mercredi 10 mai 2017

Action Logement: non à la vente de 90 000 logements sociaux


 
Une manifestation réunissant mal-logés et locataires a eu lieu aujourd'hui devant le siège parisien d'Action Logement. 

 Au début de l'année 2017, dans le journal Les Echos, Action Logement a en effet annoncé deux mesures qui vont bouleverser la nature de son patrimoine et pas au profit des salariés , des précaires ou des retraités modestes. Des fonds vont être débloqués pour acheter 15 000 logements intermédiaires, inaccessibles aux catégories populaires.
Dans le même temps, Action Logement compte vendre 90 000 logements sociaux. Les promesses d'en racheter d'autres à la place n'engagent que ceux qui les croient : en attendant, dans un contexte où des millions de personnes attendent un logement , ce sont des dizaines de milliers d'appartements qui vont sortir définitivement du parc social.

La vente des logements sociaux avait été rendue possible de manière massive sous la mandature de Nicolas Sarkozy : mais peu de bailleurs s'étaient finalement lancés dans la privatisation de logements construits avec l'argent public et avec l'argent des salariés, découragés par les résistances et la colère de locataires, de demandeurs de logements et même d'élus.

L'opération massive d'Action Logement va évidemment encourager d'autres bailleurs sociaux, privés ou publics à faire de même, et banaliser la pratique. On comprend mieux, maintenant, à quel objectif répondait la réorganisation du 1 % Logement, censé rendre le service plus efficace pour les usagers : à la finale, l'organisme se comporte comme une agence immobilière géante dont les nouveaux « clients » ne seront certes pas les salariés modestes.

Dans le même temps, pour obtenir le respect des accords pourtant contre-signés maintes fois avec le gouvernement et les collectivités locales pour le relogement de dizaines de milliers de mal-logés en attente, il faut se battre : les attributions de logement se font au compte-gouttes, toujours retardées sous prétexte de « dossiers difficiles » ou d « exigences trop grandes » des demandeurs : Action Logement a des appartements dans la capitale mais tente systématiquement d'orienter d'abord les personnes vers des localités éloignées de leur vie socio-professionnelle, dans la partie la moins valorisée de son parc.

A Action Logement comme ailleurs, les cinq années qui viennent vont être décisives pour le logement social : sous prétexte de « diversification des activités », et d' « élargissement de l'offre », les bailleurs sociaux publics et privés ne cessent de privilégier plus cher et plus précaire que le logement social. Logements intermédiaire, usufruit locatif social, accession à la propriété, maisons relais et foyers en tous genre , les bailleurs sociaux font « de tout », mais de moins en moins de vrais logements sociaux avec un loyer accessible. 

Nous ne laisserons brader ni nos droits ni nos logements !