines de milliers de Parisiens, condamnés aux expulsions, à l'insalubrité , à la sur-occupation, aux loyers exorbitants du privé, aux années passées dans des hébergements précaires. 
Chacun mesurera aussi le décalage entre cette déclaration sans ambiguïtés et les discours de la maire de Paris et de son adjoint au Logement, qui ne cessent de réaffirmer le succès quantitatif de leur politique du logement et sa continuation dans les prochaines années. 

Qui dit vrai , le directeur de Paris Habitat OPH, l'outil principal de construction de la Ville de Paris, ou les élus ? 

Les usagers du logement social ont le droit de savoir. Pourtant ce droit nous est dénié en permanence: rappelons que la direction de Paris Habitat OPH a par exemple déposé plainte contre trois de nos manifestations de 2011, qui dénonçaient justement la chute abyssale de la production de logement en 2010, chute, qui elle aussi, n'était jamais commentée ou même évoquée par nos élus.

De même, les habitants des foyers et autres hébergements précaires de Paris Habitat OPH n'ont pas été informés d'une réalité qui les concerne directement: Paris Habitat OPH a décidé d'externaliser à une de ses filiales l'ensemble de son patrimoine d'hébergements. Sur les raisons de cette externalisation , le directeur général de Paris Habitat OPH est encore une fois très clair.(1)

http://www.casimages.com/i/160507033929311562.png.html 

Pour lui, il s'agit de "professionnaliser " l'activité, en modifiant un peu "le rapport de forces", avec les gestionnaires de foyer " qui nous demandent de baisser les loyers" , qui "vont pleurer auprès des maires d'arrondissement qui appellent le Directeur général de Paris Habitat OPH" lorsqu'ils ont des "dettes".

Chacun appréciera la sérénité des jugements portés sur les maires d'arrondissement ou les partenaires associatifs qui gèrent les foyers par le directeur général de Paris Habitat OPH . En attendant, l'objectif affiché est une attaque directe envers les locataires de ces foyers, qui n'ont pas toujours les moyens de payer leur loyer, à qui les gestionnaires des foyers accordent des délais et qui ne pourront plus le faire avec l'externalisation. Encore une fois, le gouffre entre la volonté affichée des élus de la Ville de faire de la prévention des expulsions locatives dans le parc social et les déclarations d'intention de la direction de Paris Habitat OPH sont plus qu'inquiétantes. 

Depuis de nombreuses années , notre collectif dénonce la privatisation larvée du premier bailleur social de la Ville: celle-ci ne dépend pas seulement du statut juridique officiel , et l'on voit bien avec ces deux exemples que la présence des élus à la présidence et au Conseil d'Administration n'empêche absolument pas la menée d'une politique en contradiction totale avec les intentions affichées au Conseil de Paris.
De deux choses l'une: où la Ville ne peut plus contrôler la politique d'un bailleur financée avec l'argent public de l’État et des Parisiens, où les élus sont en accord avec cette politique, qui selon les dires même de son directeur général va aboutir d'une part, à une chute de la production de logement social, et à une précarisation d'une partie des mal-logés usagers du parc.

La réponse, nos élus la doivent aux mal-logés et à l'ensemble des Parisiens. Et ils ont aussi la responsabilité de préserver le patrimoine Paris Habitat et de faire en sorte que pas un euro ne soit consacré à autre chose que l'accès au logement dans la capitale. 

(1) Les extraits cités et reproduits sont issus du PV du CE de Paris Habitat du 17 décembre 2015

Pour aller plus loin, consulter notre Dossier Paris Habitat OPH

mercredi 4 mai 2016

Cotation de la demande de logement social : injustices et incohérences en cascade à Paris.



Le Collectif des mal-logés en colère a fait entendre sa voix au Forum de l'Habitat organisé ce 4 mai par la mairie du 18ème arrondissement: nous étions là pour dénoncer le grand bazar injuste du système de cotation pour l'attribution des logements. 

 En mettant en place son système de cotation des demandes de logement, les élus de la Ville de Paris, nous avaient promis la transparence et la logique, à défaut du respect du droit au logement. Presque deux ans après la mise en place du système , celui-ci se révèle une véritable machine à exclure certaines catégories de mal-logés.

Le mal-logement n'est pas toujours visible : une bonne partie des demandeurs de logement parisiens sont ainsi administrativement regroupés dans la catégories « hébergés ». Dans le système de cotation actuel, ce n'est presque pas pris en compte, quelle que soit la situation : ainsi une femme seule hébergée de manière précaire chez des tiers, une famille entière hébergée chez les parents d'un membre du couple sont-ils considérés comme très peu mal-logés. C'est le droit à un logement autonome qui est ainsi bafoué, et ce sont aussi des situations sociales à haut risque qui sont délibérément ignorées : les hébergements chez des tiers ou même chez de la famille ne sont quasiment jamais définitifs, et les situations se terminant par une mise à la rue brutale sont fréquentes.

mercredi 20 avril 2016

La vraie garantie des loyers, c'est le logement social: les mal-logés à l'APAGL



Campagne #ActionLogement, on continue : après le siège du 1% patronal et celui d'un de ses plus gros bailleurs, les 3F, les mal-logés ont manifesté tout l'après-midi au siège de l'APAGL, filiale d'Action Logement.

