mercredi 5 décembre 2018

Paris 19ème : non, l'insalubrité n'est pas éradiquée.


Contre l'insalubrité, les mal-logés parisiens continuent à se mobiliser. 
Un rapport de l'IAU vient de confirmer ce que nous disons depuis des années: l'insalubrité n'a pas été éradiquée, ni dans la capitale, ni dans les départements limitrophes. Au moins 7% des logements parisiens sont concernés: encore ce chiffre ne prend-il en compte que les logements signalés par leurs occupants et dont le diagnostic a été effectué par les pouvoirs publics.

Mais depuis des années, les campagnes publiques de dépistage ,de prévention et de traitement de l'insalubrité ont été réduites à leur portion congrue: aujourd'hui, tout repose sur l'action des mal-logés concernés, confrontés à l'absence d'accès à l'information, au peu de lisibilité des procédures, aux services publics surchargés. Mais aussi au chantage à l'expulsion: pour nombre d'entre nous, dénoncer les désordres même graves du seul abri que l'on a pu trouver, c'est s'exposer aux menaces de marchands de sommeil ou aux procédures d'expulsion des propriétaires . 

Même les situations les plus graves, celle où la santé des occupants , notamment mineurs, est par exemple menacée par la présence de plomb ne donnent lieu à aucun relogement. La crainte de l'évacuation puis de l'hébergement précaire dans des hôtels éloignés est légitime et justifiée et empêche aussi bien des mal-logés de revendiquer leurs droits. 

A propos du drame survenu à Marseille, l'un des directeurs de l'ANAH a expliqué à notre collectif que celui-ci avait bien un caractère "imprévisible": selon lui, le problème est qu'un immeuble peut très bien se dégrader lentement pendant des années avant que tout s'accélère et que l'accident grave survienne en quelques semaines. 

Mais si les pouvoirs publics connaissent cette réalité, qu'attendent-ils , tous , pour agir face à une urgence de santé publique , face à des droits bafoués pour toute une partie de la population.

Nous sommes aujourd'hui venus manifester à la mairie du 19ème, l'échelon de proximité des pouvoirs publics parisien, où toute personne concernée devrait pouvoir trouver de l'aide pour le respect de son droit au logement.

mercredi 7 novembre 2018

Marseille: morts du mal-logement.



Plusieurs jours après l'effondrement de plusieurs immeubles de taudis à Marseille, le nombre exact de victimes n'est même pas encore connu. A elle seule cette incertitude démontre l'indifférence dans laquelle survivent et meurent des mal-logés. 

L'intérêt des autorités pour toutes ces personnes était finalement si mince, qu'elles ne savaient même pas vraiment combien elles étaient à vivre dans le danger permanent , alors même que l'état des immeubles était dénoncé depuis des années. 

Mal-logés , nous avons manifesté aujourd'hui au siège de l'ANAH, L'Agence Nationale de l'Habitat , où le Ministre était présent avant-hier pour vanter la politique menée contre l'insalubrité , et assurer que de nouvelles mesures seraient prises contre les "marchands de sommeil". 

La réalité nous empêche d'y croire . Nous l'avons dit à l'ANAH, nous sommes Marseille, où le drame, prévisible, n'est pas dû à un micro-climat local. Certes la Ville concentre des proches d'insalubrité. Des immeubles entiers. Mais c'est aussi le cas en banlieue parisienne et de nouveau dans la capitale. C'est le cas en Seine Saint Denis, où les incendies font régulièrement des ravages mortels. 

Et si l'insalubrité ne tue pas toujours, elle met en danger des centaines de milliers, voire des millions de personnes, car les statistiques sont toujours en dessous de la réalité, puisque le signalement dépend uniquement de locataires et d'occupants en situation de faiblesse qui , bien souvent, n'osent rien dire , de peur que leur propriétaire les expulse. 

L'insalubrité, avant l'effondrement, c'est l'humidité insupportable, c'est le froid tout l'hiver, ce sont les invasions de nuisibles, les risques liés aux installations électriques défaillantes, le plomb des peintures qui provoque le saturnisme. C'est la survie dans des conditions dignes du 19ème siècle au coeur des villes au 21ème siècle 

Les discours martiaux contre les marchands de sommeils sont les mêmes après chaque drame. Ils sont aussi renouvelés à chaque nouvelle loi sur le logement: il y a quelques années, la loi ALUR était censée éradiquer le phénomène que la loi Elan prétend combattre aujourd'hui. 

En réalité, pour une procédure pénale , cent autre situations ne font l'objet d'aucune solution concrète. Il n'y jamais eu autant d'institutions censées être compétentes dans la lutte contre l'insalubrité: les communes, les établissements intercommunaux, les préfectures, les agences publiques comme l'ANAH, les Agences Régionales de Santé, les commissions DALO, les opérateurs privés faisant l'objet de financements publics. Mais la multiplication des interlocuteurs permet surtout la dilution des responsabilités. Les mal-logés concernés se perdent dans le labyrinthe des signalements à effectuer, des procédures qui traînent en longueur, des demi-mesures  qui ne résolvent rien, ne sont pas relogés sous prétexte d'hypothétiques travaux . Et lorsqu'un drame survient, l'ensemble des responsables de la situation se défausse sur le voisin. 

