Engagement, vous avez dit engagement ? Les élus de la Ville organisaient aujourd'hui le "Forum citoyen de l'Engagement" .Engagé contre le mal-logement depuis 12 ans, notre collectif fait pourtant
l'objet d'une plainte de la direction du premier bailleur social parisien, Paris Habitat OPH contrôlé officiellement par ces mêmes élus. Nous étions présents, en nombre et engagés à fond pour mettre en lumière certaines contradictions....
Notre présence, déterminée et bruyante, même derrière les grilles du jardin du Couvent des Récollets où se déroulait l'évènement a apparemment mis mal à l'aise les élus de la Ville présents, dont Emmanuel Grégoire, venu presque immédiatement à notre rencontre.
A Paris, officiellement, nous sommes d'ailleurs soutenus par nos élus, qui ne manquent pas de déclarer , lors de ce forum citoyen et ailleurs , à quel point l'investissement des Parisiens dans la gestion de leur ville leur tient à cœur.
A Paris, officiellement, nous sommes d'ailleurs soutenus par nos élus, qui ne manquent pas de déclarer , lors de ce forum citoyen et ailleurs , à quel point l'investissement des Parisiens dans la gestion de leur ville leur tient à cœur.
Pourtant,
pour avoir dénoncé des manquements inacceptables dans la politique
du premier bailleur de la Ville , Paris Habitat OPH, nous sommes
aujourd'hui confrontés, non seulement au mépris du bailleur, mais
aussi à des plaintes pour des manifestations datant de 2011. La
direction de Paris Habitat OPH nous reproche des "violations de
domicile" pour des visites collectives à des agences ouvertes au
public, et des « entraves à la liberté du travail »,
pour des rassemblements qui étaient le seul moyen d'obtenir une
solution pour un locataire du bailleur social confronté à
l'insalubrité la plus flagrante.
Derrière
ces accusations absurdes, il y a la tentative d'intimider des
mal-logés qui ont eu le malheur de demander des comptes depuis des
années ….sur une politique sévèrement dénoncée par la Cour des
Comptes, à plusieurs reprises.
Notre
collectif a ainsi protesté en son temps, contre le coût démesuré
du nouveau siège social. Il s'est élevé contre le rachat hors de
prix d'immeubles occupés, rachat qui a abouti, en 2010, à une chute
de 70 % de la production de logements, dû à l'assèchement des
fonds du bailleur. Dans certains de ces immeubles, notre mobilisation
a aussi permis que des locataires, éligibles au logement social
voient enfin leur loyer diminué en conséquences , alors qu'ils
payaient plein pot pour des appartements classés officiellement
comme nouveaux HLM (1)
Depuis
des mois, nous manifestons aussi après la révélation par la même
Cour des Comptes, et par la MILOS, des errements de la direction de
Paris Habitat OPH : rémunération délirante des dirigeants,
logements sociaux attribués à des directeurs qui n'en avaient pas
besoin, mais aussi dérive financière de certaines filiales comme
AXIMO. Nous manifestons parce que dans un compte-rendu de Comité
d'Entreprise, le directeur général de Paris Habitat OPH annonce une
chute de la production de
logements à Paris dans les années à venir.
Cette
nouvelle est catastrophique pour les centaines de milliers de
Parisiens mal-logés et demandeurs de logement. Pourtant, ni Anne
Hidalgo, ni Ian Brossat ne commentent ces déclarations : bien
au contraire , en public, ils continuent à promettre le maintien des
objectifs prévus au début de la mandature, déjà bien insuffisants
pour répondre à la crise.
Soutenir
l'engagement des Parisiens, s'il ne contredit en rien la politique
menée , c'est très facile pour nos élus. Mais ça n'a pas grand
chose à voir avec le dialogue social. Depuis le début de la
mandature, le cabinet d'Anne Hidalgo, comme nombre de ses élus,
nous promettent un dialogue apaisé avec leurs bailleurs sociaux, et
reconnaissent qu'il s'agit d'une nécessité pour traiter les
problèmes du mal-logement. Mais au bout de deux ans, le dialogue
« apaisé », ce sont des plaintes et une tentative
dérisoire et honteuse de criminaliser la lutte des mal-logés.
Parce
que nous sommes engagés, nous sommes donc là où l'on ne nous
invite pas pour revendiquer nos droits fondamentaux , tant qu'ils
sont bafoués.
Note
(1) Sur toutes ces affaires, voir notre dossier Paris Habitat OPH