dimanche 19 mai 2019

Meeting de Ian Brossat: les mal-logés parisiens en colère étaient là.

 
Mal-logés parisiens , nous sommes venus jeudi 16 mai au meeting de campagne national de Ian Brossat à Paris, pour parler de notre urgence sociale qui n'est pas moins urgente en période électorale. Depuis plusieurs mois, Ian Brossat est à la fois tête de liste à un scrutin européen et adjoint au Logement d'une des capitales d'Europe où les catégories populaires sont aujourd'hui confrontées aux formes les plus terribles du mal-logement.

Nous n'avons pas choisi d'incarner l'échec d'une politique , mais nous ne pouvons pas la subir en nous contentant en silence de déclarations d'intentions que nous partageons. A l'heure actuelle, 244 000 demandes de logement en attente attestent de l'aggravation de la situation depuis le début du mandat d'Anne Hidalgo et de Ian Brossat. . Aujourd'hui le logement social répond de manière de plus en plus infime à la demande : en moyenne, sur un an, il y a 1 attribution pour 16 demandes à Paris.

Aucune des mesures prises par la majorité municipale n'a permis d'inverser les courbes du mal-logement. Depuis 2014, sur le point fondamental d'une politique de logement social, rien n'a changé : les Parisiens mal-logés sont dans leur immense majorité des salariés et des actifs qui ont des revenus inférieurs à ceux des plafonds de ressources du logement très social ( plus de 67% des demandeurs sont dans ce cas). Mais la Ville de Paris persiste au nom de la mixité sociale qui va toujours dans le même sens, exclure les plus modestes à construire plus d'un tiers de logements PLS, dont les loyers sont accessibles à seulement 15 pour cent des demandeurs.

Le résultat est simple : les demandeurs les plus modestes, ceux qui n'ont que le logement social comame solution à leurs problèmes voient leur demande stagner sans fin. Le système de cotation mis en place , comme le DALO n'aura servi qu'à une chose, classer des dossiers comme « non prioritaires ». C'est un nouveau goulot d'étranglement , complexe et injuste , arbitraire et décourageant qui justifie le maintien de la pénurie au nom de la transparence, qui n'est jamais que la transparence sur le non-respect du droit.

Aujourd'hui endiguer le mal-logement nécessite des actions d'urgence courageuses ciblées sur les revenus modestes. Depuis 2014, nous demandons à Ian Brossat d'imposer aux bailleurs parisiens la disposition de la loi ALUR qui permet de baisser provisoirement les loyers des logements PLS jusqu'à ce que la situation du demandeur de logement s'améliore. C'est légal, cela permettrait de combler immédiatement une partie des inégalités entre demandeurs dans l'accès au logement, de permettre l'occupation instantanée de logements libérés qui restent souvent vides longtemps parce que le loyer est trop cher pour les candidats.

Evidemment, c'est un choix politique qui aura un coût.
Mais le mal-logement en a un aussi : les expulsions, l'errance , la rue, la sur-occupation, l'insalubrité ravagent la vie de centaines de milliers de Parisiens. Le mal logement génère l'échec scolaire, les problèmes de santé, le retrait de la vie sociale, culturelle et citoyenne. Il crée et de manière accélérée une capitale à deux vitesses, où un gouffre de plus en plus grand sépare la ville monde , ses innovations, ses progrès technologiques, et une partie de ses habitants qui vivent de plus en plus mal, relégués derrière un mur de verre invisible mais infranchissable.

Nous sommes là parce que nous ne sommes pas des Parisiens et des Européens de seconde zone, parce que Ian Brossat lui même a déclaré faire de la cohérence sa fierté.
Aujourd'hui , il ne peut pas déclarer pouvoir changer l'Europe toute entière s'il est élu, tout en déclarant que le mal-logement à Paris est une réalité forcément durable.