mercredi 18 janvier 2017

Ian Brossat annule une inauguration pour ne pas voir les Parisiens mal-logés

Ian Brossat assume tellement peu sa politique vis à vis des Parisiens demandeurs de logement, qu'il a préféré annuler sa présence au premier anniversaire du programme "Eco-renovons " Paris, parce que les mal-logés étaient là.
Visiblement embarrassés, François Dagnaud, maire du 19ème arrondissement, et Celia Blauel ont du affronter seuls  nos revendications.




Un « anniversaire », un objectif « 1000 immeubles » , et une visite de chantier pour faire concret, voilà comment on communique sur le peu qu'on fait pour cacher ce qu'on ne fait pas.

Les élus le reconnaissent eux-même, 90 % des immeubles parisiens ont été construits avant les réglementations actuelles. Parmi ces immeubles, le nombre de ceux dont une partie ou l'ensemble est insalubre est importante.

Combien exactement ? Difficile de le savoir, puisqu'aucun outil indépendant , disposant de toutes les informations ne recense les logements indécents et insalubres. La Mairie communique uniquement sur un nombre de 300 immeubles, sans préciser ses critères, et tout en reconnaissant qu'aujourd'hui l'insalubrité est majoritairement diffuse dans les immeubles.
Les élus ont arbitrairement décidé que l'insalubrité ne figurerait pas parmi les critères de cotation des demandes de logement. Les habitants des logements concernés sont donc invisibilisés.


Invisibilisés et démunis. Faire constater des problèmes de décence du logement, qu'il s'agisse d'humidité lourde ou d'isolation défectueuse relève du parcours du combattant, car le Service Technique de l'Habitat croule sous la demande. De plus le signalement aboutit dans l'immense majorité des cas à une demande de travaux au propriétaire, qui dispose de délais interminables pour les faire ou pas. Et aucune protection n'existe pour les locataires, qui, bien , souvent se retrouvent confortés à des mesures de rétorsion, dont la plus commune est le congé, et la plus violente, les menaces et les pressions permanentes , courantes également. Et ne parlons pas du logement social : la mairie annonce les rénovations programmées mais ne communique pas sur l'état connu et déplorable de logements qui ne devraient pas être loués avant rénovation.

Quant aux cas reconnus de péril ou d'insalubrité grave, très rares au vu de la sévérité de la législation, la Mairie les renvoie vers la Préfecture...dont le contingent de logements est totalement saturé.

Nous sommes donc nombreux à avoir froid dans nos logements cet hiver, nombreux à voir la santé de nos enfants et la nôtre se dégrader encore plus, nombreux à voir les problèmes d'humidité et de moisissures devenir intolérables.

L'insalubrité n'est pas un problème du passé, et la faire disparaître des critères de relogement relève d'une opération de communication tout aussi inacceptable que celle qui consiste à fêter des anniversaires de l' « éco-rénovation », en fixant des objectifs hypothétiques : car sur le moyen terme, ce ne sont que 300 immeubles où des travaux sont programmés, pas 1000.