jeudi 7 septembre 2017

Logement: le Secrétaire d'Etat face aux manifestants

Nous n'avons pas attendu une nouvelle loi logement pour interpeller directement le Secrétaire d'Etat à la Cohésion des Territoires, Julien Denormandie en visite dans le 19ème arrondissement: celui-ci nous a reçu lors d'une manifestation déterminée.

«  Remettre à plat les politiques du logement », c'est l'élément de langage très employé ces derniers jours avant l'annonce du contenu d'une réforme sur le sujet.

Depuis le mois de mai, c'est surtout le budget consacré au logement qui a été mis à plat : la baisse annoncée des APL comme l'amputation de 180 millions d'euros de crédits pour de nouveaux logements sociaux aggravent à très court terme une situation déjà intenable. De même que la baisse des crédits de la politique de la Ville, ou la suppression pure et simple de contrats aidés , déjà très précaires, sans aucune solution de remplacement. Ces suppressions impacteront aussi les services publics dont ont besoin les mal-logés, notamment ceux vers lesquels ils doivent se tourner pour l'accès à tous leurs droits, puisque depuis des années déjà , l'accueil y est souvent assuré par des personnes en contrat précaire. 


Le gouvernement ose dire que la politique du logement coûte cher et ne donne pas de résultats...mais s'attaque aux derniers droits des mal-logés : le logement vraiment social et les allocations logement.

Le nombre trop faible de vrais logements sociaux au regard des besoins, voilà un des problèmes des politiques du logement de ces dernières années. Tailler dans ce budget, c'est aggraver les conséquences des politiques existantes. Quant aux allocations logement, leur plafonnement en fait un complément très insuffisant au regard des loyers en zone tendue, un dernier filet de sécurité très mince , qui évite juste une partie des impayés par nécessité .

Pour le moment «  la remise à plat » ressemble surtout à de la continuité : les mesures déjà prises contribueront à rendre toujours plus lointain le respect du droit fondamental au logement. La France restera ce pays où des centaines de personnes meurent dans la rue chaque année, où dormir dans sa voiture en travaillant est monnaie courante, où la part du budget logement des personnes aux revenus modestes dévore une grande partie de leurs ressources déjà limitées.

En réalité, il y a de moins en moins de politiques publiques du logement, et de plus en plus de politiques de l'immobilier, qui font la fortune des grands investisseurs du secteur et dont l'évaluation jamais faite est pourtant très simple : les grands propriétaires de bureaux ou de logement se portent très bien, les locataires comme les propriétaires occupants, de plus en plus mal.

Les millions de personnes concernées par toutes les formes de mal-logement n'ont aucune raison d'accepter ça dans un pays riche.

Si les choix du nouveau Président et de sa majorité sont finalement sans surprise, malgré toute la communication qui tente de les faire passer pour novateurs, sans surprise non plus, les luttes pour le logement continueront.