samedi 4 février 2017

#Paris18: Ian Brossat interpellé par les Parisiens mal-logés à son premier meeting.


 

 Ce 4 février  l'adjoint au Logement de la Ville de Paris entamait sa campagne  électorale pour un siège de député. Les mal-logés parisiens continuent la leur pour l'accès à leurs droits fondamentaux, et ont accueilli Ian Brossat avec leur colère  à l'entrée de son meeting.


Ian Brossat écoutera-t-il nos revendications ? En tout cas, aujourd'hui il a dû les  entendre.
 En 2009, il y avait 115 800 demandeurs de logement à Paris. En 2016, il y en a 219 000 dont 128 600 Parisiens. On peut tourner les chiffres dans tous les sens, mais une réalité est certaine : le nombre des seuls demandeurs justifiant d'une adresse sur Paris excède aujourd'hui celui de l'ensemble des demandeurs il y a huit ans. Globalement le nombre de foyers en attente d'un logement social a doublé.

Ian Brossat, adjoint au Logement depuis deux ans, ne cite jamais ces chiffres là. Il supporte très mal que les organisations de mal-logés en fassent état. Il est pourtant normal que les premiers concernés, en attente d'un logement social prennent en compte leur nombre en croissance constante pour apprécier l'efficacité de la politique du logement social à Paris.

Comment pourrions nous nous contenter des chiffres de la « production » de nouveaux logements sociaux toujours en hausse , selon la mairie ? Nous savons par expérience ce que recouvre cette réalité : nous sommes 70 % des demandeurs à avoir besoin d'un PLA-I, un logement très social. Entre 2001 et 2015, un quart seulement des nouveaux logements étaient des PLA-I. Moins de 10 % des demandeurs peuvent accéder aux PLS, les plus chers des logements sociaux , ceux-ci ont constitué un tiers de la production dans la même période.

Pour accéder au droit fondamental qu'est l'accès à un logement décent, nous avons besoin que cette politique change, nous avons besoin de vrais logements sociaux en masse. En tout, Paris ne compte que 20 % de logements sociaux, PLS inclus. Cette exigence n'a donc rien d'impossible, rien d'irréalisable. Elle permettrait aux Franciliens modestes qui vivent à Paris, ou viennent y travailler avec des temps de transport insupportables au quotidien de vivre normalement.


Aujourd'hui Ian Brossat se présente pour devenir député. Il se présente justement comme le défenseur des Franciliens modestes.

S'il veut être cru, il doit d'abord les prendre en compte, et ne pas se cacher derrière la fameuse « cotation » de la demande qui permettrait de garantir la transparence et l'égalité. La cotation parisienne contrairement à celles d'autres villes exclut une partie importante des mal-logés : les victimes de l'insalubrité, les propriétaires occupants, les hébergés précaires chez des tiers qui peuvent finir à la rue à tout moment. Ce qui est « transparent » là-dedans, c'est que la mairie a choisi d'ignorer certains problèmes parmi les plus criants du mal-logement à Paris.

Nous ne l'acceptons pas, parce qu'il en va de nos vies démolies par le mal-logement. Paris est une ville riche qui propose des loyers sociaux aux entrepreneurs et crée sans cesse des dispositifs d'aide aux bailleurs privés. Nous sommes aussi Parisiens qu'un investisseur immobilier ou qu'un chef d'entreprise.

Nous sommes venus le dire collectivement à Ian Brossat, à l'occasion de ce repas fraternel, puisqu'à l'hôtel de Ville, la porte nous est fermée depuis des mois.Tant qu'il y aura des mal-logés à Paris, il y aura des luttes de mal-logés. Et aucun élu ne pourra jamais dire que le maximum est fait à Paris en matière de droit au logement, tant que nous serons des centaines de milliers à ne pas voir nos droits minimum respectés.