A Marseille comme ailleurs , lorsque des mal-logés meurent de l'insalubrité, c'est d'abord parce que leur droit à un logement décent n'a pas été respecté. Si les marchands de sommeil peuvent vendre de la misère et du danger à prix d'or, c'est avant tout parce qu'une partie de la population n'a pas d'autre abri possible que leurs taudis.

jeudi 25 octobre 2018

Batigère  vend ses vrais logements sociaux et propose du HLM précaire.






Vendre des logements sociaux pour financer des logements sociaux ? On a beau retourner l’idée dans tous les sens, elle paraît absurde. Normal, elle l’est. En facilitant la vente de HLM , qui était déjà possible avant, la loi ELAN pousse les bailleurs sociaux à détruire le parc de logements à bon marché sur le moyen terme pour rentabiliser leurs sociétés à court terme.

Batigère met ainsi en vente des logements familiaux dans des zones tendues, où le manque de logements aux loyers accessibles n’a jamais été aussi criant. A Puteaux où à Montreuil, des appartements, qui à terme auraient pu être attribués à des familles modestes ou à des jeunes salariés sans garants suffisants, sont ainsi remis dans le parc privé. Ces logements ont pourtant été financés avec de l’argent public . Aujourd’hui ils sont bradés et feront dans quelques années le bonheur des investisseurs, car ils sont situés au coeur du Grand Paris, là où les transports et les aménagements urbains qui vont se multiplier font monter les prix.

Pour les mal-logés, c’est une provocation : la production de logement social neuf s’est effondrée en 2017, notamment en zone tendue. Il y a eu 30 000 logements sociaux neufs en moins, alors que presque 3 millions de demandes de logement sont enregistrées. En Ile de France , en quelques années , le nombre de demandes non satisfaites est passé de 500 000 à 900 000.

Des logements temporairement sociaux pour échapper à l’impôt sur la fortune immobilière.

Batigère est aussi un des bailleurs sociaux qui s’engagent dans un dispositif dévastateur à terme pour le parc social : l’usufruit locatif social. A Paris , un programme de 37 logements PLS vient d’être présenté, et dans toutes les villes carencées au titre de la loi SRU, notamment dans les Hauts de Seine, il fait fureur chez les maires qui ne veulent pas de vrai logement social.

mercredi 12 septembre 2018

Les 3F champions de la vente de logements sociaux mais pas du relogement.


L'an dernier, le nombre de demandeurs de logement a augmenté de 5% en France. En Ile de France plus d'un demi-million de dossiers sont en attente, pour beaucoup depuis des années et des années. La loi ELAN accélère les procédures d'expulsion , dans un contexte où celles-ci sont rarement précédées d'un relogement. Depuis plusieurs mois, les acteurs de l'hébergement d'urgence constatent un pas de plus dans l'horreur de la rue et du mal logement: le nombre de femmes à la rue, sans solution,  avec leur nouveau-né en sortie de maternité augmente dans certains départements , notamment en Seine Saint Denis. 

Pendant ce temps, le sujet de la rentrée pour beaucoup de bailleurs sociaux, c'est la vente d'une partie de leur parc à vitesse accélérée. Parmi eux les 3F se vantent dans leur dernier rapport d'activité, d'avoir réalisé presque 10% des ventes tous bailleurs confondus l'an dernier. Ce lundi 12 septembre, nous avons donc manifesté devant leur siège, rue Nationale à Paris. 

Certes les bailleurs affichent les meilleures intentions du monde: les ventes de HLM existants permettraient selon eux de financer des logements sociaux en nombre. Malheureusement si les annonces de programmes futurs sont en hausse pour les 3F, les mises en location effectives ont beaucoup baissé. 

Quant au nombre de relogements de prioritaires DALO, s'il augmente un peu, c'est de manière dérisoire par rapport à l'ampleur des besoins et au nombre de mal-logés qui auraient du bénéficier du fameux droit au logement opposable. Pourtant parvenir à obtenir le label DALO relève du parcours du combattant. De manière plus générale, les mal-logés aux revenus modestes, les familles monoparentales, les retraités précaires subissent de plus en plus l'inadéquation des loyers et de leurs ressources et n'obtiennent jamais la moindre proposition de relogement, quelle que soit l'urgence de leur situation. 

Les bailleurs sociaux , surtout les grandes entités privées comme les 3F sont de plus en plus autonomes des pouvoirs publics et la loi ELAN va accentuer cette autonomie. Désormais les possibilités de financer des filiales de logement intermédiaire, de privilégier les formes du logement précaire comme les résidences sociales ou les foyers d'hébergement temporaire vont de pair avec un moindre investissement dans le logement social proprement dit, avec un bail stable et garanti et des niveaux de loyer correspondant aux revenus des catégories populaires. 

Le phénomène de mal-logement au sein même du logement social se développe au détriment de ces mêmes catégories populaires: la vente des HLM existants est présentée comme un moyen de fluidifier le parcours des locataires, mais ne concerne que ceux qui ont les moyens d'acheter, et de faire face ensuite au coût d'entretien des logements pour l'avenir. Cela risque d'ailleurs d'être difficile pour beaucoup d'entre eux , et de se terminer en piège ,comme cela a été souvent le cas dans le passé. Mais surtout dans les zones tendues, les locataires en sur-occupation n'ont évidemment pas de possibilité d'acheter plus grand et n'obtiennent que très rarement des mutations dans des logements adaptés à leurs ressources et à leur composition familiale. 

