De manière totalement arbitraire, Anne Hidalgo, Ian Brossat et leur majorité municipale avaient instauré une punition pour les demandeurs de logement social qui refusent une proposition de relogement : depuis 2014, leur demande était gelée, quelle que soit leur situation de mal-logement.
Cette mesure démagogique , largement médiatisée a contribué aux discours stigmatisants sur les mal-logés qui ne le seraient pas vraiment. Elle vient d'être déclarée illégale par une décision du tribunal administratif : celle-ci a été obtenue par un mal-logé qui avait refusé un logement dont les fenêtres donnaient directement sur un axe routier ultra-fréquenté, générant des nuisances sonores et de la pollution.
Voici la décision de justice , ainsi que le communiqué du demandeur concerné qui vient de marquer un point pour tous les mal-logés face à une mesure injuste et démagogique. bien commode pour masquer la réalité. A Paris, en effet, ce sont surtout les bailleurs sociaux de la Ville qui ont toute latitude pour refuser les candidats qui ne leur plaisent pas et mettre en place des politiques insidieuses de tri parmi les mal-logés.
À Paris, fin du gel des demandes de logement social en cas de refusLa mairie de Paris n’a plus le droit de punir les mauvais pauvres en gelant leur demande de logement social !Depuis 2014, la mairie de Paris avait pris la mauvaise habitude de geler automatiquement pendant un an les demandes de logement social des personnes qui avaient osé refuser une proposition.Pour avoir refusé un logement dont les fenêtres donnent sur le boulevard périphérique et dont le loyer était trop élevé pour mes revenus, la mairie m’avait adressé une décision de maintien de gel. Mais sur quelle base légale au juste ? Aucune, et c’est ce que démontre une décision en date du 28 décembre 2017 du tribunal administratif de Paris, issu de la procédure que j’ai engagé contre la mairie.Oui, un demandeur de logement social a le droit de refuser une proposition qui lui est faite s’il justifie ce refus. Et nous avons souvent toutes les bonnes raisons de refuser un logement : insalubrité (proximité d’un axe routier important), éloignement géographique du logement par rapport à son quartier, sa famille, son travail, l’école, loyer trop cher, rez-de-chaussée, superficie trop petite ou trop grande, nombre de pièces insuffisant.
Il s’agit de battre en brèche la bonne morale de l’administration qui voudrait nous faire croire que parce qu’on est pauvres, parce qu’on a pas les moyens de vivre dignement dans le parc privé, nous devrions accepter tout et n’importe quoi à n’importe quel prix.S’il n’y a rien de bon à attendre d’une justice régulièrement humiliante, maltraitante et acquise aux intérêts des plus riches, sachons jouer leur jeu quand nous en avons les moyens.Que cette décision soit connue de tous, qu’elle soit mentionnée dans tous les refus de proposition de logement social attribués par la Mairie de Paris. Rien ne nous oblige à vivre là où on ne le veut pas.La mise en place du site LOC’annonces par la mairie de Paris est présentée comme un moyen de répondre à la demande de logements sociaux à Paris. Mais il n’est pas possible de se contenter de jouer à la loterie en espérant gagner le gros lot. Cet outil n’est qu’un leurre dont le seul but est de faire miroiter à certains mal-logés qu’ils vont obtenir un logement au loyer modéré (et encore pas tant que ça).Les mal-logés et les locataires de logements sociaux sont traités par le capitalisme comme une variable d’ajustement de la misère. On les déplace, on « rénove » leurs logements pour mieux les expulser et les reloger de plus en plus loin. En diminuant les APL, en maintenant une pression sur l’accès à un logement dans des conditions dignes, le gouvernement et ses avatars s’attaquent à tous ceux qui galèrent. Ils luttent contre les pauvres ? Luttons contre eux.G., un mal logé procédurier et déterminé.