samedi 21 mai 2016

Dérive de Paris Habitat: au #RECParis, les mal-logés interpellent les élus parisiens.



 Engagement, vous avez dit engagement ? Les élus de la Ville organisaient aujourd'hui le "Forum citoyen de l'Engagement" .Engagé contre le mal-logement depuis 12 ans, notre collectif fait pourtant
l'objet d'une plainte de la direction du premier bailleur social parisien, Paris Habitat OPH contrôlé officiellement par ces mêmes élus. Nous étions présents, en nombre et engagés à fond pour mettre en lumière certaines contradictions....
Notre présence, déterminée et bruyante, même derrière les grilles du jardin du Couvent des Récollets où se déroulait l'évènement a apparemment mis mal à l'aise les élus de la Ville présents, dont Emmanuel Grégoire, venu presque immédiatement à notre rencontre. 

mercredi 11 mai 2016

Paris Habitat:manifestation contre la chute annoncée de la production de logements.



Si les élus parisiens ont choisi le silence concernant les dérives de Paris Habitat, les demandeurs de logement n'entendent pas laisser partir leur patrimoine à la dérive.

Contre la baisse de la production de logements annoncée par le directeur général Stéphane Dambrine lors du comité d'entreprise de décembre 2015, malgré les plaintes absurdes déposées pour nous faire taire, nous avons manifesté une nouvelle fois devant le siège social du premier bailleur social parisien.

Comme toujours les portes étaient closes, la direction générale n'a manifestement plus que la stratégie de la citadelle assiégée à jouer vis à vis des interrogations légitimes des locataires et  des demandeurs de logement. Mais le silence n'a qu'un temps, et les inaugurations spectacles de quelques dizaines de logements sociaux ne suffiront pas toujours à cacher les graves problèmes qui secouent Paris Habitat OPH. 

Pour en savoir plus: 

dimanche 8 mai 2016

Paris Habitat : le silence inquiétant des élus de la Ville.

Chaque semaine ou presque, depuis plusieurs mois, une certaine presse opposée au logement social, fait ses choux gras de nouvelles informations concernant la gestion désastreuse de Paris Habitat OPH. Il faut bien parler d'informations, puisque tout est étayé par des extraits de documents officiels, notamment des compte-rendus des Conseils d'Administration ou des Comités d'Entreprise du premier bailleur social de la Ville. 

Du côté des élus de la Ville, le silence fait office de seule réponse. Pour le plus grand préjudice des locataires de Paris Habitat OPH et des demandeurs de logement: dans une période où les adversaires du logement social le présentent mensongèrement comme une source de problèmes sociaux et une dépense inutile socialement, le silence de nos élus tend à laisser faire cette campagne de dénigrement. 

Où va Paris Habitat OPH ? La vraie question n'est évidemment pas celle du salaire du directeur général ou des accusations concernant du mobilier acheté puis disparu. Ces problèmes là, s'ils sont tous avérés, peuvent survenir dans n'importe quelle administration, dans n'importe quelle entreprise. Mais lorsqu'il s'agit d'argent public, il appartient évidemment aux élus de démentir ou d'agir.Immédiatement et fermement.

C'est le silence d'une équipe municipale qui a mis la transparence au premier rang de ses ambitions qui pose véritablement problème. Un silence qui ne concerne pas uniquement les histoires de mobilier disparu. Mais aussi et surtout la politique menée par Paris Habitat OPH , et assumée par sa direction, politique qui contredit les objectifs affichés par la Ville de Paris, en terme de construction de logements sociaux notamment, mais aussi de respect réel du droit à l'hébergement, en attendant le relogement. .

Dans le dernier compte-rendu de Comité d'Entreprise rendu public, on trouve par exemple cette intervention du directeur général de Paris Habitat OPH (1)


"Nous risquons d'avoir un problème de plan de charge au niveau de Paris sur la construction de logements". "Nous risquons d'avoir un creux dans notre activité de construction".

 Chacun mesurera la gravité de cette annonce pour les 150 000 demandeurs de logement recensés officiellement dans la capitale. Un "creux" dans l'activité de construction , à un moment où celle-ci ne répond déjà pas aux besoins, cela signifie l'aggravation du mal-logement dans les prochaines années, l'impossibilité de trouver des solutions pour les centaines de milliers de Parisiens, condamnés aux expulsions, à l'insalubrité , à la sur-occupation, aux loyers exorbitants du privé, aux années passées dans des hébergements précaires. 
Chacun mesurera aussi le décalage entre cette déclaration sans ambiguïtés et les discours de la maire de Paris et de son adjoint au Logement, qui ne cessent de réaffirmer le succès quantitatif de leur politique du logement et sa continuation dans les prochaines années. 

