Près d'une centaine de demandeurs de logement se sont invités aujourd'hui à l'inauguration d'un nouveau centre d'hébergement d'urgence du SAMU Social , rue Titon , dans le 11ème arrondissement. Nous avons pu faire part de nos revendications à Christine Laconde, directrice générale du SAMU Social et également interpeller l'équipe de Mme Versini, adjointe aux Affaires Sociales de la Ville de Paris.
Des
centaines de personnes meurent chaque année dans la rue. Chaque
place d'hébergement compte , lorsqu'il s'agit d'agir dans l'urgence
absolue.
Mais à peine ouvert, chaque nouveau centre est déjà
occupé, voire saturé. Ceux qui y vivent ne
sont pas près de sortir du circuit de l'hébergement d'urgence.
cette
errance et cette précarité perpétuelle , qui sont le lot de
centaines de milliers de Parisiens ne peuvent pas être tolérés au
prétexte que « ce serait toujours mieux que la rue ».
Aujourd'hui
des familles entières continuent à croupir des années dans des
hôtels de banlieue, alors que leurs enfants sont scolarisés à
Paris. Les communes où elles vivent les rejettent
administrativement, et leur refusent tout droit social, tout accès
aux services publics municipaux et même la scolarisation. Que fait
la Ville de Paris ?
Aujourd'hui,
le délai d'attente pour un relogement s'allonge tellement que des
personnes restent quatre ans dans des résidences sociales où
l'hébergement était prévu pour un an. Un non-sens qui coûte cher
à tout le monde : les personnes qui auraient besoin de ces
structures n'y trouvent pas de place, le suivi social qui y est
assuré ne sert plus à rien.
La
saturation de l'hébergement d'urgence découle du manque de
logements sociaux adaptés aux revenus modestes crée un autre
phénomène ; le non-recours. Quand le SAMU Social ne répond
plus, sur la durée, beaucoup renoncent à appeler et survivent au
jour le jour, d'hébergement précaire en hébergement précaire,
chez des proches au mieux, et au pire chez des marchands de sommeil qui
font payer même une place de canapé ou une adresse administrative.
Ces situations sont toujours temporaires et cela se termine toujours
par une mise à la rue. Pourtant la cotation mise en place par la
Ville de Paris minore la gravité de ces problèmes ou les nie :
l'hébergement précaire « à droite, à gauche » n'est
pas considéré comme une situation de Sans Domicile Fixe alors que
c'en est justement la définition. Qu'en pense Mme Versini ?
Mal-logés
en butte à la stigmatisation et au rejet, nous savons mieux que
personne que le respect de nos droits est désormais combattu de plus
en plus fortement, au point que l'ouverture d'un simple centre
d'hébergement suscite des attaques intolérables de la part d'une
partie de la population et d'élus indignes. Mal-logés en lutte pour
nos droits nous sommes les victimes de ces attaques que nous vivons
au quotidien dans nos mobilisations.
Et c'est
pour cette raison que la Ville de Paris ne peut nous opposer ces
attaques comme une preuve qu'elle en ferait bien assez pour nous.
Nous ne renoncerons à aucun de nos droits parce que certains
voudraient nous priver de tout, et nous voir à la rue.
L'hébergement
n'est pas suffisant,
tous
les Parisiens ont le droit à un vrai logement.