Les promesses n'engagent que ceux qui les font respecter: salariés et précaires mal-logés ont manifesté aujourd'hui devant le siège d'Action Logement jusqu'à être reçus par le secrétaire général de l'organisme central de collecte
des fonds de l'ex 1 % logement. L'argent des salariés doit servir à reloger !
La
semaine dernière, Action Logement annonçait la signature d'une
convention avec le Ministère du Logement. Son objet ?Réserver
un quart du contingent des logements de l'ensemble des collecteurs
aux salariés prioritaires DALO.
Ce serait
une bonne nouvelle, si l'engagement était nouveau. Mais en réalité,
il s'agit d'une pure opération de communication, particulièrement
choquante.
En
effet c'est la loi du 25 mars 2009 qui impose à Action Logement la
réservation d'un quart de ses attributions à la partie des
demandeurs de logement prioritaires DALO. Action Logement ne l'a
jamais vraiment respectée, ce qui a donné lieu à de nombreuses
circulaires gouvernementales . La dernière en date avant la
« convention » signée entre Emmanuelle Cosse et Action
Logement datait...du 6 février 2015, et était censée résoudre le
problème en fixant des objectifs locaux de relogement afin de
pouvoir les contrôler.
Nouvelle
Ministre du Logement, nouvel engagement d'Action Logement, nouveau
plan de communication bien réussi, puisqu'il donne l'impression d'un
effort patronal en faveur du relogement, alors que la loi est en fait
bafouée depuis des années.
DALO ou
pas, les salariés mal-logés sont évidemment les dindons de cette
triste farce.
La
politique d'Action Logement, actuellement fait tout sauf résoudre
leur problème : dans les zones tendues, les PLS ( les plus
chers des logements sociaux), le logement intermédiaire et les aides
indirectes aux propriétaires privés sont privilégiées, par
rapport à la construction de vrais logements sociaux.
Les
collecteurs du 1 % n'ont pas seulement omis de remplir leur
obligation légale de relogement, ils en ont aussi une interprétation
assez particulière : beaucoup de logements proposés à des
salariés mal-logés modestes par le biais d'Action Logement sont
parmi les plus vétustes, les plus mal desservis en transports et
sont situés dans des quartiers sinistrés par l'absence de services
publics.
Action
Logement n'hésite pas à proposer à des salariés du nettoyage ou
de la sécurité, en horaires décalés, des appartements
inaccessibles la nuit ou le matin très tôt en transports en commun,
par exemple. Mais sur le papier, ces propositions inacceptables
concrètement entrent dans le quota imposé par la loi.
La
« participation des employeurs à l'effort de construction »
ne se traduit donc toujours pas par la participation des employeurs à
l'effort de relogement des salariés mal-logés.
Il est
donc d'autant plus choquant de voir présentée comme un effort
supplémentaire, un vague engagement de respecter une loi bafouée
depuis sept ans. Surtout quand l'opération de communication
intervient un mois après la restriction drastique des conditions
d'accès au cautionnement du loyer prévu par l'ex Garantie
Universelle des Loyers : celle-ci a été remplacé en janvier
2016 par VISALE, un dispositif beaucoup plus restreint, qui coûtera
trois fois moins cher à l'Etat et à Action Logement.
Nous
manifestons donc devant le siège d'Action Logement, afin de voir
enfin la couleur de ces attributions qu'on nous promet depuis des
années.