mercredi 26 avril 2017

Ian Brossat ferme la porte aux mal-logés, nous ouvrons celle du PCF


 
Ce 26 avril , notre mobilisation a commencé comme beaucoup d'autres: par une occupation de la direction territoriale de Paris Habitat, place du Colonel Fabien. Nous étions là notamment pour les locataires mal-logés....du premier bailleur social de Ville de Paris, mais aussi parce que les attributions de logements sociaux à Paris et chez Paris Habitat sont en baisse. 

Comme la semaine dernière, lors de l'inauguration d'un " hôtel à insectes", comme les précédentes lorsque nous manifestions, Ian Brossat , adjoint au Logement PCF  de la Ville avait choisi de traiter notre mobilisation par le mépris. L'ordre avait été donné de fermer la direction et de ne même pas entrer en contact avec nous. 

Seulement, parce que les mal-logés ont l'habitude de la lutte, ils ne laissent pas les élus prendre de mauvaises habitudes. Après trois ans de mandat, Ian Brossat se résigne manifestement à la baisse du nombre de logements attribués, à l'insuffisance drastique de logements très sociaux, à la sur-occupation et à l'insalubrité au sein même du logement social. Pas nous. Nous avons donc traversé la rue, pour aller exposer nos problèmes à la direction du PCF, le parti de Ian Brossat, dont le siège était en face de la direction de Paris Habitat. 

Après avoir manifesté dans la célèbre bulle blanche où se tenait une exposition, nous avons été reçus par le directeur de cabinet de Pierre Laurent. En dix minutes, Ian Brossat nous proposait un rendez-vous pour demain matin. Mais nous avons exigé une vraie rencontre, préparée et en présence de la direction générale de Paris Habitat. Nous l'avons obtenue très rapidement. 

A la différence de Ian Brossat, les militants et responsables présents nous ont reçus avec respect , s'abstenant de nous reprocher notre lutte. Nous avons donc mis fin de nous même à notre occupation. Non pas parce que nous croyons que nous aurons forcément le respect et la satisfaction de nos revendications, pourtant minimales, lors d'un rendez-vous avec Ian Brossat. Mais parce que nous connaissons notre force de mal-logés solidaires, et que nous l'avons montrée une nouvelle fois aujourd'hui. 

Quiconque sème le mépris, récolte la colère. 
Un logement pour tous maintenant, c'est possible et c'est urgent.

mercredi 19 avril 2017

Paris Habitat : des hôtels pour les insectes, l'insalubrité pour les locataires

Les attributions chez Paris Habitat en baisse constante
Dans le 19ème arrondissement,  Paris Habitat, premier bailleur social de la Ville de Paris inaugurait aujourd'hui....un hôtel à insectes. 

Dans l'arrondissement, le parc social est saturé et souvent en mauvais état: les mal-logés attendent en vain un relogement, et les locataires en titre affrontent souvent la sur-occupation mais aussi l'insalubrité. Les demandes de mutation pour un logement décent et adapté en termes de superficie restent lettre morte. 

Comme en de nombreuses autres occasions, nous nous sommes donc invités à cette opération de communication qui pourrait passer pour une provocation: comment la direction d'un  bailleur social, qui ne remplit pas ses vocations premières ose-t-elle faire autant de bruit et des communiqués de presse sur des opérations aussi dérisoires qu'un hôtel à insectes , qu'on trouve à quelques dizaines d'euros dans n'importe quelle jardinerie ? Comment dans un arrondissement où des logements sont dans un état lamentable, où Paris Habitat se montre incapable de changer la vie de milliers de mal-logés, oser parler de "transformation de l'environnement" pour une boîte en bois ? 

Il faut croire que pour Anne Hidalgo et la direction de son principal bailleur, les Parisiens modestes et mal logés valent moins que les fourmis....D'ailleurs, c'est ce que les chiffres réels de la politique du logement dévoilent: 5919 attributions en 2015 contre 6278 en 2013 chez Paris Habitat. Un chiffre qui n'est pas compensé dans le bilan global des attributions , qui ont baissé de plusieurs milliers en quelques années

Le chiffre des mutations est lui aussi très médiocre: après l'élection d'Anne Hidalgo, son adjoint au Logement a énormément communiqué sur les dizaines de milliers de locataires du logement social qui sont légitimes à demander un changement de logement: parce que celui-ci est trop petit, insalubre, mais aussi parce que la famille s'est agrandie, ou que le logement n'est pas adapté à l'âge où à la situation de handicap. 

Dans les faits, le nombre de mutations n'a augmenté que d'une centaine en trois ans, dans toute la capitale, comme Paris Habitat l'avoue dans son propre rapport d'activité. Même les cas les plus caricaturaux sont méprisés: depuis des années, une de nos membres vit dans un faux quatre pièces où les murs sont noircis de moisissures dans la chambre des enfants, l'eau ruisselant des murs en permanence.  La direction de Paris Habitat nous a répondu que "ce n'était tout de même pas une cascade". 

