Avant première du film "demain ça ira" de S. et E. Zambeau au #Louxor en présence de #DominiqueVersini, Maire adjointe chargée de la lutte contre l'exclusion à #Paris : Les mal logés manifestent pic.twitter.com/C7qzA5Enad— Mal-logés en Colère (@mallogesencoler) 22 novembre 2017
Ce mardi 21 novembre, Dominique
Versini, adjointe d'Anne Hidalgo chargée du social et de
l'hébergement , était venue assister à la projection d' « Un
jour, ça ira », au Louxor. Ce documentaire raconte l'histoire
de deux jeunes sans logement et celle de leur séjour dans un centre
d'hébergement.
Notre collectif a manifesté devant le cinéma Le Louxor, pour rappeler à Mme Versini, que son rôle est d'empêcher que
les choses finissent mal dans la capitale, pour toutes et tous.
Peut-être
qu'un jour ça ira, mais pas sans combat, parce que maintenant, ça
ne va pas.
La
réalité parisienne, c'est une majorité de non-réponses aux
demandes d'hébergement en urgence faites au SAMU social, le
dernier interlocuteur des personnes jetées à la rue. Ce ne fut pas
toujours le cas : il y a quinze ans encore, les Parisiens
confrontés à un besoin d'hébergement pouvaient toutes et tous se
tourner vers les services sociaux du département. Puis, l'accès a
été restreint : d'abord les personnes seules privées de titre
de séjour, puis toutes les personnes sans enfants, puis les familles
même avec enfants sans titre de séjour. Puis tout le monde, ou
presque. A de très rares exceptions, aujourd'hui, en cas de mise à
la rue, les habitants de la capitale sont renvoyés vers le SAMU
social totalement saturé. Ce qui équivaut à les laisser à la rue,
et à les abandonner totalement.
Certes la
Ville de Paris finance des centres d'hébergement. Mais jamais à la
mesure des besoins. La capitale qui peut se payer des Jeux
Olympiques n'aurait pas les moyens d'empêcher que des gens meurent
dans la rue, que des enfants aillent à l'école après avoir passé
la nuit dehors ou dans un hôtel de grande banlieue qui change chaque
soir ? C'est absurde. Il s'agit avant tout de choisir ce qui est
prioritaire et donc de volonté politique.
C'est la
même chose pour l'accès au logement décent : si les
hébergements d'urgence sont saturés, c'est aussi, parce qu'il est
quasi-impossible d'en sortir vers le haut, c'est à dire d'obtenir un
relogement dans le parc social dans un délai raisonnable. Il n'y a
pas assez de logements sociaux avec un loyer correspondant aux
revenus des catégories populaires pour cela à Paris. Et beaucoup
des nouveaux logements sociaux vantés par Anne Hidalgo et sa
majorité ont des loyers PLS inaccessibles à 90 % des
demandeurs de logement en attente. Et les demandes en attente ont
doublé en quelques année.
Aujourd'hui,
ça ne va pour personne : ni pour les mal-logés, ni pour les
usagers des services sociaux surchargés de la Ville. Aujourd'hui,
les travailleurs sociaux eux-même sont en grande souffrance, et en
lutte comme nous, parce que les élus ne leur donnent pas les moyens
de faire leur travail , de nous permettre d'accéder à nos besoins
fondamentaux, et exigent d'eux d'être en première ligne, les mains
vides, face à nos souffrances.
Un jour,
ça n'ira pas mieux, si Mme Versini et sa majorité refusent
d'entendre nos voix, et de résoudre nos problèmes en y mettant les
moyens nécessaires.