Le regroupement de petits bailleurs qui vont fusionner avec les grands comme c'est prévu par la loi ELAN va encore augmenter la puissance des grandes entreprises de l'habitat social comme les 3F. Elles doivent donc des comptes aux mal-logés et le respect de leur vocation initiale, assurer le droit au logement de celles et ceux qui ne peuvent pas se loger dans le privé. C'est ce que nous avons réaffirmé au directeur général adjoint de l'Immobilière 3F qui nous a reçus.

jeudi 28 juin 2018

Mal-logement: Benjamin Griveaux interpellé sur le bilan du gouvernement.


Paris 27 juin 2018: Benjamin Griveaux , porte-parole du gouvernement, député de Paris et probable candidat aux municipales de 2020 a été reçu par par les mal-logés en colère pour son premier bilan de mandat de député de Paris au théâtre 13. 

Nous l'avons interpellé sur l'un des symptômes les plus criants du désintérêt de l'Etat pour la question du mal-logement: le retour de la contamination au plomb et du risque saturnisme dans les logements insalubres du parc parisien. 

A Paris, le logement reste la préoccupation majeure des habitants, et une urgence absolue pour les centaines de milliers de foyers qui n’ont aucune possibilité d’accès au parc privé, et très peu de chances d’accéder au logement social. En effet, 240 000 foyers parisiens sont en attente d’un droit pourtant élémentaire. Depuis un an, les mal-logés parisiens attendent toujours des solutions de la part d’un gouvernement , pourtant fier de revendiquer sa rapidité d’action dans d’autres domaines. 

Cet hiver, alors que des familles entières dormaient dehors, que le SAMU Social ne répondait qu’à une infime minorité de demandes, un député parisien d’En Marche n’a rien trouvé de mieux que de pointer la responsabilité des SDF qui choisissent de dormir dehors et refusent les hébergements. 
Cet hiver, la bataille entre les bailleurs sociaux et le gouvernement sur les APL a fait des vraies victimes : les mal-logés et les locataires du logement social. Tous les bailleurs sociaux assument de répercuter le manque à gagner en renonçant à des programmes de construction ou de rénovation de logements . Et tout cela pèsera en premier lieu sur la production de logement très social neuf , celui dont les loyers correspondent aux revenus de 70 % des demandeurs parisiens qui ne peuvent accéder à rien d’autres , au regard de leurs ressources. 

La loi ELAN ne propose pas grand-chose pour les mal-logés.

 

Des baux précaires pour inciter les propriétaires à mettre leur logement en location ? 

Dans la capitale, les propriétaires usent et abusent déjà du bail meublé, comme des congés pour vente injustifiés lorsqu’ils veulent se débarrasser de leurs locataires. De plus, le niveau des loyers est tel qu’avec ou sans bail précaire, le marché privé restera inaccessible aux salariés modestes, aux retraités, aux jeunes actifs comme aux familles monoparentales. 

Un réexamen de la situation des locataires pour accélérer la rotation dans le logement social ? 

Si la rotation ne se fait pas, c’est parce que les locataires n’ont pas les moyens de vivre ailleurs que dans le logement social, même lorsqu’ils dépassent un peu les plafonds de loyer. Que va-t-il se passer avec la loi ELAN ? S’agit-il d’organiser une rotation du mal-logement ? 

Des sanctions accrues contre les marchands de sommeil ? 

Aujourd’hui, à Paris, les dispositifs de prévention et de détection de l’insalubrité dysfonctionnent à plein régime. Même la présence de plomb accessible ne suffit plus à déclencher concrètement des mesures d’urgence. Et si l’offre de logement social reste drastiquement insuffisante ou inadaptée, de toute façon, la sanction des marchands de sommeil ne résoudra pas la situation des mal-logés. Lorsqu’on n’a pas accès à autre chose qu’à des taudis, on dénonce difficilement le propriétaire du taudis, par peur de se retrouver à la rue.

Entre déclarations lunaires et choquantes, batailles politiciennes avec les bailleurs et les élus parisiens avec en ligne de mire les élections municipales, et une loi qui ne résoud rien, faute de vrais moyens, les Parisiens mal-logés n’ont aucune raison de se satisfaire du bilan de mandat de nos députés. Nous sommes venus le dire collectivement ce soir. Il va falloir faire mieux , beaucoup mieux, pour le respect d’un droit fondamental ; dans la capitale comme ailleurs.



jeudi 7 juin 2018

Les mal-logés s'invitent chez Vinci


« Les villes de demain ne seront ni des châteaux dans le ciel ni des cités sous-marines (quoique…), mais il nous revient cependant de les imaginer, avec autant de créativité que de pragmatisme, et surtout, avec enthousiasme. »
C’est une très jolie déclaration d’intention : celle du groupe immobilier VINCI , qui inaugure ce soir son laboratoire de la ville future , en présence de Jean Louis Missika, adjoint à l’Urbanisme d’Anne Hidalgo. C’est aussi le lancement du festival «  Building Beyond », qui va réunir élus, start up, géants de l’immobilier , représentants de l’état et des collectivités territoriales pendant plusieurs semaines. L’objectif affiché : construire et gérer la ville monde de demain, ultra-connectée, futuriste, innovatrice , écologique et ouverte à tous.

