Ce 8 février visite surprise de 70 mal-logés au QG d'Emmanuel Macron.
Nous nous sommes déplacés
à son QG, parce que malheureusement, le mal-logement n'est pas un
« thème de campagne ». Une nouvelle fois, nous serions
donc des millions à être invisibilisés si nous ne nous invitons
pas dans les débats qui engagent nos vies pour cinq ans.
Or celui qui prétend faire de la politique autrement ne se montre pas très différent des autres; l'armée de conseillers que nous avons d'ailleurs croisés les uns après les autres aujourd'hui, a accouché d'une souris en qui concerne le programme : quelques mesurettes dont certaines aggraveront la situation des millions de mal-logés.
Les pistes abordées par le candidat dans la seule occasion où il a parlé logement, un débat organisé par un réseaux d'agences immobilières sont celles qui font les politiques du logement depuis des années et qui ne prennent jamais en compte la situation des catégories modestes de la population.
Emmanuel Macron a
d'une part indiqué « vouloir changer le système des
attributions de logements sociaux ». C'est très exactement
ce qu'ont fait tous ses prédécesseurs : mettre en place divers
systèmes de « priorisation » et de critères de plus en
plus complexes et de plus en plus restrictifs. Transférer le
contingent préfectoral aux mairies, puis le transférer de nouveau
aux Préfectures, puis décider qu'on en laissera une partie aux
intercommunalités.
Evidemment, ça n'a
jamais fait baisser le nombre de demandeurs de logement. On peut se
triturer le cerveau pendant des années, on n'attribuera jamais que
ce qui existe. Or, aujourd'hui, 70 % des demandeurs de logement
ont besoin d'un logement très social, c'est à dire d'un logement
avec un loyer correspondant aux revenus modestes. Or, même dans les
communes les mieux loties, la production de logements très sociaux
constitue à peine le tiers de la production.
Et c'est là tout le
problème de la deuxième proposition d'Emmanuel Macron : faire
plus de logement « intermédiaire », c'est à dire du
logement en moyenne 15 % moins cher que les loyers du privé,
financé avec de l'argent public. Or, privilégier le logement
intermédiaire, c'est aussi ce qui est fait depuis des années
. Sur le dernier quinquennat, 3,5 milliards d'euros ont été dégagés
pour en produire. Depuis la loi Macron, les bailleurs sociaux , qui
ne répondent pas à la demande de logement social, peuvent créer
des filières spécifiques pour le logement intermédiaire.
La dernière
proposition du candidat est la plus dangereuse : créer un bail
précaire d'un an pour les précaires....Bref ajouter la
précarité à la précarité, au lieu de créer les conditions de la
stabilité du droit au logement pour ceux qui souffrent déjà de la
précarité de l'emploi.
Pour un candidat qui
entend faire du neuf, ça sent le réchauffé.
Pourtant, la solution est
extrêmement simple . Investir massivement dans du logement
social à loyers adaptés aux revenus modestes.
Et s'il y a un candidat
qui a montré qu'il n'avait pas peur d'investir massivement, c'est
bien Emmanuel Macron, dont le gouvernement a consenti des dizaines de
milliards d'euros aux entreprises pour relancer la croissance.
Pourquoi ne pas faire la
même chose pour le logement social ? Et résoudre ainsi les
problèmes terribles qui empoisonnent la vie de millions d'entre
nous ?
C'est la question que
nous sommes venus poser à Emmanuel Macron, qui fait la course en
tête.
Nous nous sommes déplacés
à son QG, parce que malheureusement, le mal-logement n'est pas un
« thème de campagne ». Une nouvelle fois, nous serions
donc des millions à être invisibilisés si nous ne nous invitons
pas dans les débats qui engagent nos vies pour cinq ans.