mercredi 28 mars 2018

Saturnisme et insalubrité: occupation de l'Agence Régionale de Santé


 Ce 28 mars, l' Agence Régionale de Santé Ile de France a été occupée tout l'après-midi , pour obtenir enfin des actions des pouvoirs publics sur des cas concrets de mal-logés risquant des maladies graves ou en étant déjà atteints, à cause de leur logement. Parmi ces maladies, le saturnisme.

La lutte contre l’habitat indigne recule, au fur et à mesure que l’accès au logement social se restreint. Nous sommes venus aujourd’hui à l’Agence Régionale de Santé avec des cas concrets de mal-logés risquant des maladies graves ou en étant déjà atteints, à cause de leur logement. Parmi ces maladies, le saturnisme. 
 
Ces dernières années, la « lutte contre les marchands de sommeil » est l’axe principal de communication des pouvoirs publics. Evidemment, les marchands de sommeil doivent être traînés en justice.

Mais ceci n’est possible pour les victimes que si le droit au logement est respecté en amont. Si les marchands de sommeil existent, c’est d’abord parce qu’une partie de la population n’a pas d’autre choix que de se tourner vers eux pour trouver un endroit où dormir. A n’importe quel prix : en Ile de France , non seulement les logements insalubres trouvent preneur très vite, mais leurs loyers sont très élevés.

Dans la plupart des cas, on accepte de louer un taudis parce qu’on a déposé une demande de logement social et qu’on espère qu’elle va aboutir , tant l’urgence est criante. Puis on se rend compte que rien n’avance même avec le DALO. Les problèmes de santé, de sécurité , de promiscuité, ne font que s’aggraver avec le temps . Et lorsque les mal-logés concernés veulent faire respecter leurs droits, ils sont le plus souvent seuls.

Les annonces des pouvoirs publics sur le repérage institutionnel des immeubles à risque, sur l’amélioration de la coopération entre les différentes institutions nationales et les services des collectivités territoriales ne manquent pas. En mars 2017, Emmanuelle Cosse annonçait la nomination d’un sous-préfet spécialement chargé de la lutte contre l’habitat indigne dans chaque département. Un an plus tard, Julien Denormandie a tenu ce 21 mars une Journée consacrée aux pôles départementaux sur l’Habitat Indigne….et annoncé de nouvelles mesures dans une nouvelle loi. La dernière s’appelait ALUR et était censée résoudre tout ce que celle-ci appelée ELAN est censée prendre en main.

jeudi 1 mars 2018

Les employeurs précarisent les salariés, Action Logement refuse de les reloger.


Alors qu’un épisode de grand froid met de nouveau en lumière la réalité insupportable des personnes à la rue, de nouveau les débats se concentrent sur le nombre de places d’hébergements ouvertes en urgence. Les photos des grands journaux en attestent, ces places sont, le plus souvent, des lits de camps dans des gymnases ou des dortoirs collectifs. Les places d’hébergement stables dans les foyers, comme les chambres d’hôtel du SAMU Social sont toutes saturées, occupées souvent depuis des années et des années par des personnes qui devraient avoir accès à un logement social.

Ce n’est pas le cas, notamment parce que pendant des années, certains acteurs de la politique du logement n’ont pas respecté leurs obligations légales. C’est le cas par exemple d’Action Logement, qui, depuis 2009 devait reloger une partie des mal-logés reconnus prioritaires DALO et n’a commencé à le faire que depuis 2016.

Pendant toutes ces années, le nombre de dossiers en attente a évidemment considérablement augmenté. Obtenir le label DALO est devenu un parcours du combattant : les critères de la loi étaient déjà restrictifs, les commissions de médiation les ont encore durcis , notamment en Ile de France. Les délais d’attente pour l’instruction du dossier ont considérablement augmenté. Mais même ceux qui arrivent au bout du parcours et sont reconnus prioritaires ne sont pas tous relogés.

Les dossiers des plus précaires , des personnes aux revenus les moins élevés, des retraités, des mères isolées sont mis de côté par les bailleurs sociaux, notamment ceux d’Action Logement.

De plus, Action Logement a défini des conditions extrêmement restrictives pour sélectionner les 25 % de dossiers DALO que l’organisme doit reloger : il faut en plus du label DALO, soit être salarié , soit être inscrit à Pôle Emploi. La majeure partie des chômeurs et précaires mal-logés ne sont pas pris en compte par Action Logement. La moitié des chômeurs ne sont pas indemnisés par Pôle Emploi, même s’ils ont travaillé il y a peu. Le temps partiel imposé, les contrats aidés , ne permettent pas de cotiser suffisamment pour obtenir une indemnisation chômage et beaucoup de mal-logés se retrouvent donc aux minima sociaux et inscrits dans d’autres organismes que le Pôle Emploi.