Mal-logés, locataires du logement social, ou experts contraints de l’errance urbaine faute de logement stable, nous sommes venus remettre un peu de réel dans l’utopie.

Parisiens modestes, habitants d’une des métropoles les plus riches du monde, nous ne demandons ni châteaux dans le ciel, ni cités sous-marines . Nous n’en sommes malheureusement pas là, mais à nous battre pour avoir un simple logement décent, modèle années 70, où les murs ne suintent pas d’humidité, sans accessibilité au plomb, sans trou dans le plafond, avec l’espace nécessaire pour que les enfants ne fassent pas leurs devoirs dans la salle de bain pendant que les parents cuisinent dans la chambre. Un logement dans un quartier bien desservi en transports et en services publics, un logement stable, un logement au loyer correspondant à nos revenus de précaires, de salariés et de retraités modestes.

C’est trop demander : le futur n’appartient pas à tout le monde. Etre mal-logé à Paris et Ile de France, c’est être relégué dans le passé. Un passé bien présent, au coeur de la « smart city » que les décideurs politiques et entrepreneuriaux font mine de ne pas voir.

240 000 foyers continuent à renouveler leur demande de logement chaque année. C’est deux fois plus qu’il y a dix ans : le marché privé est devenu inaccessible, le logement social en bon état devient aussi un bien rare. Les loyers des appartements HLM neufs sont aussi trop chers, et nombre de dossiers de mal-logés pourtant reconnus urgents sont rejetés par les bailleurs sociaux parisiens,pour « insuffisance de ressources ». Le parc ancien se dégrade. Les logements rachetés par des bailleurs sociaux et soit-disant « réhabilités » avec de l’argent public versé à de grandes entreprises sont souvent en très mauvais état.

mercredi 30 mai 2018

Insalubrité : les incivilités de Paris Habitat .


Faut-il que les plafonds s'effondrent pour que Paris Habitat reconnaisse l'insalubrité de certains logements de son parc ? Le 16 février dernier, notre collectif envoyait  à la direction du premier bailleur social de la Ville de Paris une demande d'intervention concernant un appartement habité par une famille, qui, depuis des années a besoin d'un logement plus grand, et qui subit en plus de la sur-occupation un problème d'insalubrité non traité (photo du plafond ci-dessous ) .
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Rien n'a été fait depuis. Comme dans de nombreux autres logements du parc social, faire valoir ses droits est encore plus difficile qu'avec un propriétaire privé: la commission DALO refuse les dossiers relevant du parc social, même lorsqu'ils remplissent les critères d'urgence de la loi. Comme c'est la Ville qui gère les problèmes d'indécence du logement et que Paris Habitat est contrôlé par la Ville, obtenir ne serait-ce que des injonctions de travaux est quasi-impossible. Quant aux problèmes de sur-occupation, Paris Habitat ne proposant pas assez de logements abordables pour les familles modestes, ils restent sans solution, les demandes de mutation n'étant presque jamais satisfaites. 

Dans le même temps, Paris Habitat a trouvé un budget pour lutter contre les "incivilités" de ses locataires, et décidé de mettre en place un système d'amendes. Le tout a été annoncé à grands renforts de communiqués de presse, évidemment stigmatisants pour les habitants des logements sociaux. Parmi les "incivilités" , Paris Habitat pointe notamment du doigt les "nuisances sonores" et les "squats " dans les halls et les parties communes. Mais lorsque les enfants vivent la sur occupation, les parties communes sont le seul endroit où avoir un peu d'espace. Quant aux problèmes de "mégots par terre", que sont-ils au regard des réhabilitations non effectuées et de la dégradation de certains logements ? 

La direction de Paris Habitat communique beaucoup, et se vante aussi de ses pratiques de "démocratie participative". Mais ce ne sont pas quelques réunions en pied d'immeuble , abondamment photographiées pour les réseaux sociaux qui vont remplacer le traitement réel des problèmes. Dans la réalité, lorsque des mal-logés et des locataires solidaires viennent en nombre manifester au siège pour des urgences, la direction se barricade dans les étages. 

La lutte collective reste cependant la seule solution pour les locataires et les demandeurs de logement, le seul moyen d'obtenir son droit à terme. 

mercredi 16 mai 2018

Paris : combien de temps la ville des JO va-t-elle laisser mourir des réfugiés ?



Parisiens et mal-logés nous avons manifesté toute l'après-midi  au  Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris ,en solidarité avec les réfugiés en danger de mort immédiate dans l’enfer des bidonvilles du canal Saint Denis et du Canal Saint-Martin. Nous exigeons  des actions immédiates , en adéquation avec l’horreur de la situation. Pas quelques robinets d’eau et quelques toilettes publiques de l’action.


Mal-logés parisiens , nous sommes, plus que d’autres, habitués à voir nos problèmes traités comme des patates chaudes dont l’État et la Ville se rejettent mutuellement la responsabilité. Nous sommes habitués à être traités comme des balles de ping pong, renvoyés d’un service à l’autre, recevant des courriers de la mairie qui nous indiquent que notre relogement est de la compétence du Préfet, ou des courriers de la Préfecture nous indiquant qu’il faut nous tourner vers les bailleurs de la Ville . Nous sommes habitués à ce que l’élu en face de nous ne soit jamais celui qui est compétent.


