Dans le
cadre de la Semaine Parisienne de Lutte contre les Discriminations , le
Collectif Mal-Logés en Colère a manifesté pendant plusieurs heures cet après-midi au Point d'Accès aux Droits
du 18ème arrondissement, où est élu Ian Brossat, notre adjoint au
Logement.
Tous les
organisateurs de concours le savent, pour avoir peu de gagnants, le
meilleur moyen, c'est un barème performant.Malheureusement, les
demandeurs de logement en sont là, une course aux « points ».
Les
occupants de logement insalubres n'en auront aucun. La Ville a décidé
que ce n'était pas une priorité dans le mal-logement.
Les
foyers en situation de sur-occupation en auront un seulement s'ils
prouvent eux-même la sur-occupation : si leur propriétaire est
un marchand de sommeil qui a gonflé arbitrairement la surface du
logement, le Service Technique de l'Habitat ne sera pas compétent
pour refaire des mesures et les attestations de travailleurs sociaux
ne compteront pas, ni pour le DALO, ni pour la cotation. Les
sans-domicile fixe devront apporter une domiciliation administrative
comme preuve de leur errance : les associations soient
surchargées et n'en délivrent pas assez , tant pis.
Paris 18ème: occupation du Point d'Accès au Droit par HLMPOURTOUS
La discrimination,
c'est à droit égal, traiter de manière différente des personnes
ou des groupes de personnes. La discrimination dans l'accès au
logement est une réalité de plus en plus criante à Paris.
Celles et
ceux qui ont les moyens de payer les logements publics les plus
chers, PLS ou logements intermédiaires y accèdent relativement
facilement , puisqu'il y a une offre suffisante pour la demande.
Ainsi, sur Loc'Annonces, ce mois-ci, un deux-pièces a 900 euros,
inaccessible aux revenus modestes n'a que 9 candidatures. Un autre
dans le même 15ème arrondissement, deux fois moins cher a déjà
190 postulants inscrits.
La
gestion de la pénurie en logements vraiment sociaux est , à Paris,
aussi ancienne que la pénurie elle-même.
Mais la
cotation va encore plus loin dans l'inégalité, en déterminant
arbitrairement des « priorités » globales qui valident
concrètement le non-accès aux droits d'un grand nombre de
mal-logés, dont la situation particulière n'est même plus
examinée.
En
instaurant non seulement des critères excluants, mais aussi une
exigence sans cesse accrue de « preuves » impossibles à
apporter, on éloigne de plus en plus de demandeurs de l'accès au
logement mais aussi de la reconnaissance du mal-logement : et ce
notamment dans les arrondissements les plus populaires de la
capitale, où les travailleurs sociaux sont débordés, et dans
l'incapacité de monter individuellement des dossiers qui puissent
passer les filtres de la cotation.