#paris, #mallogement, Une nuit de la solidarité, 365 jours de non-droit. Rassemblement de mal-logés devant le siège de l'Aide Sociale à l'Enfance. pic.twitter.com/JdpLq6KTJ3— Mal-logés en Colère (@mallogesencoler) 27 mars 2019
Aller à Mac Do jusqu'à
minuit, puis rentrer malgré les vapeurs insecticides dans un
logement infesté de punaises. Avec des enfants en bas âge,
souffrant de problèmes respiratoires avérés par des certificats
médicaux. C'est la seule chose qu'a pu proposer une travailleuse
sociale désarmée face à une mère mal-logée qui subit déjà la
sur-occupation et l'insalubrité, hébergée par une personne âgée
, elle même , en très mauvaise santé.
La Ville de Paris, en
effet, ne prend pas en charge les hébergements nécessaires lors des
actions sanitaires contre les punaises. Si les familles n'ont pas
d'endroit où se réfugier, alors que dans certains cas 48h d'absence
du logement sont conseillées, elles doivent abîmer leur santé.
Ce n'est qu'un exemple
de la réalité subie par les mal-logés et les travailleurs sociaux.
Le service public départemental et municipal censé faire appliquer
leurs droits sociaux est devenu une coquille à moitié vide où des
salariés débordés et en souffrance voient défiler des situations
terribles sans avoir rien à proposer.
Un usager est à la rue ?
Qu'il appelle le SAMU Social qui ne répond pas.
Un problème
d'insalubrité ? Qu'il saisisse le Service Technique de
l'Habitat qui mettra des mois à répondre, même si c'est urgent.
Même s'il y a suspicion de plomb, même avec des certificats
médicaux, même avec une demande de logement de longue date.
Les services sociaux
parisiens ne peuvent même plus assurer les démarches d'accès au
droit : débordés, ils n'ont pas le temps de faire les dossiers
DALO de plus en plus complexes. Ils n'ont nulle part où envoyer les
victimes des marchands de sommeil.
De fait au fil des
années, parce que les services sociaux deviennent des guichets vides
de droits, les usagers les désertent, sachant d'avance qu'ils n'y
trouveront rien pour répondre à leurs urgences.
Cela n'empêche pas la
Ville de communiquer, notamment au travers de sa Nuit de la
Solidarité annuelle, sorte de Nuit Blanche spéciale pauvreté et
mal-logement. Une nuit par an , avec de belles affiches de
communication, les Parisiens sont invités à compter les mal-logés
arrivés au dernier degré de droits jamais respectés : la rue.
Sans surprise la deuxième Nuit a fini avec l'annonce d'une
augmentation du nombre de SDF dans les rues de la capitale. Comme
augmente le nombre de demandeurs de logement. Le nombre de victimes
de l'insalubrité et des marchands de sommeil. Le nombre de personnes
en dettes de loyers et surendettées.
La solidarité, ce n'est
pas compter une fois par an , c'est assurer le respect des droits
sociaux toute l'année .
La solidarité, ce n'est
pas faire appel à des Parisiens bien intentionnés pour des
opérations sans lendemain, mais donner aux travailleurs sociaux les
moyens de faire leur métier.