L'APAGL gère pour le 1% Logement, l'ensemble des prestations destinées à soutenir l'accès au logement privé. De fait, il s'agit essentiellement de dispositifs de cautionnement , qui ne résolvent absolument rien au principal problème des ménages aux revenus modestes: la cherté des loyers hors logement social. D'ailleurs, le dispositif principal , la fameuse "garantie universelle des loyers " a été supprimée , ne reste qu'un dispositif extrêmement restrictif VISALE réservé à certains salariés.

Les seuls logements auxquels peuvent accéder la majorité des ménages modestes, ce sont les logements sociaux: or sur ce plan là, depuis 2009, Action Logement ne respecte pas ses engagements légaux. Certes , le mois dernier, l'engagement a été pris de reloger 11500 ménages franciliens en trois ans. Mais les promesses n'engagent que celles et ceux qui les font respecter.

C'est le printemps des promesses pour Action Logement et le gouvernement. Mais les millions de mal-logés ont déjà connu bien des hivers de désillusion. Nous n'attendons pas pour exiger nos logements !







 

mercredi 13 avril 2016

Campagne Action Logement: manifestation devant les 3F.


Onze mille cinq cent relogements, vraiment ? C'est ce qu'ont promis les acteurs de l'ex 1% patronal, dans le cadre d'une convention signée avec la Préfecture de Région. Mais les promesses n'engagent que celles et ceux qui les font respecter. Après un premier rassemblement le mois dernier devant le siège d'Action Logement, nous avons aujourd'hui manifesté devant celui des 3F, l'un de leurs principaux bailleurs sociaux.
 
Depuis 2009, Action Logement est censé consacrer chaque année 25 % de son contingent de logements sociaux aux ménages en difficulté et aux prioritaires DALO. Depuis 2009 , Action Logement ne respecte pas cette obligation légale. Pourtant les organismes de collecte de l'argent de la participation patronale à l'effort de logement ont les moyens de le faire, notamment parce qu'ils contrôlent de très gros bailleurs sociaux comme les 3F.

Le mois dernier , les dirigeants d'Action Logement ont annoncé, comme si c'était tout à fait extraordinaire, qu'ils allaient désormais respecter la loi. En Ile de France, tout particulièrement, un accord a été conclu avec la Préfecture de Région, prévoyant 11 500 relogements sur trois ans.

Mais pour le moment, ce n'est pas une bonne nouvelle, c'est juste une belle parole. Car , déjà sous la mandature précédente, l'engagement des 25 % avait été pris publiquement par Action Logement. Avancer des chiffres de relogements est chose facile, tenir l'engagement , et le tenir correctement, c'est une autre histoire.

mercredi 6 avril 2016

Transparence : Paris Habitat porte plainte contre les mal-logés qui demandent des comptes.



Notre collectif de demandeurs de logement et de locataires HLM vient d'apprendre que des plaintes étaient déposées à son encontre pour des manifestations et occupations des agences locales de Paris Habitat OPH datant de 2011 . ..et a donc manifesté de nouveau devant le siège du premier bailleur social parisien ce mercredi 6 avril 2016.
Cinq ans après les faits, alors que Paris Habitat OPH est en pleine tourmente suite aux révélations sur les salaires exorbitants de ses dirigeants et les anomalies graves de gestion pointées par la Cour des Comptes, la direction du premier bailleur de la Ville n'a rien de mieux à faire que s'acharner sur des mal-logés en lutte. 

Notre collectif est accusé , d'une part d' « avoir fait entrave à la liberté du travail » : une accusation particulièrement grossière qui inverse totalement le cours des choses. En effet, suite aux manifestations ciblées par les plaintes, nous avons justement obtenu que le bailleur social fasse son travail : en l'occurrence, appliquer les niveaux de loyers du logement social à des locataires d'immeubles privés qu'il avait rachetés. Ces locataires, dont les revenus correspondaient aux plafonds HLM payaient les mêmes loyers qu'auparavant des mois et des mois après le rachat des immeubles et leur reconventionnement. En 2010, nous avions déjà dénoncé une situation similaire à propos des douze immeubles de la Caisse des Mines rachetés 93 millions d'euros par Paris Habitat. Dans les deux cas , il aura fallu des manifestations relayées par la presse pour que Paris Habitat respecte les règles.