mercredi 24 février 2016

Paris Cité des #Makers, mais Paris capitale du mal-logement.


 
 Le Collectif des Mal-Logés en Colère s'est invité une nouvelle fois au Pavillon Circulaire, installation temporaire sur le parvis de l'Hôtel de Ville, que nous avions déjà visité au mois de janvier: s'y tenait aujourd'hui une partie des animations de l'évènement "Paris Cité des Makers", une énième opération de soutien de la Ville aux "Entreprises du 21ème siècle

 Mais que venaient faire des mal-logés à « Paris Cité des Makers » ? Qu'est ce que des demandeurs de logement auraient à dire sur les imprimantes 3D, la ville connectée, les FabLabs, bref, tout ce qui doit faire de Paris, une « Smart City », futuriste et innovante, tous ces projets qu'Anne Hidalgo et Jean-Louis Missika alimentent d'un milliard d'euros ?

C'est vrai, nous n'avons rien à voir avec tout ça, avec la Ville Monde et ses technologies ultra-modernes qui facilitent la vie. Nous , nous sommes de l'autre Paris. Le Paris abandonné loin derrière : celui des vieux radiateurs électriques qui ne parviennent pas à chauffer des logements humides et surpeuplés. Celui du bon vieux micro-ondes des années 90 comme seul moyen de manger chaud dans des hôtels excentrés.
Celui des objets connectés que nos enfants n'auront pas quand d'autres les ont parce que le budget du loyer dévore tout.

mercredi 17 février 2016

#Paris2024: les jeux pour les uns, le mal-logement pour les autres



Parisien et demandeur de logement, c'est un sport de combat et d'endurance: alors que la capitale se porte candidate pour des Jeux Olympiques qui exigeront des milliards d'investissements, une partie de la population parisienne vit dans l'enfer du mal-logement, sans plan d'urgence, sans solution pour obtenir le respect de ses droits.

70 mal-logés ont donc manifesté bruyamment, bloqués par les CRS à quelques pas de la Philarmonie de Paris, où Anne Hidalgo présentait le projet de candidature de Paris, cette seule candidature côutant quelques 100 millions d'euros. Aux environs de 16H, des renforts de police importants sont venus nous évacuer jusqu'au métro, alors que commençait la cérémonie: le mal-logement qui touche des centaines de milliers de Parisiens ne doit pas figurer sur les cartes postales officielles.

Mais il n'y a qu'une solution pour éviter d'avoir des mal-logés en lutte sur les photos: un logement pour tous !

Paris a apparemment les moyens de sa candidature si notre Ville est retenue, le coût estimé des Jeux Olympiques se situerait en 4,5 et 6 milliards d'euros minimum.

mercredi 10 février 2016

Paris: la rue ou le taudis comme seule solution, avec des enfants ou à 90 ans.


 
 Une centaine de mal-logés solidaires ont manifesté aujourd'hui devant la Direction de l'Aide Sociale parisienne ( DASES) jusqu'à rencontrer la direction et exiger la prise en charge immédiates de plusieurs familles dans des situations dramatiques.

 Les Parisiens modestes vivent en plein non-droit : en plein hiver, par exemple, le centre d'action sociale n'avait  trouvé hier à 20h aucune solution d'hébergement pour une famille avec enfants scolarisés dans l'arrondissement qui s'est retrouvée à la rue suite à une expulsion avec violences. Aucune solution non plus pour des personnes âgées et handicapées vivant en chambre de bonne , et qui restent à l'hôpital , ne pouvant remonter chez elles.

La Ville de Paris comme l'Etat prétendent avoir mis en place des systèmes de « cotation », de « tri des priorités » , des systèmes de « prévention des situations de rue et des expulsions » ou de « repérage du logement indécent »

En réalité, les procédures de reconnaissance du mal-logement sont de plus en plus complexes, et les services publics sont aux abonnés absents : débordés de dossiers, les travailleurs sociaux parisiens ne peuvent pas recevoir les mal-logés en amont , et en cas de mise à la rue notamment, ne peuvent que renvoyer vers le SAMU social....qui est aux abonnés absents. L'aide à l'instruction des dossiers DALO est inexistante dans les services municipaux contrairement à d'autres départements

La production très faible de logements vraiment sociaux ne permet pas de reloger en nombre les demandeurs : dans ces conditions, l'hébergement d'urgence est saturé. Actuellement, on en est au point où des personnes hébergées « temporairement » dans des résidences sociales financées par la Ville reçoivent une notification de fin de bail suite à dépassement de la durée maximale d'accueil de trois ans....mais toujours aucune proposition de logement. Des familles parisiennes à qui l'on a fait signer un « Solibail » pour des logements en banlieue, aux loyers souvent plus chers qu'un HLM à Paris, en leur promettant un relogement définitif sous un an se retrouvent en grande précarité financière des années plus tard, sans proposition. 

