Visiblement embarrassés, François Dagnaud, maire du 19ème arrondissement, et Celia Blauel ont du affronter seuls nos revendications.
Un
« anniversaire », un objectif « 1000 immeubles »
, et une visite de chantier pour faire concret, voilà comment on
communique sur le peu qu'on fait pour cacher ce qu'on ne fait pas.
Les élus
le reconnaissent eux-même, 90 % des immeubles parisiens ont été
construits avant les réglementations actuelles. Parmi ces immeubles,
le nombre de ceux dont une partie ou l'ensemble est insalubre est
importante.
Combien
exactement ? Difficile de le savoir, puisqu'aucun outil
indépendant , disposant de toutes les informations ne recense les
logements indécents et insalubres. La Mairie communique uniquement
sur un nombre de 300 immeubles, sans préciser ses critères, et tout
en reconnaissant qu'aujourd'hui l'insalubrité est majoritairement
diffuse dans les immeubles.
Les élus
ont arbitrairement décidé que l'insalubrité ne figurerait pas
parmi les critères de cotation des demandes de logement. Les
habitants des logements concernés sont donc invisibilisés.
Invisibilisés
et démunis. Faire constater des problèmes de décence du logement,
qu'il s'agisse d'humidité lourde ou d'isolation défectueuse relève
du parcours du combattant, car le Service Technique de l'Habitat
croule sous la demande. De plus le signalement aboutit dans l'immense
majorité des cas à une demande de travaux au propriétaire, qui
dispose de délais interminables pour les faire ou pas. Et aucune
protection n'existe pour les locataires, qui, bien , souvent se
retrouvent confortés à des mesures de rétorsion, dont la plus
commune est le congé, et la plus violente, les menaces et les
pressions permanentes , courantes également. Et ne parlons pas du
logement social : la mairie annonce les rénovations programmées
mais ne communique pas sur l'état connu et déplorable de logements
qui ne devraient pas être loués avant rénovation.
Quant aux
cas reconnus de péril ou d'insalubrité grave, très rares au vu de
la sévérité de la législation, la Mairie les renvoie vers la
Préfecture...dont le contingent de logements est totalement saturé.
Nous
sommes donc nombreux à avoir froid dans nos logements cet hiver,
nombreux à voir la santé de nos enfants et la nôtre se dégrader
encore plus, nombreux à voir les problèmes d'humidité et de
moisissures devenir intolérables.
L'insalubrité
n'est pas un problème du passé, et la faire disparaître des
critères de relogement relève d'une opération de communication
tout aussi inacceptable que celle qui consiste à fêter des
anniversaires de l' « éco-rénovation », en fixant
des objectifs hypothétiques : car sur le moyen terme, ce ne
sont que 300 immeubles où des travaux sont programmés, pas 1000.