jeudi 25 octobre 2018

Batigère  vend ses vrais logements sociaux et propose du HLM précaire.






Vendre des logements sociaux pour financer des logements sociaux ? On a beau retourner l’idée dans tous les sens, elle paraît absurde. Normal, elle l’est. En facilitant la vente de HLM , qui était déjà possible avant, la loi ELAN pousse les bailleurs sociaux à détruire le parc de logements à bon marché sur le moyen terme pour rentabiliser leurs sociétés à court terme.

Batigère met ainsi en vente des logements familiaux dans des zones tendues, où le manque de logements aux loyers accessibles n’a jamais été aussi criant. A Puteaux où à Montreuil, des appartements, qui à terme auraient pu être attribués à des familles modestes ou à des jeunes salariés sans garants suffisants, sont ainsi remis dans le parc privé. Ces logements ont pourtant été financés avec de l’argent public . Aujourd’hui ils sont bradés et feront dans quelques années le bonheur des investisseurs, car ils sont situés au coeur du Grand Paris, là où les transports et les aménagements urbains qui vont se multiplier font monter les prix.

Pour les mal-logés, c’est une provocation : la production de logement social neuf s’est effondrée en 2017, notamment en zone tendue. Il y a eu 30 000 logements sociaux neufs en moins, alors que presque 3 millions de demandes de logement sont enregistrées. En Ile de France , en quelques années , le nombre de demandes non satisfaites est passé de 500 000 à 900 000.

Des logements temporairement sociaux pour échapper à l’impôt sur la fortune immobilière.

Batigère est aussi un des bailleurs sociaux qui s’engagent dans un dispositif dévastateur à terme pour le parc social : l’usufruit locatif social. A Paris , un programme de 37 logements PLS vient d’être présenté, et dans toutes les villes carencées au titre de la loi SRU, notamment dans les Hauts de Seine, il fait fureur chez les maires qui ne veulent pas de vrai logement social.