mercredi 17 avril 2019

Punaises de lit: petites économies sur la santé des mal-logés


En février 2018, les élus de la Ville de Paris , dont Ian Brossat annonçaient un grand plan de lutte municipal contre les punaises de lit.  

Un an plus tard, la prise en charge des situations les plus dramatiques, celles qui concernent des Parisiens en butte au mal-logement , à la précarité et à des propriétaires défaillants a régressé. 
En effet, la mairie assume désormais de ne plus financer d'hébergement pour les familles avec des enfants en bas âge lors des désinsectisations chimiques. 

Avant le "grand plan municipal", les services sociaux finançaient les nuits d'hôtel nécessaires pour éviter une intoxication aux insecticides , ou une aggravation des problèmes de santé , notamment allergiques et respiratoires, fréquents chez les enfants vivant dans des logements indécents. 

Les directeurs de cabinet du maire du 19ème arrondissement nous ont confirmé officiellement aujourd'hui qu'il n'en était plus question, et que c'était aux familles de trouver une solution. La raison invoquée était particulièrement glaçante: le problème des infestations de punaises allant croissant, notamment dans les logements les plus dégradés et les moins entretenus , le coût serait trop grand et ce n'est pas la priorité. En clair, la situation s'aggrave, la Ville de Paris en fait moins. 

C'est évidemment révoltant pour les concernées. C'est aussi complètement insensé: des familles qui n'ont pas les moyens de quitter leurs appartements et aucune solution de rechange renoncent donc à la désinsectisation radicale du logement. Les infestations s'étendent donc forcément. Aujourd'hui, de plus en plus de services publics accueillant beaucoup de public sont eux aussi infestés. Et là aussi , notamment dans les services sociaux, la désinsectisation se fait attendre, et les salariés doivent se mobiliser pour l'obtenir. Naturellement sur le long terme, les économies aboutiront à amplifier le problème, à aggraver la situation sanitaire et tout cela finira par coûter beaucoup plus cher à la collectivité. 

De toute façon, nous ne pouvons accepter de voir la situation empirer, et des élus assumer tranquillement le fait de laisser une partie des Parisiens vivre au quotidien comme en plein 19ème siècle. 

Nous avons manifesté aujourd'hui plusieurs heures devant la mairie du 19ème arrondissement, après un premier rassemblement devant le siège de la DASES . Nous comptons bien obtenir le rétablissement de la prise en charge des hébergements , qui est un minimum , dans l'intérêt des mal-logés et de tous les Parisiens.