mercredi 24 mai 2017

Pour un Grand Paris de l'Habitat...Social.



 Une soixantaine de demandeurs de logement a occupé ce mercredi 25 mai les locaux de Grand Paris Habitat, pour exiger enfin une vraie politique de logement social pour les cinq années à venir.

Le précédent quinquennat aura été celui du logement intermédiaire. Pour l'Etat, pour les collectivités et surtout pour les bailleurs sociaux, autorisés par la loi Macron a créer des filiales spécialement dédiées à ces logements aux loyers à peine inférieurs de 15 % à ceux du marché. En 2014, le président François Hollande lançait un plan de financement inédit , dont le pilotage a été confié au premier bailleur public français, la SNI ( Société Nationale Immobilière) : 35 000logements intermédiaires sont ainsi programmés d'ici 2020 dans les zones tendues.

Le précédent quinquennat n'aura pas été celui du logement social : malgré des chiffres de construction en hausse annoncés triomphalement les deux dernières années, la production réelle de logement très social n'aura pas dépassé celle du précédent quinquennat.

Le mal-logement est donc devenu le quotidien très durable de millions de gens. Les files d'attente pour un logement social n'ont cessé de s'allonger, et beaucoup de foyers des catégories populaires ne sont même plus comptées dans les dossiers en attente, tout simplement parce qu'ils ne demandent plus de HLM , persuadés de ne jamais en obtenir.

La sous-location contrainte, l'errance urbaine perpétuelle, la cohabitation forcée de plusieurs générations dans un logement trop petit, l'endettement pour devenir propriétaire ou même pouvoir continuer à payer son loyer sont devenues une norme et ne font plus scandale.

Pire, le fatalisme s'est installé : tout le monde , à commencer par les bailleurs ne fait que répéter aux premiers concernés que le droit au logement de tous ne peut tous simplement pas être respecté dans un des pays les plus riches du monde.

Avec ou sans Ministère du Logement, la situation restera la même tant que la volonté politique et économique déployée pour d'autres types de logements ne sera pas mise en œuvre pour le logement social, seul à même de répondre aux besoins des revenus modestes.

Et c'est encore plus vrai dans le cadre du Grand Paris : la SNI a unifié ses sociétés EFIDIS et OSICA dans une seule structure, Grand Paris Habitat , censée répondre plus efficacement aux besoins en logement social . Grand Paris Habitat a ensuite absorbé de nombreux organismes HLM municipaux franciliens.

Grand Paris Habitat est donc un des leviers centraux de la politique du logement dans notre région : ses choix définiront l'avenir des franciliens mal-logés dans les prochaines années, non seulement en nombre de logements construits , mais aussi en matière de localisation de ces logements sociaux : aujourd'hui, on construit peu de logement très social à Paris et en petite couronne, et dans la « ville intelligente » promise par les décideurs, des centaines de milliers de personnes des catégories populaires n'ont le choix qu'entre le mal-logement dans les zones riches en emploi et en équipements collectif ou un relogement dans des zones délaissées des pouvoirs publics.

Parce que le pouvoir de remédier au mal-logement se situe aujourd'hui au moins autant chez de grands opérateurs comme Grand Paris Habitat que dans les Ministères, nous sommes venus aujourd'hui manifester pour qu'enfin, ce quinquennat soit celui du respect de nos droits fondamentaux.

mercredi 10 mai 2017

Action Logement: non à la vente de 90 000 logements sociaux


 
Une manifestation réunissant mal-logés et locataires a eu lieu aujourd'hui devant le siège parisien d'Action Logement. 

 Au début de l'année 2017, dans le journal Les Echos, Action Logement a en effet annoncé deux mesures qui vont bouleverser la nature de son patrimoine et pas au profit des salariés , des précaires ou des retraités modestes. Des fonds vont être débloqués pour acheter 15 000 logements intermédiaires, inaccessibles aux catégories populaires.
Dans le même temps, Action Logement compte vendre 90 000 logements sociaux. Les promesses d'en racheter d'autres à la place n'engagent que ceux qui les croient : en attendant, dans un contexte où des millions de personnes attendent un logement , ce sont des dizaines de milliers d'appartements qui vont sortir définitivement du parc social.

La vente des logements sociaux avait été rendue possible de manière massive sous la mandature de Nicolas Sarkozy : mais peu de bailleurs s'étaient finalement lancés dans la privatisation de logements construits avec l'argent public et avec l'argent des salariés, découragés par les résistances et la colère de locataires, de demandeurs de logements et même d'élus.

L'opération massive d'Action Logement va évidemment encourager d'autres bailleurs sociaux, privés ou publics à faire de même, et banaliser la pratique. On comprend mieux, maintenant, à quel objectif répondait la réorganisation du 1 % Logement, censé rendre le service plus efficace pour les usagers : à la finale, l'organisme se comporte comme une agence immobilière géante dont les nouveaux « clients » ne seront certes pas les salariés modestes.

Dans le même temps, pour obtenir le respect des accords pourtant contre-signés maintes fois avec le gouvernement et les collectivités locales pour le relogement de dizaines de milliers de mal-logés en attente, il faut se battre : les attributions de logement se font au compte-gouttes, toujours retardées sous prétexte de « dossiers difficiles » ou d « exigences trop grandes » des demandeurs : Action Logement a des appartements dans la capitale mais tente systématiquement d'orienter d'abord les personnes vers des localités éloignées de leur vie socio-professionnelle, dans la partie la moins valorisée de son parc.

A Action Logement comme ailleurs, les cinq années qui viennent vont être décisives pour le logement social : sous prétexte de « diversification des activités », et d' « élargissement de l'offre », les bailleurs sociaux publics et privés ne cessent de privilégier plus cher et plus précaire que le logement social. Logements intermédiaire, usufruit locatif social, accession à la propriété, maisons relais et foyers en tous genre , les bailleurs sociaux font « de tout », mais de moins en moins de vrais logements sociaux avec un loyer accessible. 

Nous ne laisserons brader ni nos droits ni nos logements !