Nous survivons privés de notre droit au logement, nous luttons pour le faire respecter, face à des politiques qui estiment toujours avoir fait le maximum, pour qui le mal-logement , c’est toujours la faute de quelqu’un d’autre.


Aujourd’hui, des réfugiés meurent dans les rues de Paris, et même la mort n’empêche pas que ceux qui restent dans l’enfer des bidonvilles, en danger permanent, continuent à être traités comme des balles de ping pong par l’État et par la Ville. C’est la faute de toutes celles et ceux qui peuvent l’empêcher et ne le feront pas.

mercredi 9 mai 2018

Logement d'abord: la RIVP doit baisser ses loyers.



Nous avons manifesté aujourd'hui devant le siège de la RIVP , jusqu'à ce que nous soyons reçus en urgence par la direction du deuxième bailleur social de la Ville de Paris. Sur plus de 50 000 logements, la RIVP ne propose que 1400 logements très sociaux ( PLA-I) contre 15 000 PLS , aux loyers les plus chers du logement social, et presque 4000 PLI bien au dessus des plafonds de ressources HLM. 

Les logements correspondant aux revenus de celles et ceux qui ne peuvent pas se loger dans le privé constituent une minorité du parc. : et la RIVP continue à chaque année à construire plus de PLS que de logements très sociaux. 
L'accès des catégories populaires au parc social se restreint sans cesse: une grande partie des logements neufs sont inaccessibles aux salariés modestes, aux familles monoparentales, aux retraités, aux précaires....Dans le même temps, de nombreux locataires du parc social sont bloqués dans des logements trop petits ou/et trop chers, car aucun logement adapté à leur composition familiale et à leurs ressources n'est disponible. 

La capitale manque cruellement de logements sociaux et le manque de foncier comme de moyens financiers est toujours invoqué par les élus parisiens pour justifier l'augmentation exponentielle du nombre de demandeurs HLM (220 000 en 2016). : mais la RIVP gère un parc quasi-neuf et toujours en développement de 153 000 m2 d'hôtels d'entreprises et autres incubateurs de start up. 

La RIVP fait d'ailleurs preuve d'une capacité d'innovation et d'adaptation impressionnante dès qu'il s'agit de répondre à d'autres besoins que ceux des Parisiens en logement social. Elle s'est récemment associée à la Caisse des Dépôts et Consignations pour créer une société par action la SOHO Chapelle International qui va créer des des ensembles immobiliers bureaux/logements afin de permettre à certains types de salariés de travailler tout près de leur domicile. Mais pour d'autres catégories socio-professionnelles, comme les salariés du nettoyage, de la sécurité, des services à la personne ,  ou du commerce,  la réponse à la demande de logement social dans la capitale reste toujours la même: " Tout le monde ne peut pas habiter Paris". 

jeudi 26 avril 2018

Saturnisme: le grand #Elan en arrière



Le Ministre de la Cohésion des Territoires et la maire de Paris étaient  aujourd’hui en visite dans le 19ème arrondissement, un des quartiers de la capitale très touchés par le mal-logement et l’insalubrité, à l'occasion des Etats généraux de la Politique de la Ville.  Nous sommes venus manifester contre la régression inacceptable des politiques de lutte contre le saturnisme et l’intoxication au plomb.

Dans les années 90, les luttes des mal-logés ont mis en évidence le scandale de l’empoisonnement au plomb dont étaient victimes les mal-logés et leurs enfants, exposés aux peintures dégradées présentes dans de très nombreux taudis. Les pouvoirs publics ont du réagir, face à la prise de conscience du désastre sanitaire et social. Mais aujourd’hui, les effets conjugués de l’affaiblissement des services publics, des difficultés d’accès aux droits , du non-respect du droit au logement réactivent le danger.

Actuellement, les pouvoirs publics n’ont d’obligation d’intervenir qu’ à partir de la détection de présence de plomb supérieure à 50μg/L de plomb dans le sang d’un enfant. Mais toutes les données scientifiques démontrent que l’intoxication au plomb peut générer des effets terribles bien en deça de ce seuil, notamment sur le cerveau : des retards mentaux apparaissent chez les victimes contaminées très faiblement. De plus, on connaît très mal les effets à long terme de l’intoxication au plomb.

Aujourd’hui, le dépistage du plomb dans le sang est de moins en moins pratiqué spontanément par les professionnels de santé, et de moins en moins prescrit par les PMI. Le saturnisme apparaît comme une maladie du passé. De nombreux immeubles insalubres ou indécents , ou des logements dégradés isolés , même signalés aux autorités ne font pas l’objet d’un diagnostic plomb. Et les contaminations reprennent.

A Paris , une des villes les plus riches du monde, des enfants sont contaminés et exposés sur la durée, alors même que les taudis où ils vivent sont connus de la Préfecture et du service technique de l’habitat. Le recul des politiques de prévention est tel que beaucoup de mal-logés directement concernés ne connaissent même pas l’existence du risque plomb et le saturnisme. En 1995, 6300 enfants étaient dépistés chaque année, ils ne sont que 2000 aujourd’hui.

La persistance du saturnisme est un symptôme de la gravité de la régression des politiques contre le mal-logement . Des enfants sont encore exposés parce que leurs parents n’ont d’autre choix que le maintien dans des taudis parce que le logement décent est devenu inaccessible à beaucoup d’habitants des métropoles.

