mercredi 9 mai 2018

Logement d'abord: la RIVP doit baisser ses loyers.



Nous avons manifesté aujourd'hui devant le siège de la RIVP , jusqu'à ce que nous soyons reçus en urgence par la direction du deuxième bailleur social de la Ville de Paris. Sur plus de 50 000 logements, la RIVP ne propose que 1400 logements très sociaux ( PLA-I) contre 15 000 PLS , aux loyers les plus chers du logement social, et presque 4000 PLI bien au dessus des plafonds de ressources HLM. 

Les logements correspondant aux revenus de celles et ceux qui ne peuvent pas se loger dans le privé constituent une minorité du parc. : et la RIVP continue à chaque année à construire plus de PLS que de logements très sociaux. 
L'accès des catégories populaires au parc social se restreint sans cesse: une grande partie des logements neufs sont inaccessibles aux salariés modestes, aux familles monoparentales, aux retraités, aux précaires....Dans le même temps, de nombreux locataires du parc social sont bloqués dans des logements trop petits ou/et trop chers, car aucun logement adapté à leur composition familiale et à leurs ressources n'est disponible. 

La capitale manque cruellement de logements sociaux et le manque de foncier comme de moyens financiers est toujours invoqué par les élus parisiens pour justifier l'augmentation exponentielle du nombre de demandeurs HLM (220 000 en 2016). : mais la RIVP gère un parc quasi-neuf et toujours en développement de 153 000 m2 d'hôtels d'entreprises et autres incubateurs de start up. 

La RIVP fait d'ailleurs preuve d'une capacité d'innovation et d'adaptation impressionnante dès qu'il s'agit de répondre à d'autres besoins que ceux des Parisiens en logement social. Elle s'est récemment associée à la Caisse des Dépôts et Consignations pour créer une société par action la SOHO Chapelle International qui va créer des des ensembles immobiliers bureaux/logements afin de permettre à certains types de salariés de travailler tout près de leur domicile. Mais pour d'autres catégories socio-professionnelles, comme les salariés du nettoyage, de la sécurité, des services à la personne ,  ou du commerce,  la réponse à la demande de logement social dans la capitale reste toujours la même: " Tout le monde ne peut pas habiter Paris". 


Autre exemple de diversification et de réponse adaptée à certains besoins, l'évolution de la filiale Le Richemont devenue Heneo qui vient d'investir dans un nouveau logo et une "nouvelle identité graphique". La société propose désormais de plus en plus d'hébergements "non conventionnés", c'est à dire hors parc social, notamment des résidences hôtelières traditionnelles. Une activité semblable à celle du secteur privé: dans le même temps l'offre d'hébergements d'urgence est dramatiquement inférieure à la demande, le SAMU social laisse à la rue des familles, des hommes, des femmes isolées. Mais là aussi la réponse est la même: " On ne peut pas héberger tout le monde à Paris "

Tout est donc possible à la RIVP...sauf lorsqu'il s'agit de répondre aux besoins des Parisiens modestes. Pourtant cela reste la vocation et le devoir premier des bailleurs sociaux, créés pour répondre à ce qui est un droit et pas une option, le logement décent pour tous. Mais la RIVP refuse d'appliquer les dispositions de la loi ALUR qui permettent de baisser immédiatement le loyer des logements sociaux pour en faire bénéficier des demandeurs de logement modestes.