Ce lundi 10 janvier 2018, nous avons manifesté une bonne partie de l'après-midi au Comité d'Organisation des Jeux Olympiques, et rencontré son directeur administratif et financier.
Paris
a hérité pour 2024 de Jeux Olympiques dont pas grand monde ne
voulait. A Boston, à Budapest où à Rome, la consultation ou la
mobilisation de la population ont amené au retrait des candidatures.
Il y a évidemment une raison à ce peu d’intérêt : les Jeux
Olympiques ne sont pas que du sport. Ils représentent avant tout une
dépense publique énorme. « Seulement quelques milliards »
, disent les politiques qui les défendent . Mais dans la
capitale, ces « quelques milliards » , ni l’État, ni
la mairie ne sont prêts en en mettre même une partie pour faire en
sorte que plus personne ne dorme dans la rue. Et aucun politique n’a
demandé aux Parisiens s’ils préféraient investir dans les Jeux
Olympiques ou dans les urgences sociales.
Emmanuel
Macron, comme Anne Hidalgo s’appuient sur des sondages pour
affirmer que les Jeux à sont majoritairement soutenus en France et à
Paris.
Mais
ces sondages portent sur l’aspect sportif.
Dans
un contexte déjà marqué par la hausse constante des loyers et de
l’immobilier à Paris et en petite couronne, les Franciliens
soutiennent-ils massivement une accélération de cette hausse et
donc celle de leurs difficultés à se loger ?
Pourtant,
c’est ce qui va se passer : la perspective des JO se cumule
avec celle des chantiers du Grand Paris. Les grands cabinets
d’investissement immobiliers conseillent déjà leurs clients le
quartier du Village Olympique , où la surface de l’immobilier de
bureau pourrait doubler d’ici 2024 tandis que les prix au m²
pourraient augmenter de 1000 euros, selon leurs estimations.
Partout
où de nouvelles gares de métro seront ouvertes, les prix vont aussi
grimper. Sans aucune compensation prévue dans les politiques
publiques du logement.
La
seule coloration sociale donnée aux JO est la promesse de
« transformer une partie du Village Olympiques en logements
sociaux ». Mais Anne Hidalgo ne précise pas que cette
transformation coûtera bien plus cher que la construction directe ,
parce que ce type d’équipements n’a pas grand-chose à voir avec
un logement familial.
Les
Franciliens des catégories populaires vont donc souffrir des Jeux
Olympiques bien avant 2024.
Pour
autant, les jeux ne sont pas faits.
Mal
logés de toute l’Ile de France, nous occupons donc le Groupement
d’Intérêt Public #Paris2024 , pour dire que le pire n’est pas
encore gagné.
Si
Paris peut se payer les Jeux Olympiques à coups de milliards
d’euros, alors la priorité absolue de la lutte contre le
mal-logement peut aussi être financée sans attendre.
Si
l’argent public peut servir à multiplier les retombées
économiques pour les entreprises et les investisseurs immobiliers,
alors il doit aussi servir à améliorer la vie quotidienne de toutes
celles et ceux dont le droit fondamental au logement n’est pas
assuré.
En
Ile de France 500 000 demandes de logement social sont en attente, et
le nombre de personnes en difficulté de logement est évalué à
plus d’un million .
Dans
les sept années à venir, les Franciliens mal-logés n’auront pas
le choix : il va falloir nous inviter dans une compétition
urbaine où l’on nous a totalement oubliés.