Une manifestation réunissant mal-logés et locataires a eu lieu aujourd'hui devant le siège parisien d'Action Logement.
Au début de l'année
2017, dans le journal Les Echos, Action Logement a en effet annoncé
deux mesures qui vont bouleverser la nature de son patrimoine et pas
au profit des salariés , des précaires ou des retraités modestes.
Des fonds vont être débloqués pour acheter 15 000 logements intermédiaires, inaccessibles aux catégories populaires.
Dans le même temps,
Action Logement compte vendre 90 000 logements sociaux. Les promesses
d'en racheter d'autres à la place n'engagent que ceux qui les
croient : en attendant, dans un contexte où des millions de
personnes attendent un logement , ce sont des dizaines de milliers
d'appartements qui vont sortir définitivement du parc social.
La vente des logements
sociaux avait été rendue possible de manière massive sous la
mandature de Nicolas Sarkozy : mais peu de bailleurs s'étaient
finalement lancés dans la privatisation de logements construits avec
l'argent public et avec l'argent des salariés, découragés par les
résistances et la colère de locataires, de demandeurs de logements
et même d'élus.
L'opération massive
d'Action Logement va évidemment encourager d'autres bailleurs
sociaux, privés ou publics à faire de même, et banaliser la
pratique. On comprend mieux, maintenant, à quel objectif répondait
la réorganisation du 1 % Logement, censé rendre le service
plus efficace pour les usagers : à la finale, l'organisme se
comporte comme une agence immobilière géante dont les nouveaux
« clients » ne seront certes pas les salariés modestes.
Dans le même temps, pour
obtenir le respect des accords pourtant contre-signés maintes fois
avec le gouvernement et les collectivités locales pour le relogement
de dizaines de milliers de mal-logés en attente, il faut se battre :
les attributions de logement se font au compte-gouttes, toujours
retardées sous prétexte de « dossiers difficiles » ou
d « exigences trop grandes » des demandeurs :
Action Logement a des appartements dans la capitale mais tente
systématiquement d'orienter d'abord les personnes vers des localités
éloignées de leur vie socio-professionnelle, dans la partie la
moins valorisée de son parc.
A Action Logement comme
ailleurs, les cinq années qui viennent vont être décisives pour le
logement social : sous prétexte de « diversification des
activités », et d' « élargissement de l'offre »,
les bailleurs sociaux publics et privés ne cessent de privilégier
plus cher et plus précaire que le logement social. Logements
intermédiaire, usufruit locatif social, accession à la propriété,
maisons relais et foyers en tous genre , les bailleurs sociaux font
« de tout », mais de moins en moins de vrais logements
sociaux avec un loyer accessible.
Nous ne laisserons brader ni nos droits ni nos logements !