A Paris ,il faut des années pour être reconnu DALO et être relogé: pour les victimes d'indécence et d'insalubrité de leur logement, le processus est rendu encore plus complexe par la multiplicité des démarches à effectuer, la lenteur des procédures , la dispersion des acteurs publics censés intervenir.
C'est pourquoi nous nous battons depuis des années pour que la Ville reloge les victimes qui n'ont pas le DALO sur son contingent.
Mais Ian Brossat et Anne Hidalgo font la sourde oreille: aujourd'hui, la situation s'aggrave, au point que des enfants en bas âge sont de nouveau atteints de saturnisme , sans qu'aucun dépistage n'ait été prescrit à des familles vivant dans des taudis, malgré des visites des services municipaux.
Ce 24 janvier, Anne Hidalgo et Ian Brossat ont été contraints de déployer un barrage de CRS pour pouvoir effectuer une visite de presse d'un chantier privé de rénovation énergétique financé par des fonds publics municipaux. En effet, nous avions décidé de manifester et nous l'avons fait malgré la pression jusqu'à ce que Ian Brossat soit contraint de quitter son opération de communication pour nous rencontrer immédiatement.
Le programme #Ecorenovons Paris ne consiste pas seulement en aides financières directes :
il permet aussi de bénéficier d’un conseiller dédié pour
trouver d’autres financeurs , organiser les travaux….
La
différence avec le sort des locataires mal-logés est criante :
le service technique de l’habitat de la Ville est débordé, il
faut parfois attendre des mois pour une visite. Selon le type de
problèmes rencontrés, les mal-logés sont renvoyés
d’interlocuteurs en interlocuteurs. Une simple injonction de
travaux peut prendre des mois. Et bien souvent, les travaux prescrits
concernent une partie des problèmes rencontrés , et laissent les
autres en l’état.
La
situation est également insupportable pour les locataires des
logements sociaux dégradés des bailleurs de la Ville de Paris. En
effet, ils ne peuvent même pas être reconnus prioritaires DALO ,
même si les problèmes d’insalubrité sont avérés.
Il y
a tout juste un an, Ian Brossat , adjoint au Logement annulait sa
visite sur un autre chantier d’ »Eco-rénovons Paris »,
pour ne pas faire face aux mal-logés parisiens en colère. Notre
action s’inscrivait aussi dans une campagne pour que l’insalubrité
et l’indécence des logements fassent partie des critères de la
cotation mise en place par la Ville. La mobilisation a payé sur ce
point. C’est une victoire symbolique, face à l’invisibilisation
de ce fléau, qui touche aujourd’hui beaucoup de logements dans le
diffus, dans des immeubles
Mais
cela ne suffit évidemment pas : sur le terrain, la situation
s’aggrave. Les désordres dont la mairie refuse de s’occuper
augmentent : ainsi, des locataires confrontés aux rats dans
leur logement se sont vus répondre cet hiver qu’ils n’avaient
qu’à se débrouiller avec leur propriétaire, alors même que
celui-ci refuse d’intervenir.
Le
programme « Eco-rénovons Paris » tourné uniquement
vers les propriétaires volontaires pour améliorer la qualité
énergétique de leurs logements ne suffit pas. Il ne concerne pas
les Parisiens modestes confrontés aux marchands de sommeil privés,
mais également à la dégradation du parc social. L’immense
majorité d’entre eux a besoin d’un relogement en urgence,
notamment parce que l’insalubrité a de graves conséquences sur la
santé à très court terme.