Le projet de loi ELAN envisage de durcir les sanctions contre les marchands de sommeil. La loi DALO comme les critères de cotation de la Ville de Paris reconnaissent l’insalubrité du logement comme un critère de relogement. Et après ? Après les droits de papier se heurtent au manque de logements sociaux, à leurs loyers trop chers, aux difficultés d’accès aux droits , à une politique hypocrite qui fait tout reposer sur l’action des mal-logés eux même, censés se débrouiller pour trouver et saisir les services compétents dans le grand dédale administratif qui sert de dispositif de lutte contre l’insalubrité.

Ces derniers mois, confrontés à des situations dignes du 19ème siècle , notre collectif a du se mobiliser, notamment en occupant l'ARS,  pour obtenir même le minimum, le dépistage de situations à risques. C’est intolérable, mais nous continuerons .
Face au danger sanitaire du mal-logement, face au saturnisme, briser le silence par la mobilisation , c’est la seule solution face à des pouvoirs publics qui ne prennent pas la mesure du risque.

mercredi 4 avril 2018

Insalubrité et sur-occupation: Elogie-SIEMP occupée.


A Paris, le nombre d'acteurs publics "compétents" pour lutter contre l'insalubrité et la sur-occupation sont de plus en plus en nombreux, mais force est de constater que les actions sont de moins en moins efficaces. 

Après l'occupation de l'Agence Régionale de Santé la semaine dernière, notre collectif a investi aujourd'hui le siège d'ELOGIE-SIEMP, 3ème bailleur social de la Ville de Paris, et également actionnaire majoritaire de la SOREQA, censée lutter contre l'insalubrité à Paris et en petite couronne. 

La SOREQA et la SIEMP ont défini avec Paris et d'autres municipalités une liste d'immeubles sur lesquelles des interventions coordonnées sont effectuées. Mais cette liste est a minima, et  toutes les autres victimes de l'insalubrité,de l'indécence ou de la sur-occupation des logements doivent se débrouiller seules dans les labyrinthes des administrations, même pour le simple constat des désorrdes graves dans leurs logements. 
Dans le parc social, les mal-logés concernés sont même victimes d'une double peine: même s'ils remplissent les critères de la loi DALO, les commissions de médiation rejettent leur dossier, sous prétexte qu'elles vivent en HLM. 

Et de toute façon, beaucoup de dossiers dont personne ne nie l'urgence et la gravité sont rejetés par les bailleurs sociaux parisiens qui prétendent ne pas disposer de logements aux loyers suffisamment abordables. Et ce alors même que la loi ALUR leur permet de baisser les loyers provisoirement afin d'intégrer des ménages modestes. 
Lorsque les salaires n'augmentent pas , ce sont les loyers des HLM qui doivent baisser !












mercredi 28 mars 2018

Saturnisme et insalubrité: occupation de l'Agence Régionale de Santé


 Ce 28 mars, l' Agence Régionale de Santé Ile de France a été occupée tout l'après-midi , pour obtenir enfin des actions des pouvoirs publics sur des cas concrets de mal-logés risquant des maladies graves ou en étant déjà atteints, à cause de leur logement. Parmi ces maladies, le saturnisme.

La lutte contre l’habitat indigne recule, au fur et à mesure que l’accès au logement social se restreint. Nous sommes venus aujourd’hui à l’Agence Régionale de Santé avec des cas concrets de mal-logés risquant des maladies graves ou en étant déjà atteints, à cause de leur logement. Parmi ces maladies, le saturnisme. 
 
Ces dernières années, la « lutte contre les marchands de sommeil » est l’axe principal de communication des pouvoirs publics. Evidemment, les marchands de sommeil doivent être traînés en justice.

Mais ceci n’est possible pour les victimes que si le droit au logement est respecté en amont. Si les marchands de sommeil existent, c’est d’abord parce qu’une partie de la population n’a pas d’autre choix que de se tourner vers eux pour trouver un endroit où dormir. A n’importe quel prix : en Ile de France , non seulement les logements insalubres trouvent preneur très vite, mais leurs loyers sont très élevés.

Dans la plupart des cas, on accepte de louer un taudis parce qu’on a déposé une demande de logement social et qu’on espère qu’elle va aboutir , tant l’urgence est criante. Puis on se rend compte que rien n’avance même avec le DALO. Les problèmes de santé, de sécurité , de promiscuité, ne font que s’aggraver avec le temps . Et lorsque les mal-logés concernés veulent faire respecter leurs droits, ils sont le plus souvent seuls.

Les annonces des pouvoirs publics sur le repérage institutionnel des immeubles à risque, sur l’amélioration de la coopération entre les différentes institutions nationales et les services des collectivités territoriales ne manquent pas. En mars 2017, Emmanuelle Cosse annonçait la nomination d’un sous-préfet spécialement chargé de la lutte contre l’habitat indigne dans chaque département. Un an plus tard, Julien Denormandie a tenu ce 21 mars une Journée consacrée aux pôles départementaux sur l’Habitat Indigne….et annoncé de nouvelles mesures dans une nouvelle loi. La dernière s’appelait ALUR et était censée résoudre tout ce que celle-ci appelée ELAN est censée prendre en main.

jeudi 1 mars 2018

Les employeurs précarisent les salariés, Action Logement refuse de les reloger.


