Depuis le 13 juillet, Paris Habitat n'a plus de directeur général. Enfin si, mais il est en vacances.
Contrairement à ce qu'avait annoncé toute la presse, suite aux communiqués de la Ville, le contrat de travail du directeur général n'a pas pris fin le 13 juillet, et il n'y a pas eu nomination d'une nouvelle direction générale
Contrairement à ce qu'avait annoncé toute la presse, suite aux communiqués de la Ville, le contrat de travail du directeur général n'a pas pris fin le 13 juillet, et il n'y a pas eu nomination d'une nouvelle direction générale
C'est ce qu'a appris la soixantaine de mal-logés et de locataires lors de l'occupation de la Direction Territoriale Nord Ouest de Paris Habitat OPH cet après midi. Non content de partir avec une prime de plusieurs centaines de milliers d'euros, Stéphane Dambrine aura également fait jouer son droit aux congés payés. C'est son droit le plus strict.
Le hic, c'est que, dans le même temps, les usagers de Paris Habitat voient leur droit au logement bafoué au quotidien.
Qui
contrôle et dirige aujourd'hui Paris Habitat OPH ? Jusqu'à quand va durer cette politique de la chaise vide ? Les usagers
ne le savent pas, mais la porte de l'Office Public leur reste fermée
et leurs problèmes s'aggravent.
Mal-logés et locataires de Paris Habitat , nous avons donc manifesté
dans une des directions territoriales du bailleur afin d'exiger le
rétablissement de ce dialogue social avec les usagers du service
public du logement social. C'est un minimum dans la situation de
crise grave que connaissent des centaines de milliers de Parisiens
mal-logés, .
En
février 2016, la Ville de Paris mandatait l'IFOP pour organiser une
« conférence de citoyens » sur le thème « Comment améliorer la qualité de vie dans le logement social ».
Une conférence en présence de 19 « citoyens locataires »
, dont la Ville et l'IFOP précisent d'emblée qu'ils ont été
choisis sans tenir compte du critère de représentativité du panel.
L'initiative
illustre bien le refus de tout réel dialogue social qui a prévalu
jusqu'ici à la tête des bailleurs sociaux contrôlés par la Ville,
et notamment chez Paris Habitat OPH, le premier d'entre eux. Depuis
plusieurs années, la porte du directeur général est restée fermée
aux mal-logés comme aux locataires qui se regroupent pour faire
valoir leur droit à un logement décent.
D'ailleurs,
il est significatif que même 19 usagers choisis sur des centaines de
milliers, arbitrairement choisis et sans souci de la représentativité
évoquent en partie les mêmes problèmes qu'un collectif de
locataires et de mal-logés. Notamment la difficulté des
mutations au sein du parc social , mais aussi les logements « peu
salubres » où les bailleurs ne réalisent que des travaux de
surface.
La Ville
s'est bien gardée d'organiser une « conférence citoyenne »
avec des demandeurs de logement pour leur demander leur avis sur
le premier bailleur social et sa politique : nos élus le
connaissent bien. Nous sommes plus de 70 % à ne pouvoir accéder
qu'à un logement très social et celui-ci ne constitue qu'un tiers
de la production, hébergements compris. L'immense majorité d'entre
nous en sont donc réduits à rêver en vain devant les logements
dits « sociaux » aux loyers inaccessibles aux catégories
modestes de la population exposés sur Loc Annonces. D'ailleurs même
sur ce site promotionnel de la mairie, la disproportion entre l'offre
et les besoins apparaît en deux clics. Quand un studio à 817 euros
par mois recueille 31 candidatures, un autre avec un loyer vraiment
social de 380 euros, et accessible aux personnes modestes en compte
671 (1).
Paris
Habitat ne doit pas donc pas seulement changer de directeur : la
mesure réelle des besoins des Parisiens, de tous les Parisiens doit
être prise et le logement très social de qualité doit être au
cœur de la production, car il est le seul moyen de respecter le
droit à un logement décent des demandeurs de logement, mais aussi
des locataires qui ont besoin d'une mutation, car leur situation
familiale évolue.
ET le
changement passe aussi par le respect des usagers qui défendent
collectivement leurs droits : le dialogue social ne consiste pas
à ouvrir sa porte uniquement à ceux qui n'ont pas de revendications
à faire valoir, et encore moins à réprimer les autres, ^puisque la
seule réponse faite à notre collectif par la direction générale a
jusqu'ici été le dépôt de plaintes fantaisistes destinées à
nous intimider.
(1)
Propositions Loc Annonces pour candidatures jusqu'au 17 juillet
disponibles sur https://teleservices.paris.fr/locannonces/