mercredi 7 décembre 2016

Logement : la lutte contre la discrimination ne passe pas par la cotation

Dans le cadre de la Semaine Parisienne de Lutte contre les Discriminations , le Collectif Mal-Logés en Colère a manifesté pendant plusieurs heures cet après-midi au Point d'Accès aux Droits du 18ème arrondissement, où est élu Ian Brossat, notre adjoint au Logement.

Tous les organisateurs de concours le savent, pour avoir peu de gagnants, le meilleur moyen, c'est un barème performant.Malheureusement, les demandeurs de logement en sont là, une course aux « points ».

Les occupants de logement insalubres n'en auront aucun. La Ville a décidé que ce n'était pas une priorité dans le mal-logement.

Les foyers en situation de sur-occupation en auront un seulement s'ils prouvent eux-même la sur-occupation : si leur propriétaire est un marchand de sommeil qui a gonflé arbitrairement la surface du logement, le Service Technique de l'Habitat ne sera pas compétent pour refaire des mesures et les attestations de travailleurs sociaux ne compteront pas, ni pour le DALO, ni pour la cotation. Les sans-domicile fixe devront apporter une domiciliation administrative comme preuve de leur errance : les associations soient surchargées et n'en délivrent pas assez , tant pis.


Paris 18ème: occupation du Point d'Accès au Droit par HLMPOURTOUS

 La discrimination, c'est à droit égal, traiter de manière différente des personnes ou des groupes de personnes. La discrimination dans l'accès au logement est une réalité de plus en plus criante à Paris.
Celles et ceux qui ont les moyens de payer les logements publics les plus chers, PLS ou logements intermédiaires y accèdent relativement facilement , puisqu'il y a une offre suffisante pour la demande. Ainsi, sur Loc'Annonces, ce mois-ci, un deux-pièces a 900 euros, inaccessible aux revenus modestes n'a que 9 candidatures. Un autre dans le même 15ème arrondissement, deux fois moins cher a déjà 190 postulants inscrits.

La gestion de la pénurie en logements vraiment sociaux est , à Paris, aussi ancienne que la pénurie elle-même.
Mais la cotation va encore plus loin dans l'inégalité, en déterminant arbitrairement des « priorités » globales qui valident concrètement le non-accès aux droits d'un grand nombre de mal-logés, dont la situation particulière n'est même plus examinée.

En instaurant non seulement des critères excluants, mais aussi une exigence sans cesse accrue de « preuves » impossibles à apporter, on éloigne de plus en plus de demandeurs de l'accès au logement mais aussi de la reconnaissance du mal-logement : et ce notamment dans les arrondissements les plus populaires de la capitale, où les travailleurs sociaux sont débordés, et dans l'incapacité de monter individuellement des dossiers qui puissent passer les filtres de la cotation.