Alors qu’un épisode de grand froid met de nouveau en lumière la réalité insupportable des personnes à la rue, de nouveau les débats se concentrent sur le nombre de places d’hébergements ouvertes en urgence. Les photos des grands journaux en attestent, ces places sont, le plus souvent, des lits de camps dans des gymnases ou des dortoirs collectifs. Les places d’hébergement stables dans les foyers, comme les chambres d’hôtel du SAMU Social sont toutes saturées, occupées souvent depuis des années et des années par des personnes qui devraient avoir accès à un logement social.

Ce n’est pas le cas, notamment parce que pendant des années, certains acteurs de la politique du logement n’ont pas respecté leurs obligations légales. C’est le cas par exemple d’Action Logement, qui, depuis 2009 devait reloger une partie des mal-logés reconnus prioritaires DALO et n’a commencé à le faire que depuis 2016.

Pendant toutes ces années, le nombre de dossiers en attente a évidemment considérablement augmenté. Obtenir le label DALO est devenu un parcours du combattant : les critères de la loi étaient déjà restrictifs, les commissions de médiation les ont encore durcis , notamment en Ile de France. Les délais d’attente pour l’instruction du dossier ont considérablement augmenté. Mais même ceux qui arrivent au bout du parcours et sont reconnus prioritaires ne sont pas tous relogés.

Les dossiers des plus précaires , des personnes aux revenus les moins élevés, des retraités, des mères isolées sont mis de côté par les bailleurs sociaux, notamment ceux d’Action Logement.

De plus, Action Logement a défini des conditions extrêmement restrictives pour sélectionner les 25 % de dossiers DALO que l’organisme doit reloger : il faut en plus du label DALO, soit être salarié , soit être inscrit à Pôle Emploi. La majeure partie des chômeurs et précaires mal-logés ne sont pas pris en compte par Action Logement. La moitié des chômeurs ne sont pas indemnisés par Pôle Emploi, même s’ils ont travaillé il y a peu. Le temps partiel imposé, les contrats aidés , ne permettent pas de cotiser suffisamment pour obtenir une indemnisation chômage et beaucoup de mal-logés se retrouvent donc aux minima sociaux et inscrits dans d’autres organismes que le Pôle Emploi.

mercredi 14 février 2018

Paris 9ème: la mairie occupée pour dénoncer les propos du député LREM Sylvain Maillard


Le 5 février 2018, Sylvain Maillard, député LREM , affirmait que la majorité des hommes à la rue le sont par choix.

Pour rappel, depuis le 1er janvier, 11 personnes sont mortes dans les seules rues de Paris Comme Mr Maillard a tenu à préciser qu’il tenait ces propos en tant qu’ « élu de terrain parisien », en tant que mal-logés du même terrain, c’est à la mairie du 9ème arrondissement que nous sommes venus aujourd'hui manifester contre ses propos. Et ce jusqu'à ce que le député s'engage à nous recevoir à l'Assemblée Nationale, ce qui lui permettra de regarder la réalité du mal-logement en face.



Une réalité que l'indécence de ses propos visait à masquer.



Le problème n’est pas de savoir si des SDF et combien acceptent ou refusent quelques heures sur un lit de camp dans un gymnase qui fermera quelques jours plus tard. Le problème n’est pas de savoir si dans les quelques jours qui viennent, le SAMU social pourra répondre aux appels grâce aux quelques salariés embauchés temporairement, qui ne seront plus là quand il fera un peu moins froid. Le problème, c’est le droit au logement, un droit fondamental inscrit dans tous les textes de lois. Le problème, ce sont ces millions de mal-logés et de SDF dont on ne saura jamais s’ils auraient refusé un vrai logement décent, parce qu’on ne leur a jamais proposé.



Quant à l’hébergement, même en période de plan Grand Froid, la réalité rend encore plus terribles les propos de Sylvain Maillard : le SAMU social dit lui même ne pouvoir répondre qu’à 1200 appels sur plus de 6000. Les hébergements ouverts provisoirement sont tous pleins.

mercredi 24 janvier 2018

#Ecorenovons Paris ? Que fait Anne Hidalgo contre l'insalubrité et le saturnisme ?


A Paris ,il faut des années pour être reconnu DALO et être relogé: pour les victimes d'indécence et d'insalubrité de leur logement, le processus est rendu encore plus complexe par la multiplicité des démarches à effectuer, la lenteur des procédures , la dispersion des acteurs publics censés intervenir. 
C'est pourquoi nous nous battons depuis des années pour que la Ville reloge les victimes qui n'ont pas le DALO sur son contingent. 

Mais Ian Brossat et Anne Hidalgo font la sourde oreille: aujourd'hui, la situation s'aggrave, au point que des enfants en bas âge sont de nouveau atteints de saturnisme , sans qu'aucun dépistage n'ait été prescrit à des familles vivant dans des taudis, malgré des visites des services municipaux. 