Qui dit vrai , le directeur de Paris Habitat OPH, l'outil principal de construction de la Ville de Paris, ou les élus ? 

Les usagers du logement social ont le droit de savoir. Pourtant ce droit nous est dénié en permanence: rappelons que la direction de Paris Habitat OPH a par exemple déposé plainte contre trois de nos manifestations de 2011, qui dénonçaient justement la chute abyssale de la production de logement en 2010, chute, qui elle aussi, n'était jamais commentée ou même évoquée par nos élus.

De même, les habitants des foyers et autres hébergements précaires de Paris Habitat OPH n'ont pas été informés d'une réalité qui les concerne directement: Paris Habitat OPH a décidé d'externaliser à une de ses filiales l'ensemble de son patrimoine d'hébergements. Sur les raisons de cette externalisation , le directeur général de Paris Habitat OPH est encore une fois très clair.(1)

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Pour lui, il s'agit de "professionnaliser " l'activité, en modifiant un peu "le rapport de forces", avec les gestionnaires de foyer " qui nous demandent de baisser les loyers" , qui "vont pleurer auprès des maires d'arrondissement qui appellent le Directeur général de Paris Habitat OPH" lorsqu'ils ont des "dettes".

Chacun appréciera la sérénité des jugements portés sur les maires d'arrondissement ou les partenaires associatifs qui gèrent les foyers par le directeur général de Paris Habitat OPH . En attendant, l'objectif affiché est une attaque directe envers les locataires de ces foyers, qui n'ont pas toujours les moyens de payer leur loyer, à qui les gestionnaires des foyers accordent des délais et qui ne pourront plus le faire avec l'externalisation. Encore une fois, le gouffre entre la volonté affichée des élus de la Ville de faire de la prévention des expulsions locatives dans le parc social et les déclarations d'intention de la direction de Paris Habitat OPH sont plus qu'inquiétantes. 

Depuis de nombreuses années , notre collectif dénonce la privatisation larvée du premier bailleur social de la Ville: celle-ci ne dépend pas seulement du statut juridique officiel , et l'on voit bien avec ces deux exemples que la présence des élus à la présidence et au Conseil d'Administration n'empêche absolument pas la menée d'une politique en contradiction totale avec les intentions affichées au Conseil de Paris.
De deux choses l'une: où la Ville ne peut plus contrôler la politique d'un bailleur financée avec l'argent public de l’État et des Parisiens, où les élus sont en accord avec cette politique, qui selon les dires même de son directeur général va aboutir d'une part, à une chute de la production de logement social, et à une précarisation d'une partie des mal-logés usagers du parc.

La réponse, nos élus la doivent aux mal-logés et à l'ensemble des Parisiens. Et ils ont aussi la responsabilité de préserver le patrimoine Paris Habitat et de faire en sorte que pas un euro ne soit consacré à autre chose que l'accès au logement dans la capitale. 

(1) Les extraits cités et reproduits sont issus du PV du CE de Paris Habitat du 17 décembre 2015

Pour aller plus loin, consulter notre Dossier Paris Habitat OPH

mercredi 4 mai 2016

Cotation de la demande de logement social : injustices et incohérences en cascade à Paris.



Le Collectif des mal-logés en colère a fait entendre sa voix au Forum de l'Habitat organisé ce 4 mai par la mairie du 18ème arrondissement: nous étions là pour dénoncer le grand bazar injuste du système de cotation pour l'attribution des logements. 

 En mettant en place son système de cotation des demandes de logement, les élus de la Ville de Paris, nous avaient promis la transparence et la logique, à défaut du respect du droit au logement. Presque deux ans après la mise en place du système , celui-ci se révèle une véritable machine à exclure certaines catégories de mal-logés.

Le mal-logement n'est pas toujours visible : une bonne partie des demandeurs de logement parisiens sont ainsi administrativement regroupés dans la catégories « hébergés ». Dans le système de cotation actuel, ce n'est presque pas pris en compte, quelle que soit la situation : ainsi une femme seule hébergée de manière précaire chez des tiers, une famille entière hébergée chez les parents d'un membre du couple sont-ils considérés comme très peu mal-logés. C'est le droit à un logement autonome qui est ainsi bafoué, et ce sont aussi des situations sociales à haut risque qui sont délibérément ignorées : les hébergements chez des tiers ou même chez de la famille ne sont quasiment jamais définitifs, et les situations se terminant par une mise à la rue brutale sont fréquentes.