Dans le même temps, les entreprises sont choyées par des bailleurs sociaux incapables de remplir leur mission première de relogement des Parisiens modestes :à titre d'exemple, le Cargo, ouvert en fin d'année dernière ,  le « navire amiral »  des incubateurs de la RIVP occupe 6 étages dans un immense immeuble du 19ème arrondissement, et le bailleur social se vante de proposer 22 000 m2 de locaux à loyers modérés aux start up , bientôt le double. Tous bailleurs sociaux de la Ville confondus, ce sont désormais quarante immeubles de pépinières qui sont proposées aux entreprises. La plupart ont une architecture innovante et un équipement dernier cri, et les entrepreneurs y bénéficient de financements et d'avantages en nature. Bref, le tout coûte évidemment très cher.

La vie des Parisiens en urgence sociale, elle, ne semble décidément pas valoir grand chose : leur situation ne fait que s'aggraver au fil des années, la mise à la rue d'enfants notamment s'est totalement banalisée.

Nous refusons l'inégalité affolante qui s'est développée et la Ville à double vitesse qui se construit sous nos yeux : s'il y a de l'argent pour la politique économique, il y en a forcément pour les urgences sociales.

dimanche 7 février 2016

Logement intermédiaire, Usufruit Locatif Social, intermédiation locative: le grignotage du logement social

En 2015, la production HLM a comporté à peine un quart de logements très sociaux, soit un peu plus de 25 000 logements. Beaucoup ne sont d'ailleurs pas des logements pérennes, mais des hébergements longue durée en pension de famille, en résidence sociale, ou en CHRS. 

Evidemment, personne ne peut espérer éradiquer le mal-logement, qui touche 3 millions et demi de personnes, avec une offre aussi basse. Le budget contraint de l'Etat, des bailleurs et des collectivités territoriales empêcherait de faire plus , nous dit-on souvent. Notamment lorsqu'il s'agit de justifier une nouvelle baisse de crédits, comme la division par deux de la dotation de l'Etat pour de nouveaux logements sociaux à Paris. On nous dit aussi que les logements sociaux plus chers comme les PLS, ou le logement intermédiaire sont plus rentables pour les finances publiques. Depuis quelques années, on prétend même trouver une solution peu onéreuse pour en finir avec l'hébergement d'urgence au travers de l'intermédiation locative, ou "mobilisation du parc privé". 


Mais ces dispositifs, encouragés par des lois récentes ont un coût en argent public: et contrairement au logement social, l'argent investi ne représente pas forcément un investissement durable dans le secteur public. Bien souvent, c'est le secteur privé qui va profiter de primes, de subventions diverses et variées, de ristournes et d'exonérations fiscales. Dans le même temps, alors que les bailleurs sociaux ne remplissent pas leur vocation première, répondre à la demande de logement social, on assiste à une "diversification" de leur activité qui ressemble plutôt à une privatisation larvée: l'argent public sert à proposer une offre immobilière à peine moins chère que le privé.


Panorama non exhaustif du grignotage accéléré du logement social...


Le Très cher logement intermédiaire 


Trouver une définition précise et limitative du logement intermédiaire n'est pas chose aisée: dans la pratique, il s'agit surtout d'une expression à la mode , censée concerner " des logements moins chers que le privé, mais plus chers que le logement social". 


Il peut s'agir de logements totalement privés, comme ceux financés par l'ANAH, bénéficiant de subventions aux travaux de rénovation, et d'importantes exonérations fiscales en échange de la location à des prix inférieurs à 25% de ceux du marché pendant quelques années. 

mercredi 3 février 2016

Paris Habitat OPH: les mal-logés défendent leur patrimoine face aux dérives.


Paris Habitat OPH: les mal-logés unis contre la... par HLMPOURTOUS

Paris Habitat OPH: les dérives ça suffit.

Les mal-logés parisiens du Collectif Mal Logés en Colère et du DAL se sont retrouvés cet après-midi  devant le siège du premier bailleur social de la Ville, pour défendre leur patrimoine, et exiger une politique du logement qui réponde aux besoins des Parisiens.

Nous refusons que le logement social, comme les salariés ordinaires du bailleur payent pour les erreurs de la direction révélées par la presse.

 Le logement social n'avait pas besoin de ça : niveaux de rémunération des dirigeants extraordinairement élevés , attribution d'un logement social au loyer sans rapport avec les ressources d'un des directeurs généraux, mais aussi parachute doré, voilà de quoi déclencher une nouvelle fois les attaques. Ça n'a pas d'ailleurs pas tardé, puisque Le Figaro, par exemple, profite de l'occasion pour s'en prendre aux gardiens des immeubles et à leur salaire , pourtant justifié au regard de l'ampleur des tâches à accomplir, tandis que Challenges attaque l'ensemble des salariés du bailleur, avec une indécence rare. 
 
Plus globalement, ce rapport de la MILOS donne l'impression désastreuse d'un gaspillage de l'argent public du logement, d'autant qu'il a été précédé par celle du coût exorbitant du nouveau siège du bailleur social.