Des dizaines de mal-logés ont occupé ce 29 juin la mairie du 9ème arrondissement jusqu'à être reçus par le directeur de cabinet du maire chargé du logement.
Au
Conseil de Paris, Delphine Bürkli, maire du 9ème arrondissement ne
cesse d'exiger, avec toute l'opposition municipale plus de logements
intermédiaires. Elle considère aussi que la proportion de logements
sociaux les plus chers, les PLS , n'est pas assez importante par
rapport aux logements vraiment sociaux.
A
l'entendre, la politique de la Ville de Paris favoriserait uniquement
les plus modestes au détriment des classes moyennes . Elle souhaite
même que de l'argent public soit investi pour la transformation de
400 000 bureaux en logements intermédiaires pour répondre à la
demande.
En
réalité, dans le 9ème arrondissement comme ailleurs, des milliers
de demandes de logement sont en attente. Dans leur immense majorité
, elles concernent des Parisiens et Parisiennes modestes, qui ne
peuvent accéder qu'au logement très social. Et dans le 9ème comme
ailleurs, la pénurie pour ce type de logements est criante :
les logements sociaux représentent environ 5 % des logements de
l'arrondissement.
Il y a
deux ans, nous avions manifesté à la mairie du 9ème, pour des
demandeurs de logement de l'arrondissement. Deux ans plus tard,
certains d'entre eux ont eu l'occasion de rencontrer Madame la
Maire....qui leur a expliqué que leurs salaires et ressources
étaient trop bas pour les quelques logements sociaux disponibles
dans l'arrondissement.
Bien sûr,
le 9ème n'est pas destiné à reloger forcément tous les demandeurs
de l'arrondissement : le problème c'est que l'opposition au
logement vraiment social se manifeste partout dans les
arrondissements gérés par l'opposition municipale dont Mme Burkli
est membre.
Les
demandeurs de logement n'ont pas demandé à être relogés
spécifiquement dans l'Ouest ou le centre parisien . Mais
aujourd'hui, l'impératif de « mixité sociale » joue à
plein dans l'Est, où les nouveaux logements sont pour beaucoup des
PLS inaccessibles à 75 % des demandeurs inscrits.
Avec la
nouvelle loi Egalité et Citoyenneté, les relogements de mal-logés
modestes dans les quartiers populaires vont encore être réduits :
toujours au nom de la mixité sociale, des quotas vont être fixés.
Quel
avenir alors pour les mal-logés parisiens ? Le
mal-logement qui s'éternise, sous toutes ses formes et le rejet
partout.
Nous
revenons aujourd'hui à la mairie du 9ème arrondissement,
collectivement, nous sommes venus collectivement lui dire que nous
n’accepterons pas que l’accès légitime au droit au logement des
habitants et des salariés modestes de la capitale soit présenté
comme un « problème », ni que les demandeurs de logement
social de l’arrondissement soient les otages sans cesse stigmatisés
des affrontements entre politiques . Nous n'acceptons pas non plus
l'opposition artificielle et mensongère entre « classes
moyennes » et Parisiens modestes : celle-ci masque une
réalité toute simple.
A Paris,
dans le 9ème comme ailleurs, il n'y a jamais aucun problème pour
faire de nouveaux bureaux ou des espaces commerciaux, il y en a
toujours pour créer l'offre de logements accessibles qui
correspondrait à la demande.