Derrière la préoccupation affichée pour le mal-logement, la politique menée est donc catastrophique pour les Parisiens modestes. 

Nous serons là pour le rappeler , à chaque inauguration spectacle , dans cette période où nos élus parisiens sont nombreux à se présenter aux législatives en arguant d'un bilan extraordinaire en matière de logement social. Nous sommes le bilan, des Parisiens privés de leur droit fondamental au logement décent, et nous le ferons savoir.

jeudi 6 avril 2017

Les mal-logés au QG de Mélenchon sur France Culture ce matin

Mercredi 5 avril, pendant plus de quatre heures, 70 mal-logés ont investi le QG de campagne de Jean-Luc Mélenchon et de la #FranceInsoumise.
Pourquoi une telle action ?
Notre réponse au micro d'une journaliste de France Culture, diffusée dans la matinale ce jeudi 6 avril 




mercredi 5 avril 2017

Logement: la #FranceInsoumise désavoue Ian Brossat, candidat Front de Gauche

Dans la capitale, sur les questions de logement, les positions des élus locaux prennent forcément une dimension nationale: en effet, dans la majorité municipale, cohabitent désormais des élus qui se présentent comme des soutiens d'Emmanuel Macron, Benoît Hamon, et Jean Luc Mélenchon. 

Après les QG d'Emmanuel Macron, et celui de Benoît Hamon, nous avons donc rendu une visite collective au siège de  campagne de Jean Luc Mélenchon. 

L'adjoint au Logement, depuis trois ans, Ian Brossat, également candidat à la députation dans le 18ème et le 19ème arrondissement ne cesse  de se réclamer de la campagne de la #FranceInsoumise, mouvement qui affirme que le mal-logement est un problème prioritaire.

Mais à Paris, comme ailleurs, le nombre de demandes de logement social en attente a explosé, passant de 140 000 il y a cinq ans, à 219 000 aujourd'hui.
A Paris comme ailleurs, la Ville annonce de nouveaux dispositifs réservés aux « classes moyennes » : l'Usufruit Locatif Social, Multiloc, et maintenant un nouveau programme d'accession à la propriété. Mais très peu de choses pour les classes populaires : d'ailleurs, nous en sommes à un point où les attributions de logements sociaux baissent chaque année, alors qu'elles étaient déjà une goutte d'eau par rapport à la demande . Il y en avait 13000 par an en 2011, nous sommes passés à un peu plus de 10 000.Malheureusement, le logement dit « très social », ne représente toujours qu'un tiers des nouvelles productions , alors que 70 % des demandeurs ne peuvent pas accéder aux autres logements sociaux, dont les PLS , les plus chers des HLM.

A Paris comme ailleurs, le dialogue social avec les organisations de mal-logés se résume à une porte définitivement fermée : dans la situation qui est la nôtre, nous n'avons d'autre choix que la manifestation, et l'action revendicative. Mais exactement comme n'importe quel autre politique, Ian Brossat ne le supporte pas et n'hésite pas à nous envoyer la police, allant jusqu'à nous interdire l'accès d'un Forum du Logement, qui est nous est destiné Nous nous battons parce que nous vivons en dessous du droit commun, Ian Brossat nous reproche de mettre nos vies en jeu dans nos combats. 
Pour toutes ces raisons, une nouvelle fois, nous nous saisissons de la campagne électorale pour mettre en balance les paroles et les actes: du côté de l'équipe de campagne de Mélenchon, et de ses porte paroles et représentants parisiens, la réponse a été claire, et mise par écrit: ni Alexis Corbière, ni Eric Coquerel , ni Danielle Obono ne soutiennent la politique du logement menée à Paris, et les deux nous ont affirmé vouloir relayer nos paroles de premiers concernés.

Nous jugerons sur pièces: en attendant, nous allons continuer à imposer la question du logement, dans cette campagne et après. Elle concerne des millions de gens dans ce pays, dans les grandes métropoles, comme en zone rurale. Et la politique menée dans la capitale, par les élus municipaux est en tout cas représentative de ce qui n'est pas fait: car la Ville est riche et prospère, et pourrait très bien résoudre les problèmes de centaines de milliers de Parisiens, puisque , sans hésiter, les élus parisiens engagent des milliards d'euros pour des Jeux Olympiques , libèrent du foncier pour toutes les grandes entreprises qui souhaitent s'installer dans la capitale, et que les bailleurs sociaux , qui ne nous relogent pas, ont des budgets importants pour construire des immeubles entiers réservés aux incubateurs de start up.

Un logement maintenant c'est possible et c'est urgent.