mercredi 21 septembre 2016

Dans le 17ème comme ailleurs, le logement social, c'est Capitale.





La mairie du 17ème a reçu aujourd'hui la visite des mal-logés en colère contre les multiples prises de position anti-logement social de la maire de l'arrondissement, Brigitte Küster.

Au Conseil de Paris, au mois de juillet Mme la Maire du 17ème a déposé un vœu plutôt exigeant : la suppression de pas moins de huit emplacements réservés au logement social sur l'arrondissement par le Plan Local d'Urbanisme.

Le 17ème serait-il extraordinairement bien pourvu en logements sociaux ? Pas du tout. En 2015 l'arrondissement comptait moins de 13 % de HLM , bien en deça de ce qu'exige la loi.
Le 17ème arrondissement ne compterait-il aucun demandeur de logement social ? Pas du tout, il en compte plus de 7500 .

Mais les besoins des Parisiens ne sont apparemment pas le sujet, en mairie du 17ème. En tout cas pas ceux des Parisiens modestes qui ne peuvent se loger ailleurs que dans le logement social.

Pour la maire du 17ème, nous sommes manifestement un problème en soi, problème dont elle avertit les habitants déjà installés à longueur d'interventions stigmatisantes : nous serions une menace pour la mixité sociale, pour l'équilibre des quartiers, pour la réputation immobilière de l'arrondissement. Ces discours ont des effets désastreux : ils mobilisent contre le logement social, attisent les peurs et entraînent des initiatives de blocage juridique ou autre des opérations en cours.

De plus, nous n'avons pas entendu les élus du 17ème arrondissement se plaindre globalement d'opérations comme celle de la ZAC des Batignolles, qui ont généré, sur des terrains en partie publics, des constructions de bureaux, d'équipements urbains utiles à tous, du logement privé, des pépinières d'entreprises accueillies par des bailleurs sociaux.

D'ailleurs, Mme Kuster défend bien le logement aidé : elle demande plus de logements intermédiaires. C'est à dire des logements qui bénéficient de décotes sur le prix de vente des terrains publics, des logements financés et construits par des bailleurs publics, et dont le loyer sera légèrement inférieur à celui du privé, grâce aux subventions de l'état et des collectivités territoriales.

L'investissement d'argent public, c'est bien, mais pas pour les besoins des Parisiens ?

Quel avenir alors pour les centaines de milliers d'habitants de la capitale confrontés au mal-logement ? La situation actuelle, celle qui nous condamne aux logements trop petits aux loyers trip chers, que nous soyons retraités, étudiants, jeunes actifs, chômeurs, précaires ?

En effet, le logement intermédiaire est inaccessible aux Parisiens modestes : déjà les loyers du PLS , le plus cher des logements sociaux , sont trop élevés pour 75 % des foyers demandeurs de HLM.

Nous vivons déjà à Paris, dans des conditions indignes et avec tous nos droits bafoués. Nous reloger décemment ne constitue aucune menace pour aucun quartier. Si les milliers de personnes qui vivent dans les chambres de bonnes des beaux quartiers de l'Ouest Parisien étaient relogées, par exemple, personne n'en souffrirait. La population ne changerait même pas, elle serait juste traitée à égalité.
C'est le mal-logement qui est le problème, et le logement social partout en fonction des besoins , la solution.