Faut-il que les plafonds s'effondrent pour que Paris Habitat reconnaisse l'insalubrité de certains logements de son parc ? Le 16 février dernier, notre collectif envoyait à la direction du premier bailleur social de la Ville de Paris une demande d'intervention concernant un appartement habité par une famille, qui, depuis des années a besoin d'un logement plus grand, et qui subit en plus de la sur-occupation un problème d'insalubrité non traité (photo du plafond ci-dessous ) .
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Rien n'a été fait depuis. Comme dans de nombreux autres logements du parc social, faire valoir ses droits est encore plus difficile qu'avec un propriétaire privé: la commission DALO refuse les dossiers relevant du parc social, même lorsqu'ils remplissent les critères d'urgence de la loi. Comme c'est la Ville qui gère les problèmes d'indécence du logement et que Paris Habitat est contrôlé par la Ville, obtenir ne serait-ce que des injonctions de travaux est quasi-impossible. Quant aux problèmes de sur-occupation, Paris Habitat ne proposant pas assez de logements abordables pour les familles modestes, ils restent sans solution, les demandes de mutation n'étant presque jamais satisfaites.
Dans le même temps, Paris Habitat a trouvé un budget pour lutter contre les "incivilités" de ses locataires, et décidé de mettre en place un système d'amendes. Le tout a été annoncé à grands renforts de communiqués de presse, évidemment stigmatisants pour les habitants des logements sociaux. Parmi les "incivilités" , Paris Habitat pointe notamment du doigt les "nuisances sonores" et les "squats " dans les halls et les parties communes. Mais lorsque les enfants vivent la sur occupation, les parties communes sont le seul endroit où avoir un peu d'espace. Quant aux problèmes de "mégots par terre", que sont-ils au regard des réhabilitations non effectuées et de la dégradation de certains logements ?
La direction de Paris Habitat communique beaucoup, et se vante aussi de ses pratiques de "démocratie participative". Mais ce ne sont pas quelques réunions en pied d'immeuble , abondamment photographiées pour les réseaux sociaux qui vont remplacer le traitement réel des problèmes. Dans la réalité, lorsque des mal-logés et des locataires solidaires viennent en nombre manifester au siège pour des urgences, la direction se barricade dans les étages.
La lutte collective reste cependant la seule solution pour les locataires et les demandeurs de logement, le seul moyen d'obtenir son droit à terme.