Meeting de #IanBrossat , adjoint au logement de la Ville de Paris : les demandeurs de logement sont là. 244 000 demandes de logement en attente. Deux fois plus qu'au début de son mandat ! pic.twitter.com/6YcU8mxK9b— Mal-logés en Colère (@mallogesencoler) May 16, 2019
Mal-logés parisiens ,
nous sommes venus jeudi 16 mai au meeting de campagne national de Ian
Brossat à Paris, pour parler de notre urgence sociale qui n'est pas
moins urgente en période électorale. Depuis plusieurs mois, Ian
Brossat est à la fois tête de liste à un scrutin européen et
adjoint au Logement d'une des capitales d'Europe où les catégories
populaires sont aujourd'hui confrontées aux formes les plus
terribles du mal-logement.
Nous n'avons pas choisi
d'incarner l'échec d'une politique , mais nous ne pouvons pas la
subir en nous contentant en silence de déclarations d'intentions que
nous partageons. A l'heure actuelle, 244 000 demandes de logement en
attente attestent de l'aggravation de la situation depuis le début
du mandat d'Anne Hidalgo et de Ian Brossat. . Aujourd'hui le logement
social répond de manière de plus en plus infime à la demande :
en moyenne, sur un an, il y a 1 attribution pour 16 demandes à
Paris.
Aucune des mesures prises
par la majorité municipale n'a permis d'inverser les courbes du
mal-logement. Depuis 2014, sur le point fondamental d'une politique
de logement social, rien n'a changé : les Parisiens mal-logés
sont dans leur immense majorité des salariés et des actifs qui ont
des revenus inférieurs à ceux des plafonds de ressources du
logement très social ( plus de 67% des demandeurs sont dans ce cas).
Mais la Ville de Paris persiste au nom de la mixité sociale qui va
toujours dans le même sens, exclure les plus modestes à construire
plus d'un tiers de logements PLS, dont les loyers sont accessibles à
seulement 15 pour cent des demandeurs.
Le résultat est simple :
les demandeurs les plus modestes, ceux qui n'ont que le logement
social comame solution à leurs problèmes voient leur demande
stagner sans fin. Le système de cotation mis en place , comme le
DALO n'aura servi qu'à une chose, classer des dossiers comme « non
prioritaires ». C'est un nouveau goulot d'étranglement ,
complexe et injuste , arbitraire et décourageant qui justifie le
maintien de la pénurie au nom de la transparence, qui n'est jamais
que la transparence sur le non-respect du droit.
Aujourd'hui endiguer le
mal-logement nécessite des actions d'urgence courageuses ciblées
sur les revenus modestes. Depuis 2014, nous demandons à Ian Brossat
d'imposer aux bailleurs parisiens la disposition de la loi ALUR qui
permet de baisser provisoirement les loyers des logements PLS jusqu'à
ce que la situation du demandeur de logement s'améliore. C'est
légal, cela permettrait de combler immédiatement une partie des
inégalités entre demandeurs dans l'accès au logement, de permettre
l'occupation instantanée de logements libérés qui restent souvent
vides longtemps parce que le loyer est trop cher pour les candidats.
Evidemment, c'est un
choix politique qui aura un coût.
Mais le mal-logement en a
un aussi : les expulsions, l'errance , la rue, la
sur-occupation, l'insalubrité ravagent la vie de centaines de
milliers de Parisiens. Le mal logement génère l'échec scolaire,
les problèmes de santé, le retrait de la vie sociale, culturelle et
citoyenne. Il crée et de manière accélérée une capitale à deux
vitesses, où un gouffre de plus en plus grand sépare la ville monde
, ses innovations, ses progrès technologiques, et une partie de ses
habitants qui vivent de plus en plus mal, relégués derrière un mur
de verre invisible mais infranchissable.
Nous sommes là parce que
nous ne sommes pas des Parisiens et des Européens de seconde zone,
parce que Ian Brossat lui même a déclaré faire de la cohérence sa
fierté.
Aujourd'hui , il ne peut
pas déclarer pouvoir changer l'Europe toute entière s'il est élu,
tout en déclarant que le mal-logement à Paris est une réalité
forcément durable.
Au meeting de #IanBrossat, la sono à fond pour tenter de masquer la manifestation de #malLoges . pic.twitter.com/o5AFli2DXy— Mal-logés en Colère (@mallogesencoler) May 16, 2019