Ce 24 janvier, Anne Hidalgo et Ian Brossat ont été contraints de déployer un barrage de CRS pour pouvoir effectuer une visite de presse d'un chantier privé de rénovation énergétique financé par des fonds publics municipaux. En effet, nous avions décidé de manifester et nous l'avons fait malgré la pression jusqu'à ce que Ian Brossat soit contraint de quitter son opération de communication pour nous rencontrer immédiatement. 

dimanche 14 janvier 2018

À Paris, fin du gel des demandes de logement social en cas de refus

De manière totalement arbitraire, Anne Hidalgo, Ian Brossat et leur majorité municipale avaient instauré une punition pour les demandeurs de logement social qui refusent une proposition de relogement : depuis 2014, leur demande était gelée, quelle que soit leur situation de mal-logement. 
Cette mesure démagogique , largement médiatisée a contribué aux discours stigmatisants sur les mal-logés qui ne le seraient pas vraiment. Elle vient d'être déclarée illégale par une décision du tribunal administratif : celle-ci a été obtenue par un mal-logé qui avait refusé un logement dont les fenêtres donnaient directement sur un axe routier ultra-fréquenté, générant des nuisances sonores et de la pollution. 
Voici la décision de justice , ainsi que le communiqué du demandeur concerné qui vient de marquer un point pour tous les mal-logés face à une mesure injuste et démagogique.  bien commode pour masquer la réalité. A Paris, en effet, ce sont surtout les bailleurs sociaux de la Ville qui ont toute latitude pour refuser les candidats qui ne leur plaisent pas et mettre en place des politiques insidieuses de tri parmi les mal-logés. 


À Paris, fin du gel des demandes de logement social en cas de refus
La mairie de Paris n’a plus le droit de punir les mauvais pauvres en gelant leur demande de logement social !
Depuis 2014, la mairie de Paris avait pris la mauvaise habitude de geler automatiquement pendant un an les demandes de logement social des personnes qui avaient osé refuser une proposition.
Pour avoir refusé un logement dont les fenêtres donnent sur le boulevard périphérique et dont le loyer était trop élevé pour mes revenus, la mairie m’avait adressé une décision de maintien de gel. Mais sur quelle base légale au juste ? Aucune, et c’est ce que démontre une décision en date du 28 décembre 2017 du tribunal administratif de Paris, issu de la procédure que j’ai engagé contre la mairie.
Oui, un demandeur de logement social a le droit de refuser une proposition qui lui est faite s’il justifie ce refus. Et nous avons souvent toutes les bonnes raisons de refuser un logement : insalubrité (proximité d’un axe routier important), éloignement géographique du logement par rapport à son quartier, sa famille, son travail, l’école, loyer trop cher, rez-de-chaussée, superficie trop petite ou trop grande, nombre de pièces insuffisant.

mercredi 10 janvier 2018

#Paris2024 : les jeux du mal-logement ne sont pas faits !


Ce lundi 10 janvier 2018, nous avons manifesté une bonne partie de l'après-midi au Comité d'Organisation des Jeux Olympiques, et rencontré son directeur administratif et financier.

Paris a hérité pour 2024 de Jeux Olympiques dont pas grand monde ne voulait. A Boston, à Budapest où à Rome, la consultation ou la mobilisation de la population ont amené au retrait des candidatures. Il y a évidemment une raison à ce peu d’intérêt : les Jeux Olympiques ne sont pas que du sport. Ils représentent avant tout une dépense publique énorme. «  Seulement quelques milliards » , disent les politiques qui les défendent . Mais dans la capitale, ces « quelques milliards » , ni l’État, ni la mairie ne sont prêts en en mettre même une partie pour faire en sorte que plus personne ne dorme dans la rue. Et aucun politique n’a demandé aux Parisiens s’ils préféraient investir dans les Jeux Olympiques ou dans les urgences sociales.

Emmanuel Macron, comme Anne Hidalgo s’appuient sur des sondages pour affirmer que les Jeux à sont majoritairement soutenus en France et à Paris.
Mais ces sondages portent sur l’aspect sportif.

Dans un contexte déjà marqué par la hausse constante des loyers et de l’immobilier à Paris et en petite couronne, les Franciliens soutiennent-ils massivement une accélération de cette hausse et donc celle de leurs difficultés à se loger ?

jeudi 4 janvier 2018

Boulogne: le droit au logement est la seule solution à la saturation des hébergements.


Notre collectif a manifesté aujourd'hui toute la matinée dans la mairie de Boulogne Billancourt (92 pour dénoncer le manque de logements sociaux, véritable raison de la crise de l'hébergement d'urgence.

Comme tous les hivers, la question des personnes à la rue fait irruption dans l’agenda politique. Mais les débats et les propositions ne portent que sur le manque d’hébergements d’urgence. En ne parlant pas de la question de l’accès au logement social, on favorise toutes les polémiques honteuses et dégradantes : que ce soit en accusant les migrants de prendre les places de dortoir ou en s’en prenant aux SDF qui refusent des propositions de mise à l’abri de quelques heures seulement et dans des conditions épouvantables.

Mais l’hébergement d’urgence ne serait plus saturé si toutes celles et ceux qui attendent en vain un logement social en sortaient. Or, depuis deux décennies, des communes , pourtant très riches, ne respectent même pas la loi SRU. Celle-ci est pourtant un minimum, pas suffisant mais parfaitement atteignable. Au lieu d’accuser les victimes du mal-logement, le gouvernement ferait donc mieux de se préoccuper de faire appliquer la loi.

Mal-logés, nous somme donc venus manifester à Boulogne, deuxième ville plus riche de France. Le dernier bilan SRU, sorti ce 18 décembre, indique que la ville est de nouveau de celles qui n’ont même pas respecté leurs engagements minimum pour arriver au quota légal.