mercredi 13 septembre 2017

Mixité sociale ? Elogie Siemp doit reloger les bas revenus.

Le nouveau siège d'Elogie SIEMP, 3ème bailleur social a été inauguré aujourd'hui par les mal-logés en colère .

A Paris, le principal motif avancé par la Ville et ses bailleurs pour justifier les délais d'attente vertigineux pour un logement social, c'est le manque de logements très sociaux correspondant aux revenus des demandeurs. Anne Hidalgo et Ian Brossat mettent avant leurs constructions neuves et l'impossibilité de faire plus immédiatement.

Mais depuis la loi ALUR, il est concrètement possible de faire plus et tout de suite . En effet, une disposition peu connue de la loi permet aux bailleurs sociaux qui le souhaitent de faire temporairement des remises de quittance sur des loyers trop élevés, jusqu'à ce que la situation des locataires s'améliore. Cette mesure a été conçue comme la contrepartie aux surloyers payés par els locataires plus aisés. Dans la loi elle est aussi présentée comme le moyen nécessaire pour permettre « la mise en oeuvre du droit au logement, afin de satisfaire les besoins des personnes de ressources modestes et des personnes défavorisées. » ( 1)


Certains bailleurs sociaux appliquent déjà cette disposition. Pas ceux de la Ville de Paris. Pourtant, des organisations de mal-logés , dont la nôtre le demandent à Ian Brossat depuis longtemps.

Et l'urgence est immense : à l'heure actuelle, le nombre de relogements effectifs baisse à Paris.En 2013, 13 000 logements sociaux* avaient été attribués. Il n'y en a eu que 10637* en 2015 .

 Le contingent propre de la Ville est composé en majorité de logements aux loyers trop élevés pour les personnes aux revenus modestes. Pire, de nombreux candidats proposés par la Préfecture et l'Etat sur des logements des bailleurs sociaux parisiens sont écartés en commission pour « revenus insuffisants » par les bailleurs sociaux parisiens. De la même manière, de nombreux locataires de ces bailleurs vivent des situations de sur-occupation grave mais ne peuvent pas accéder aux logements qui se libèrent, toujours à cause de la cherté des loyers , même dans le logement social. Ceux là sont même écartés du bénéfice du DALO et ne peuvent compter que sur leur bailleur pour le reloger.

Dans la capitale, les locataires qui payent des sur-loyers dans le logement social sont nombreux : c'est un supplément de ressources pour les bailleurs qui ont le devoir d'affecter ces ressources au respect de la vraie mixité sociale, celle qui permet à tout le monde de se loger.

Nous avons manifesté avec des locataires et des demandeurs de logement dont le dossier a été rejeté en commission par ELOGIE-SIEMP jusqu'à obtention d'une table ronde avec Ian Brossat et la direction du bailleur social . Puisque les solutions existent pour faire respecter le droit au logement, elles doivent être mises en œuvre immédiatement.

 
(1) Art L441 et L 441-3-2 du Code de la Construction et de l'Habitation