Notre collectif de
demandeurs de logement et de locataires HLM vient d'apprendre que des
plaintes étaient déposées à son encontre pour des manifestations
et occupations des agences locales de Paris Habitat OPH datant de
2011 . ..et a donc manifesté de nouveau devant le siège du premier bailleur social parisien ce mercredi 6 avril 2016.
Cinq ans après les
faits, alors que Paris Habitat OPH est en pleine tourmente suite aux
révélations sur les salaires exorbitants de ses dirigeants et les
anomalies graves de gestion pointées par la Cour des Comptes, la
direction du premier bailleur de la Ville n'a rien de mieux à faire
que s'acharner sur des mal-logés en lutte.
Notre collectif est
accusé , d'une part d' « avoir fait entrave à la liberté
du travail » : une accusation particulièrement grossière
qui inverse totalement le cours des choses. En effet, suite aux
manifestations ciblées par les plaintes, nous avons justement obtenu
que le bailleur social fasse son travail : en l'occurrence,
appliquer les niveaux de loyers du logement social à des locataires
d'immeubles privés qu'il avait rachetés. Ces locataires, dont les
revenus correspondaient aux plafonds HLM payaient les mêmes loyers
qu'auparavant des mois et des mois après le rachat des immeubles et
leur reconventionnement. En 2010, nous avions déjà dénoncé une
situation similaire à propos des douze immeubles de la Caisse des
Mines rachetés 93 millions d'euros par Paris Habitat. Dans les deux
cas , il aura fallu des manifestations relayées par la presse pour
que Paris Habitat respecte les règles.
D'autre part, on nous
accuse de « violation de domicile »à propos de
manifestations devant des agences ouvertes au public, et d'une visite
collective dans de vastes locaux à moitié vides loués par le
bailleur social dans la très chère rue Buffon, alors même que le
prix exorbitant, du nouveau siège, dénoncé par la Cour des Comptes
était censé être amorti par le regroupement des diverses
directions dans un même lieu.
Manifestement, la
direction de Paris Habitat OPH considère que l'Office constitue une
affaire privée dont elle serait propriétaire. Les salaires dignes
de ceux de chefs d'entreprise de grands groupes, comme les
attributions de logement sociaux à certains de ses directeurs, comme
l'achat de mobilier design hors de prix le confirment.
Demandeurs de logement et
locataires, nous n'allons pas laisser privatiser le bien commun de
tous les Parisiens, financé avec l'argent public , les impôts et
les loyers versés par des générations de locataires. Nous sommes
en droit d'exiger que le bailleur remplisse sa vocation première :
reloger les Parisiens qui ne peuvent accéder au privé. Nous sommes
en droit d'exiger la transparence et que des comptes nous soient
rendus directement quand des écarts avec la loi et les objectifs du
bailleur sont commis et dénoncés par des organes de contrôle
mandatés par l'Etat.
Nous ne nous laisserons
pas intimider par des plaintes ridicules. D'ailleurs une autre plainte vise cette fois les
salariés de l'Office Public , soupçonnés d'être à l'origine des
révélations sur les salaires et les logements des dirigeants.Paris Habitat OPH
dépensant 3000 euros pour des fauteuils , nous n'osons imaginer les
honoraires de ses avocats, payés avec l'argent public.
Nous manifestons donc ce
mercredi 6 avril devant le siège de Paris Habitat OPH pour défendre
notre patrimoine et alerter les Parisiens sur une dérive qui porte
atteinte au logement social, au moment où 150 000 foyers ont besoin
d'un relogement en urgence et attendent sans fin. Et nous irons aussi
poser la question à Anne Hidalgo , à Ian Brossat et à l'ensemble
des élus de la majorité municipale, s'il le faut : jusqu'où
va aller cette coûteuse mascarade et la dérive du premier bailleur
social de la Ville ?