mercredi 29 juin 2016

Paris 9ème arrondissement: la mixité sociale passe par le logement très social



Des dizaines de mal-logés ont occupé ce 29 juin la mairie du 9ème arrondissement jusqu'à être reçus par le directeur de cabinet du maire chargé du logement.

Au Conseil de Paris, Delphine Bürkli, maire du 9ème arrondissement ne cesse d'exiger, avec toute l'opposition municipale plus de logements intermédiaires. Elle considère aussi que la proportion de logements sociaux les plus chers, les PLS , n'est pas assez importante par rapport aux logements vraiment sociaux.

A l'entendre, la politique de la Ville de Paris favoriserait uniquement les plus modestes au détriment des classes moyennes . Elle souhaite même que de l'argent public soit investi pour la transformation de 400 000 bureaux en logements intermédiaires pour répondre à la demande.

En réalité, dans le 9ème arrondissement comme ailleurs, des milliers de demandes de logement sont en attente. Dans leur immense majorité , elles concernent des Parisiens et Parisiennes modestes, qui ne peuvent accéder qu'au logement très social. Et dans le 9ème comme ailleurs, la pénurie pour ce type de logements est criante : les logements sociaux représentent environ 5 % des logements de l'arrondissement.

Il y a deux ans, nous avions manifesté à la mairie du 9ème, pour des demandeurs de logement de l'arrondissement. Deux ans plus tard, certains d'entre eux ont eu l'occasion de rencontrer Madame la Maire....qui leur a expliqué que leurs salaires et ressources étaient trop bas pour les quelques logements sociaux disponibles dans l'arrondissement.

Bien sûr, le 9ème n'est pas destiné à reloger forcément tous les demandeurs de l'arrondissement : le problème c'est que l'opposition au logement vraiment social se manifeste partout dans les arrondissements gérés par l'opposition municipale dont Mme Burkli est membre.

Les demandeurs de logement n'ont pas demandé à être relogés spécifiquement dans l'Ouest ou le centre parisien . Mais aujourd'hui, l'impératif de « mixité sociale » joue à plein dans l'Est, où les nouveaux logements sont pour beaucoup des PLS inaccessibles à 75 % des demandeurs inscrits.

Avec la nouvelle loi Egalité et Citoyenneté, les relogements de mal-logés modestes dans les quartiers populaires vont encore être réduits : toujours au nom de la mixité sociale, des quotas vont être fixés.

Quel avenir alors pour les mal-logés parisiens ? Le mal-logement qui s'éternise, sous toutes ses formes et le rejet partout.

Nous revenons aujourd'hui à la mairie du 9ème arrondissement, collectivement, nous sommes venus collectivement lui dire que nous n’accepterons pas que l’accès légitime au droit au logement des habitants et des salariés modestes de la capitale soit présenté comme un « problème », ni que les demandeurs de logement social de l’arrondissement soient les otages sans cesse stigmatisés des affrontements entre politiques . Nous n'acceptons pas non plus l'opposition artificielle et mensongère entre « classes moyennes » et Parisiens modestes : celle-ci masque une réalité toute simple.

A Paris, dans le 9ème comme ailleurs, il n'y a jamais aucun problème pour faire de nouveaux bureaux ou des espaces commerciaux, il y en a toujours pour créer l'offre de logements accessibles qui correspondrait à la demande.