mercredi 12 octobre 2016

Chez les 3F, premier bailleur social privé français, seulement un quart de logements très sociaux.



Cet automne, au gouvernement comme les grands bailleurs sociaux, on n'y va pas de main morte sur le triomphalisme: l'année est un record pour la construction de logements, qui aurait connu une augmentation sans précédents du nombre de logements sociaux crées.

Les 3F notamment annoncent plus de 6350 nouveaux logements l'an dernier, soit une augmentation de 16% par rapport à l'année précédente. 

Seulement, dans le même temps, le nombre de demandeurs de logement social ne faiblit pas. Les délais moyens d'attente continuent à être extrêmement élevés, et même le label DALO, de plus en plus difficile à obtenir ne résout rien pour les dizaines de labellisés en attente. 

Alors que se passe-t-il ? C'est assez simple: aujourd'hui, les loyers des nouveaux logements sociaux sont majoritairement trop chers pour les catégories modestes de la population. Les 3F par exemple, ne construisent qu'un quart de PLA-I , les seuls loyers accessibles à 75% des demandeurs de logement francilien. 

Dans les communes carencées au titre de la loi SRU, les maires ont pris l'habitude de n'accepter que des logements du type PLS, les plus chers des HLM, correspondant aux revenus de seulement 15% des demandeurs. 
Aujourd'hui, de fait, la fameuse mixité sociale exclut les ouvriers, les employés modestes, les chômeurs, les précaires, comme les retraités issus de ces catégories socio-professionnelles. Petit à petit, la majorité des loyers vraiment sociaux est située dans le parc ancien, où le taux de rotation est très faible, car les personnes qui y sont logées n'ont certes pas les moyens d'aller ailleurs. 

En grande partie, les nouveaux logements mis sur le marché, bien qu'ils soient en augmentation , ne peuvent donc répondre à la demande. Et peu à peu, le logement social ferme ses portes aux catégories populaires.