mercredi 30 mai 2018

Insalubrité : les incivilités de Paris Habitat .


Faut-il que les plafonds s'effondrent pour que Paris Habitat reconnaisse l'insalubrité de certains logements de son parc ? Le 16 février dernier, notre collectif envoyait  à la direction du premier bailleur social de la Ville de Paris une demande d'intervention concernant un appartement habité par une famille, qui, depuis des années a besoin d'un logement plus grand, et qui subit en plus de la sur-occupation un problème d'insalubrité non traité (photo du plafond ci-dessous ) .
 . 
Rien n'a été fait depuis. Comme dans de nombreux autres logements du parc social, faire valoir ses droits est encore plus difficile qu'avec un propriétaire privé: la commission DALO refuse les dossiers relevant du parc social, même lorsqu'ils remplissent les critères d'urgence de la loi. Comme c'est la Ville qui gère les problèmes d'indécence du logement et que Paris Habitat est contrôlé par la Ville, obtenir ne serait-ce que des injonctions de travaux est quasi-impossible. Quant aux problèmes de sur-occupation, Paris Habitat ne proposant pas assez de logements abordables pour les familles modestes, ils restent sans solution, les demandes de mutation n'étant presque jamais satisfaites. 

Dans le même temps, Paris Habitat a trouvé un budget pour lutter contre les "incivilités" de ses locataires, et décidé de mettre en place un système d'amendes. Le tout a été annoncé à grands renforts de communiqués de presse, évidemment stigmatisants pour les habitants des logements sociaux. Parmi les "incivilités" , Paris Habitat pointe notamment du doigt les "nuisances sonores" et les "squats " dans les halls et les parties communes. Mais lorsque les enfants vivent la sur occupation, les parties communes sont le seul endroit où avoir un peu d'espace. Quant aux problèmes de "mégots par terre", que sont-ils au regard des réhabilitations non effectuées et de la dégradation de certains logements ? 

La direction de Paris Habitat communique beaucoup, et se vante aussi de ses pratiques de "démocratie participative". Mais ce ne sont pas quelques réunions en pied d'immeuble , abondamment photographiées pour les réseaux sociaux qui vont remplacer le traitement réel des problèmes. Dans la réalité, lorsque des mal-logés et des locataires solidaires viennent en nombre manifester au siège pour des urgences, la direction se barricade dans les étages. 

La lutte collective reste cependant la seule solution pour les locataires et les demandeurs de logement, le seul moyen d'obtenir son droit à terme. 

mercredi 16 mai 2018

Paris : combien de temps la ville des JO va-t-elle laisser mourir des réfugiés ?



Parisiens et mal-logés nous avons manifesté toute l'après-midi  au  Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris ,en solidarité avec les réfugiés en danger de mort immédiate dans l’enfer des bidonvilles du canal Saint Denis et du Canal Saint-Martin. Nous exigeons  des actions immédiates , en adéquation avec l’horreur de la situation. Pas quelques robinets d’eau et quelques toilettes publiques de l’action.


Mal-logés parisiens , nous sommes, plus que d’autres, habitués à voir nos problèmes traités comme des patates chaudes dont l’État et la Ville se rejettent mutuellement la responsabilité. Nous sommes habitués à être traités comme des balles de ping pong, renvoyés d’un service à l’autre, recevant des courriers de la mairie qui nous indiquent que notre relogement est de la compétence du Préfet, ou des courriers de la Préfecture nous indiquant qu’il faut nous tourner vers les bailleurs de la Ville . Nous sommes habitués à ce que l’élu en face de nous ne soit jamais celui qui est compétent.


Nous survivons privés de notre droit au logement, nous luttons pour le faire respecter, face à des politiques qui estiment toujours avoir fait le maximum, pour qui le mal-logement , c’est toujours la faute de quelqu’un d’autre.


Aujourd’hui, des réfugiés meurent dans les rues de Paris, et même la mort n’empêche pas que ceux qui restent dans l’enfer des bidonvilles, en danger permanent, continuent à être traités comme des balles de ping pong par l’État et par la Ville. C’est la faute de toutes celles et ceux qui peuvent l’empêcher et ne le feront pas.

mercredi 9 mai 2018

Logement d'abord: la RIVP doit baisser ses loyers.



Nous avons manifesté aujourd'hui devant le siège de la RIVP , jusqu'à ce que nous soyons reçus en urgence par la direction du deuxième bailleur social de la Ville de Paris. Sur plus de 50 000 logements, la RIVP ne propose que 1400 logements très sociaux ( PLA-I) contre 15 000 PLS , aux loyers les plus chers du logement social, et presque 4000 PLI bien au dessus des plafonds de ressources HLM. 

Les logements correspondant aux revenus de celles et ceux qui ne peuvent pas se loger dans le privé constituent une minorité du parc. : et la RIVP continue à chaque année à construire plus de PLS que de logements très sociaux. 
L'accès des catégories populaires au parc social se restreint sans cesse: une grande partie des logements neufs sont inaccessibles aux salariés modestes, aux familles monoparentales, aux retraités, aux précaires....Dans le même temps, de nombreux locataires du parc social sont bloqués dans des logements trop petits ou/et trop chers, car aucun logement adapté à leur composition familiale et à leurs ressources n'est disponible. 

La capitale manque cruellement de logements sociaux et le manque de foncier comme de moyens financiers est toujours invoqué par les élus parisiens pour justifier l'augmentation exponentielle du nombre de demandeurs HLM (220 000 en 2016). : mais la RIVP gère un parc quasi-neuf et toujours en développement de 153 000 m2 d'hôtels d'entreprises et autres incubateurs de start up. 

La RIVP fait d'ailleurs preuve d'une capacité d'innovation et d'adaptation impressionnante dès qu'il s'agit de répondre à d'autres besoins que ceux des Parisiens en logement social. Elle s'est récemment associée à la Caisse des Dépôts et Consignations pour créer une société par action la SOHO Chapelle International qui va créer des des ensembles immobiliers bureaux/logements afin de permettre à certains types de salariés de travailler tout près de leur domicile. Mais pour d'autres catégories socio-professionnelles, comme les salariés du nettoyage, de la sécurité, des services à la personne ,  ou du commerce,  la réponse à la demande de logement social dans la capitale reste toujours la même: " Tout le monde ne peut pas habiter Paris".