Quand Ian Brossat et Rémi Ferraud organisent un Forum du Logement, tout le monde est admis....sauf les mal-logés et les locataires qui ne résignent pas à rester privés de leurs droits fondamentaux Même pas trois ans de mandat, et l'équipe municipale en est réduite au ridicule, la police pour interdire l'accès d'évènements à destination des premiers concernés.Nous, nous refusons d'être réduits au silence et au mal-logement.
Le tract diffusé lors de la manifestation qui s'est tenue devant la mairie du 10ème arrondissement bouclée à double tour et protégée par les CRS pendant que le maire et Ian Brossat tenaient salon devant une salle clairsemée,
A
PARIS , IL N'Y A PAS DE BONNES RAISONS AU
MAL-LOGEMENT
Mal-logés,
nous venons manifester à l'occasion du Forum Logement de la
mairie du 10ème arrondissement en présence de l'adjoint au
Logement, Ian Brossat et du maire du 10ème arrondissement Rémi
Ferraud.
Nous ne
serons pas les seuls demandeurs de logement présents. Certains
seront venus avec l'espoir de rencontrer leurs élus, pouvoir
parler de leur situation inacceptable, décrocher un rendez-vous,.
Nous avons fait tout cela, avant de nous regrouper et de faire du
bruit. Nous avons espéré, parce qu'il nous semblait évident que
décrire nos difficultés et l'enfer du mal-logement déclencherait
forcément une réaction.
Mais nous
sommes 219 000 foyers à
avoir déposé un dossier de demande de logement social, et ce nombre
augmente chaque année. Il y a seulement 10
000 attributions globales de logement par an, et le chiffre
est en baisse. En comptant les logements PLS inaccessibles à 70 %
d'entre nous . Pour un F4, le délai considéré comme « normal »
est de 10 ans. Ces chiffres là, nos élus les reconnaissent. Ils en
mettent d'autre en balance .
Ce soir
Ian Brossat expliquera que c'est pire à Neuilly où à Aix en
Provence, et que c'est donc très injuste de manifester à Paris.
Nous sommes désolés d'être
Parisiens et mal-logés.
Ce soir,
le maire du 10ème arrondissement parlera de la « nécessité
de la mixité sociale » : il ne peut pas faire plus de
logements très sociaux dans le 10ème arrondissement, parce que
sinon, nous serons trop de pauvres bien logés. Il
nous faudrait donc nous résigner à rester des pauvres mal-logés.
Ce soir,
on parlera de la cotation, comme d'une très grande consolation. Il y
a toujours aussi peu de logements à attribuer, mais maintenant, à
la place d'un relogement, les mal-logés ont des notes. Ce sont les
élus qui font le barème, parce que si tous les demandeurs ont une
bonne note, le problème reste entier. Alors, à la Ville de Paris,
on a décidé combien de points valait un loyer trop cher qui empêche
de nourrir correctement ses enfants, par rapport à une menace
d'expulsion, ou la vie à cinq dans un hôtel par rapport à un
studio à quatre dans le privé.
Le
logement n'est plus un droit, c'est un concours de misère....qui
n'aboutit pas forcément à un relogement, parce qu'il y a
malheureusement beaucoup plus « gagnants » que de
relogements. Quant aux perdants, ceux qui ne sont pas « assez »
mal-logés, on sait leur faire comprendre qu'il y a une certaine
indécence de leur part à continuer à renouveler une demande qui
n'a aucune chance d'aboutir, de toute façon.
Face à
cela pourquoi lutter collectivement ? Se poser la question,
c'est renoncer à nos droits. . C'est accepter que notre vie ne vaut
rien du tout, si bien que même le minimum nous est refusé.
Nous
n'acceptons pas. Dans une des capitales les plus riches du monde, là
où on peut prévoir de dépenser des milliards pour les Jeux
Olympiques, il n'y a aucune raison valable au mal-logement. Aucune
raison qu'un simple logement correct, un HLM soit aussi inaccessible
qu'un château en Espagne.
Faire du
bruit collectivement, c'est déjà combattre ce discours
inacceptable, cette logique absurde et inhumaine.C'est
rendre visible le problème, parce qu'aucun politique ne cherche à
résoudre les problèmes que personne ne voit.