jeudi 28 juin 2018

Mal-logement: Benjamin Griveaux interpellé sur le bilan du gouvernement.


Paris 27 juin 2018: Benjamin Griveaux , porte-parole du gouvernement, député de Paris et probable candidat aux municipales de 2020 a été reçu par par les mal-logés en colère pour son premier bilan de mandat de député de Paris au théâtre 13. 

Nous l'avons interpellé sur l'un des symptômes les plus criants du désintérêt de l'Etat pour la question du mal-logement: le retour de la contamination au plomb et du risque saturnisme dans les logements insalubres du parc parisien. 

A Paris, le logement reste la préoccupation majeure des habitants, et une urgence absolue pour les centaines de milliers de foyers qui n’ont aucune possibilité d’accès au parc privé, et très peu de chances d’accéder au logement social. En effet, 240 000 foyers parisiens sont en attente d’un droit pourtant élémentaire. Depuis un an, les mal-logés parisiens attendent toujours des solutions de la part d’un gouvernement , pourtant fier de revendiquer sa rapidité d’action dans d’autres domaines. 

Cet hiver, alors que des familles entières dormaient dehors, que le SAMU Social ne répondait qu’à une infime minorité de demandes, un député parisien d’En Marche n’a rien trouvé de mieux que de pointer la responsabilité des SDF qui choisissent de dormir dehors et refusent les hébergements. 
Cet hiver, la bataille entre les bailleurs sociaux et le gouvernement sur les APL a fait des vraies victimes : les mal-logés et les locataires du logement social. Tous les bailleurs sociaux assument de répercuter le manque à gagner en renonçant à des programmes de construction ou de rénovation de logements . Et tout cela pèsera en premier lieu sur la production de logement très social neuf , celui dont les loyers correspondent aux revenus de 70 % des demandeurs parisiens qui ne peuvent accéder à rien d’autres , au regard de leurs ressources. 

La loi ELAN ne propose pas grand-chose pour les mal-logés.

 

Des baux précaires pour inciter les propriétaires à mettre leur logement en location ? 

Dans la capitale, les propriétaires usent et abusent déjà du bail meublé, comme des congés pour vente injustifiés lorsqu’ils veulent se débarrasser de leurs locataires. De plus, le niveau des loyers est tel qu’avec ou sans bail précaire, le marché privé restera inaccessible aux salariés modestes, aux retraités, aux jeunes actifs comme aux familles monoparentales. 

Un réexamen de la situation des locataires pour accélérer la rotation dans le logement social ? 

Si la rotation ne se fait pas, c’est parce que les locataires n’ont pas les moyens de vivre ailleurs que dans le logement social, même lorsqu’ils dépassent un peu les plafonds de loyer. Que va-t-il se passer avec la loi ELAN ? S’agit-il d’organiser une rotation du mal-logement ? 

Des sanctions accrues contre les marchands de sommeil ? 

Aujourd’hui, à Paris, les dispositifs de prévention et de détection de l’insalubrité dysfonctionnent à plein régime. Même la présence de plomb accessible ne suffit plus à déclencher concrètement des mesures d’urgence. Et si l’offre de logement social reste drastiquement insuffisante ou inadaptée, de toute façon, la sanction des marchands de sommeil ne résoudra pas la situation des mal-logés. Lorsqu’on n’a pas accès à autre chose qu’à des taudis, on dénonce difficilement le propriétaire du taudis, par peur de se retrouver à la rue.

Entre déclarations lunaires et choquantes, batailles politiciennes avec les bailleurs et les élus parisiens avec en ligne de mire les élections municipales, et une loi qui ne résoud rien, faute de vrais moyens, les Parisiens mal-logés n’ont aucune raison de se satisfaire du bilan de mandat de nos députés. Nous sommes venus le dire collectivement ce soir. Il va falloir faire mieux , beaucoup mieux, pour le respect d’un droit fondamental ; dans la capitale comme ailleurs.